Tracklist :
01. Dkvdnt 09:54
02. Incandescence
12:23
03. Vrt ov Lxv 14:44
Streaming intégral :
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Derrière
Ynyr Indiko Yul (YIY) se cache un seul homme, Y, qui semble vouer
une forme de culte à l’avant-dernière lettre de notre alphabet. En effet, Y officie
derrière les fûts de Dysylumn (Progressive Black/Death Metal – Lyon). De
son vrai nom Oliver Kaah le français installé à Berlin (selon la page Facebook
de YIY) ou Helsinki (selon Metallum) nous a dévoilé un premier EP tout
de consonnes nommé, à l’opposé du nom du projet.
DKVDNT
a été composé avec une intention précise : "YIY vous emmène faire un voyage cauchemardesque dans votre propre esprit. Chaque morceau a pour
but d'évoquer des images sombres et déploie un récit inquiétant créé par votre
imagination." Le ton est donné, l’esthétique, suggérée. Avant même la
première écoute, on s’attend à une musique pesante, emplie de dissonances, plus
mid que rapide, plus en accords qu’en tremolos.
Trois
titres, 40 minutes de musique, en avant pour un voyage personnel dans les
méandres de nos esprits.
"DKVDNT"
le titre cette fois, entame notre périple en créant une sorte de confusion
auditive par superposition de couches : on entend jusqu’à trois riffs de
guitare superposés, l’un en accord, l’autre en arpège, et le dernier jouant un thème,
l’ensemble formant une harmonie à la fois malsaine et pesante. L’absence de
voix permet d’apprécier le travail sur la composition instrumentale excellente et riche. L’utilisation de tremolo (avec justesse, sans en caler de
partout) donne un côté brutal à cette immersion dans notre esprit et agit comme
une attaque pour nous forcer à aller dans nos retranchements.
À l’inverse, "Incandescence" offre une expérience plus posée avec 12 minutes de
mid-tempo dans une esthétique certes proche du premier morceau mais plus
expressive selon ma perception, notamment grâce à un développement soigné et moins
agressif. Comme une exploration des abîmes, la musique de YIY prend le
temps de se développer et de dévoiler ses cartes en évitant avec succès le
piège de la redondance, inhérent à la musique instrumentale.
Enfin, "Vrt ov Lxv" conclu le voyage par une première partie assez proche
dans le rythme du morceau précédent, mais achève notre écoute par une partie
plus agressive et directe, comme si on était forcé de repasser par le même
chemin, celui par lequel nous étions entré. Une sorte de dernière claque avant d’achever
notre écoute par un ralenti progressif du rythme qui conduit à un fondu de
sortie, comme si on s’éloignait peu à peu pour prendre nos distances avec le
lieu que nous venons d’explorer.
En
somme, DKVDNT est un premier essai qui convainc dans un domaine, la
musique instrumentale, où l’erreur conduit vite à l’ennui. Ici, YIY maitrise
son sujet et propose une première offrande qui démontre d’une grande maturité en
termes de composition. Un premier pas dans l’exploration de l’esprit, qui nous
emmènera, je l’espère, à d’autres voyages tout aussi bien menés.
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Deimos
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