Chronique | CATUBODUA - Maruos (album, 2019)


Catubodua - Maruos (album, 2019)

Tracklist :
    
1. Dernier Serment
2. Chemin des Sacrifiés
3. Antumnos
4. Esprits Egarés
5. Sagesse Ancestrale
6. Colosses de Beltinia
7. Sombres Rivages

Streaming intégral :
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"Maruos", la mort en Celte, la mort chez les Celtes. Dans dans ce premier album paru le 8 décembre dernier chez Asgard Hass Productions, Catubodua nous conte la perception de la mort par nos ancêtres. Au travers d'un Pagan Black Metal proche de Windir et consorts, ils évoquent avec la justesse des mots le passage dans l'au-delà, et les croyances des défunts au temps du peuple Celte.

"Immi maruos,
Treaidu,
Dubron eti litavi.
Adantumnon,
Trelitavi,
Avelos eti nemon.
Camminon Siaxsou."

L'album ouvre directement sur ces mots, accompagnés d'une guitare éthérée, traduisible par :

"Je suis mort,
Par le feu,
L'eau et la terre.
Vers l'Autre-Monde,
A travers la terre,
L'air et le ciel.
Le chemin je chercherai."

Alors commence le Black Metal. Les distorsions, la batterie et le lead en tremolo s’immiscent peu à peu dans l'espace et Anfauglir entame son ode au probable fondateur de Lyon, Atepomaros. La glorification du légendaire cavalier gaulois s'accompagne de riffs épiques comme pour souligner sa grandeur.

Sans se livrer à une analyse détaillée de chaque texte, Catubodua souligne le fort rapport des Celtes à la nature avec de nombreuses évocations de Cernunnos, du Cerf Blanc (qui évoque également la mort par pêché) et l'offrande des corps au monde végétal par sa décomposition. La mort est évoquée sous de nombreux visages, sacrifices ("Chemin des Sacrifiés"), glorieux péril en combat ("Dernier Serment"), ou mort naturelle qui guide vers la "Sagesse Ancestrale". De fait, les textes écrits par les musiciens méritent d'être lus et compris, car tous référent à un thème fédérateur qui est sans aucun doute cher au groupe, car déjà présent dans leur premier EP.

Instrumentalement, la musique est souvent construite à base de tremolos/blasts dans des progressions harmoniques et mélodiques logiques, dans le sens où les tensions créées sont résolues en fin de phrasés. Des leads et solos réverbérés viennent apporter de la profondeur aux compositions et enrichissent justement la musique avec un côté épique et puissant. Les comparaisons ne seront pas de mise dans cette chronique, mais il faut reconnaitre que Catubodua s'inspire beaucoup de la scène Pagan Black depuis ses débuts, digère ses influences et en fait ressortir des compositions plus personnelles dans les textes que dans l'instrumental. Car sous la fureur des distorsions, la véritable richesse du groupe se cache dans le sens donnée aux paroles, et dans le soin de leur mise en musique.

D'ailleurs, les titres ne passent jamais sous la barre des 5 minutes, avec une conclusion d'album de plus de 12 minutes, qui témoigne du soin apporté à conter le récit avec détails et précision. Catubodua nous tient en haleine tout au long de l'album avec une musique qui laisse peu de place au répit. Seules quelques introductions construites de sons de feu ou de nature nous immergent dans les forêts savoyardes en quêtes des esprits de nos aïeux.

Ainsi, par sa seconde offrande, le groupe nous conte son amour de cette civilisation par la mort. Un récit mis en musique d'une main de maître, qui permet à Catubodua de sortir de la masse prolifique de groupes émergents et de faire entendre son histoire.
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Deimos.

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