Chronique | IDOLOS - Ahi Cab (EP, 2020)



Idolos - Ahi Cab (EP, 2020)

Tracklist :

 01. Prologe
02. The Deeds above
03. The Summoners
04. The Maiden and the Tree

Extrait en écoute :
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Idolos, peuple de Venus, atterrit sur la Terre pour restaurer l’ordre. Au travers d’un message gravé sur une galette, ils écrivent une partie de notre histoire qui débute au commencement de notre ère. Ils sont le commencement de notre civilisation, descendants directs d’Atlantis.

Sous couvert d’une musique Black Metal tintée d’ambiant, Idolos nous narre une histoire présentée sous la forme d’une pièce de théâtre avec différents personnages : un narrateur, récurrent à tous les titres, et d’autres personnages aux noms curieux tel que "One Hunahpu and Seven Hunahpu."

Plutôt classique dans son écriture, la musique d’Idolos est riche et belle, ne s’affole que très peu et prend le temps d’exprimer ses émotions, au travers de lignes rythmiques planantes surplombées des râles continus de NnK & MgRcH. Parfois se dessine, sur cette masse cosmique, une trainée de notes mélodieuses, riche en réverbe, jouée par une guitare aérienne qui apporte une sensation de légèreté à la musique. Quelques incursions éthérées d’arpèges en sons clairs offrent des moments contemplatifs qui évoquent une campagne silencieuse, éclairé par les millions de points de la voûte céleste.

Bien que difficilement compréhensibles sans le livret, les textes d’Idolos sont réfléchis ; la rime y est prohibée au profit d’un dialogue entre plusieurs êtres. Ils évoquent les anciennes croyances Maya, au travers d’une histoire qui oppose la mort et les sept morts (Hun Came et Vucub Came) aux jumeaux Ixbalanque et Hunahpu ici probablement représentés comme "One Hunahpu and Seven Hunahpu", et leurs combats face aux seigneurs de la mort de l’inframonde. Idolos s’intéresse tout au long de son œuvre à la cosmogonie Maya, d’abord au travers de l’opposition susnommée entre êtres divins et les jumeaux, qui servirent au passage de balle pour les jeux des seigneurs de la mort, puis en s’attardant sur un mythe qui concerne Ixquic, fille de Cuchumaquic (un des seigneurs de la mort) en évoquant l’amour de cette femme pour un dieu, Hun-Hunahpu, transformé en arbre à calebasse. 

Ainsi, l’œuvre d’Idolos témoigne d’une grande richesse dans son écriture, tant textuelle que musicale, avec une mise en valeur du discours par la musique exécutée à la perfection. Court edans sa durée, et pourtant riche de sens, cette offrande aux parfums anciens est une franche réussite pour un premier EP sur lequel se dessine déjà une patte artistique personnelle et intéressante.
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Deimos.
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Idolos
Anthrazit Records

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