Chronique | SUNSTARE - Eroded (Album, 2018)


Sunstare - Eroded (album, 2019)

Tracklist :

01. Monolith Part I - Ritual
02. Monolith Part II - Irkalla Shall Fall
03. Am I Art ? (Trauma)
04. For We Are All Alone On A Mass Grave
05. Prey for the Sun
06. Requiem For The Sky 
07. How To Fill This Eternal Silence ?
08. 10000 Days of Night

Streaming intégral :

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Vous vous demandiez ce que pouvait bien donner un accouplement entre le Doom, le Sludge et le Post HxC ? Sunstare vient vous apporter une forme de réponse qui tient en un mot : écrasement. Ouvrant son nouvel album par une entité monolithique scindée en deux parties, le combo lillois nous attrape sans ménagement et nous écrase sous un marteau-pilon de rythmique grave, martiale et puissante. “Monolith Part I : Ritual” s'affranchit de toute mélodie superflue. Seuls les plus robustes peuvent survivre : les premières notes dissonantes épurées sont très vite écrasées par des accords massifs qui s’approprient l’espace pour nous fracasser d’un rythme martial répétitif accentuant la sensation de rituel présentée dans le titre.

Vous pensiez en avoir suffisamment eu ? Monolith comporte une seconde partie, trois fois plus longue, où s’ajoutent peu à peu des ingrédients du style Hardcore, jusqu’ici peu présents. La voix notamment, criée, torturée et rauque, qui se pose sur une rythmique toujours dissonante et grave, donne l’impression d’avancer pieds nus sur une pierre graveleuse. Et comme si nous marchions sous un soleil de plomb, l’évolution est pesante, musicalement traduite par une rythmique lente, qui accroit cette lourdeur qui caractérise le Monolithe.

Cette longue introduction résume parfaitement l’esthétique musicale développée dans cet opus. Le mot d’ordre “écrasement” reste vrai durant toute l’écoute, supprimant toute trace de vie du paysage musical des lillois. Si quelques interludes épurés et passages en voix claire viennent apporter de rares bouffées d’oxygènes, notre souffle se perd sous la rythmique pachydermique. 

Ainsi, Sunstare créer un paysage désolé, dirigé de main de pierre par le rythme et les dissonances, où rares sont les mélodies survivantes. Difficile de survivre longtemps dans ce monde. Pourtant les morceaux sont longs, seule l’introduction se place sous la barre des 7 minutes. Néanmoins, nous survivons, pire encore, nous aimons cet écrasement perpétuel sans aucune lassitude plus d’une heure durant. 

L’influence revendiquée des premiers Cult of Luna se ressent, et ce n’est d’ailleurs pas anodin si le groupe a choisi de faire masteriser son offrande par Magnus Lindberg, qui a également travaillé pour les maîtres suédois. Le résultat met en valeur les compositions de Sunstare et offre un résultat puissant et rauque.

3 années après son premier essai Under The Eye Of Utu, Sunstare nous offre un Eroded musicalement excellent, tant dans la composition que dans la production. Cet opus témoigne d’un bagage musical hérité d'éminentes formations telles que Neurosis, Cult of Luna, Amenra, The Great Old Ones ou encore Regarde les hommes tomber, bagage digéré pour être mélangé à un univers désolé et pesant créé de toute pièce par le groupe.
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W.G.

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Sunstare : 

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