Chronique | HISPYN - Alföldy's Theory (EP, 2019)


Hispÿn - Alföldy's Theory

Tracklist :

01. More Pain
02. Mephisto
03. Outro

Streaming complet :
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Hispÿn = His Pain. Doom Metal = accueil sous forme de larsens. Le ton est donné. Les premiers accords résonnent, lourds, lents, tels un mastodonte se déplaçant avec peine. Chaque contact avec le sol semble être séparé par une éternité toute entière. Puis, le rythme se dénoue, et pousse aux hochements de tête. Alors, des arpèges épurés hachent une rytmique pesante, créant une sorte de bipolarité dérangeante. Les râles d'Estéban Lebron-Ruiz tendent à faire penser à une forme de DSBM lancinant sur ce premier titre qui nous accueille.

Mais derrière la face cachée de l'iceberg, une puissance gronde, se prépare à surgir. Et après l'illusion d'une musique tourmentée, cachée derrière un titre évocateur, "More Pain”, Hispÿn décharge toute sa masse, à grands coups d'accords plaqués. La fuzz et les effets tâchent le son, le rendant crade à souhait. En plaçant la voix en second plan, le trio place sur un piédestal un instrumental puissant, et répétitif, histoire de marquer les esprits.

L'EP est court, 2 titres et une outro seulement, mais déjà bien de quoi se mettre sous la dent. Hispÿn avance, exposant les idees les unes apres les autres, sans que jamais elles ne se chevauchent. Parfois amplifiés par des accords, parfois coupés nets par un mur de son, les concepts imaginés par les belges se suivent presque sans se toucher.

Mais alors que “More Pain” se distinguait par une suite d'idées opposées navigant entre les sons et les rythmes, “Mephisto” sonne assez rectiligne, en se cantonnant à une tonalité et des figures rythmiques et harmoniques tournant en boucle 7 minutes durant. Ainsi, la saveur et les émotions du premier titre s'estompent peu à peu dans une spirale plus monotone. L'outro planante sur fond de paysage sonore nous fait enfin sortir de cette boucle, pour une conclusion aérienne, soutenue par une guitare éthérée.

Alors si l'immersion dans Alföldy's Theory se fait sans peine grâce à une très bonne mise en abyme, nous sommes vite mis en orbite sur la seconde partie de notre voyage, avant un retour sur terre épuré. Un EP en demi teinte, qui pour autant tend majoritairement vers le bon côté de la planche grâce à de bonnes idées, une production maîtrisée, mais un manque de personnalité dans la seconde partie de l'œuvre qui empêche l'immersion totale dans les profondeurs de la musique.
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Deimos.
Hispÿn

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