Chronique | TRIPTYKON - Eparistera Daimones (Album, 2010)


Triptykon - Eparistera Daimones

Tracklist:

01. Goetia - 11:00
02. Abyss Within My Soul - 9:27
03. In Shrouds Decayed - 6:56
04.Shrine - 1:44
05.A Thousand Lies - 5:29
06.Descendant - 7:42
07. Myopic Empire - 5:47
08. My Pain - 5:20
09. The Prolonging - 19:22

Extrait de l'album :



En mars 2010 Triptykon sortait Eparistera Daimones. Pour petit rappel (et pour ceux qui aurait vécu dans une grotte) Triptykon est le projet de Thomas Gabriel Fisher, alias Tom G. Warrior, membre fondateur de Hellhammer et Celtic Frost. Ayant décidé de reformer Celtic Frost en 2001 après une longue pause de près de dix ans, c'est en 2008 que le frontman décide finalement de claquer la porte, en même temps que de signer l'arrêt définitif du groupe, et ainsi de donner naissance à son nouveau projet nommé Triptykon. Jusqu'ici le groupe nous a gratifié de deux albums et d'un EP. C'est donc sur ce premier-né que je vais me pencher aujourd'hui, celui-ci étant bien souvent qualité de frère jumeau de Monotheist que Tom G. Warrior a sorti en 2006 avec Celtic Frost.

Évidemment, et avant toute écoute, on ne peut que remarquer la pochette signée par Hans Ruedi Giger (le papa d'Alien) lui-même ! Et cela donne de suite le ton : cet album sera sombre, torturé et glauque. Surtout qu'on entre dans le vif du sujet avec un morceau de 11 minutes nommé "Goetia", violent et sans concession avec ces premiers mots prononcés : « Satan, savior, father, Lord, constructor of my world ». On continue avec plus de neuf minutes de noirceur avec "Abyss Within My Soul" et la voix de Tom G. Warrior torturée, accompagnée de guitares lourdes et lancinantes. À quelques moments cependant la lead guitare nous offre quelques passages plus connotés speed, ce qui n'enlève rien à l'ambiance générale. 

"In Shrouds Decayed" nous pose là son ambiance lugubre dès les premières notes. Le registre plus « calme » de ce morceau n'en est pas moins des plus torturé, et ce ne sont pas les prédications de Tom G. accompagné de la douce voix de Simone Vollenweider qui nous diront le contraire : « I am your shrine, I am your womb, You rest inside of me, My flesh shall be your tomb, My fingers tenderly, Caress your face, I shall preserve my hatred until the end of days ». Nous noterons que les apparitions de la chanteuse sur plusieurs des titres, loin de détonner, donnent une touche de lumière à l'ensemble de l'album. "A Thousand Lies" attaque dur avec son tempo rapide et la voix écorchée du frontman qui scande « Dies ! » en guise de refrain ce qui nous donne envie de hurler notre rage avec lui. "Descendant" nous offre un moment plus doom, lourd comme du plomb, tout comme "Myopic Empire" qui s'en suit, ce dernier versant cependant plus dans un registre plus connoté gothic/doom avec son interlude au piano.

Tout comme le morceau suivant "My Pain" où l'on entend de nouveau Simone Vollenweider accompagnée de Tom G. durant ces cinq minutes de douceur planantes bienvenues qui n'en sont pas moins tristes et belles à en pleurer. Quand on arrive au dernier morceau on se dit à ce moment-là que l'on est sorti d'affaire, et bien détrompez-vous ! Car ce ne sont pas moins que 19 minutes qui vont vous enfoncer encore plus dans les abysses alors que vous pensiez en être sortis avec le titre précédents ! "The Prolonging" est lourd et suinte la haine : « Your failure shall be my triumph, I shall feed from your decay, Your despair shall give me strength ».

Un chef d'œuvre que beaucoup attendaient à sa sortie en ce 22 mars 2010 et qui n'a pas déçu ses auditeurs. Même dix ans après il reste ultra moderne et pour avoir vu le groupe en concert au Party San en 2017 je peux vous dire que le groupe a encore de la hargne à revendre. En espérant la sortie d'un nouvel album un de ces jours, qui sais ?
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Taarna

 

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