Interview & Full Demo Streaming | Chris de GORGON (Black Metal - France) - juillet 2018



C'est sous l'orage de la tempête que ces lignes sont couchées sur papier. Une chose est sûre, Gorgon est de retour. Entretien à Antibes avec Chris, fondateur et unique membre rescapé du groupe culte de Black Metal français, Gorgon.

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Morgan (Scholomance) : Ça faisait un moment que Gorgon était en pause. Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre ?

Chris (Gorgon) : Y a pas mal d'éléments qui sont rentrés en ligne de compte. Y a la réédition du premier album, avec y a eu pas mal de demandes, de personnes qui m'ont recontacté. Y a aussi le fait de voir des groupes en concerts, qui m'ont... je dirais pas déçu mais qui m'ont donné une vision du Black Metal que je n'avais pas. Je me suis dit, bon on va voir ce que je peux faire en relançant un petit peu le groupe. J'ai essayé de composer un peu des titres, ce que j'ai trouvé c'était pas si mal. Donc, je me suis dit on va faire un mini-CD. J'ai contacté des labels pour savoir si ils étaient intéressés et je m'y attendais, forcément, ils voulaient pas de mini-CD et préféraient un album parce que financièrement, pour eux ça coûte pareil au pressage mais c'est forcément plus vendeur un album. Je me suis dit autant faire un album et en composant l'inspiration est revenue et donc on s'est lancé sur un album.
Y avait pas en soi de manque, c'est juste que je voulais voir ce que ça donnait. Finalement le résultat final me satisfait.



Morgan : Ça fait quoi de reprendre après autant d'années ?

Chris : Ça fait plaisir. Y a pas mal de personnes, des anciennes personnes, qui sont toujours dans le milieu qui te recontactent. Y a une ambiance qui revient, mais pour l'instant c'est uniquement à titre studio. Je me suis pas encore décidé si je relançais le groupe en tant que formation live.

Morgan : Comment tu arriverais à présenter Gorgon pour ceux qui connaissent pas ?

Chris : Alors... Je dirais que c'est du Black Metal dans l'esprit des années 90's. Différent de ce qui se fait actuellement. Quand j'écoute des groupes de Black actuels, c'est du blast, souvent du début jusqu'à la fin. Pour moi, il faut vraiment que chaque morceau soit distinct du précédent. C'est cette vision là que j'ai quand je compose. Faut vraiment qu'il y ait des atmosphères différentes dans les morceaux mais aussi dans le disque en lui même. Je veux pas que ce soit linéaire.

Morgan : Maintenant que tu commences à te replonger dans la scène Black Metal, qu'est-ce que tu en penses par rapport aux débuts de Gorgon ?

Chris : Je trouve qu'il y a énormément de groupes. C'est colossal. Au tout début, dans les années 90's on connaissait tous les groupes qui existaient. En Grèce y avait Rotting Christ, Varathron. En Hollande y avait Bestial Summoning. On connaissait tous les groupes, dans chaque pays. Maintenant dans tous les pays du monde, dans toutes les régions y a des groupes de partout qui sortent et qui sortent. Un gars d'OTAL (ndlr Ordo Templi Aeternae Lucis) m'a dit : « Avant on était le Black Metal, maintenant c'est des musiciens qui font du Black Metal. ». et je pense qu'il y a effectivement cet esprit là. Les gars quand on les voit, sur scène par exemple, ils interprètent des morceaux. Il leur manque quelque chose. Au fond d'eux y a pas ça... y a pas l'esprit. T'as beau être maquillé, t'as beau faire ce que tu veux, prendre des photos promotionnelles. Mais sur scène c'est pas ça.
C'est facile sur disque de faire des morceaux. Tu vas en studio, tu refais la prise, cinq fois, dix fois, quinze fois. Tu travailles ton morceau tant que tu veux. Mais derrière ça, il manque l'esprit. C'est ça qui me dérange.





Morgan : C'est quoi que tu entends par esprit ?

Chris : Souvent, je vois des groupes qui sont qualifiés Black Metal, je lis les paroles c'est pas du Black Metal ça. Pour moi, le Black Metal, c'est l'occultisme, le satanisme, la mort, la destruction, et ils parlent d'autres choses. Comme Wolves in the Throne Room ils parlent pas de thèmes liés au Black Metal. Certains même mettent de la politique. C'est pas possible y a pas de politique dans le Black Metal, c'est pas politisé. Le Black Metal c'est la noirceur, c'est tout ce qui est sombre. C'est pas la politique. C'est pas possible. On peut pas s'approprier la musique et faire n'importe quoi avec les paroles. C'est pas que je que je suis fermé d'esprit, que je veux pas d'évolution c'est juste que c'est pas possible. Mettons que tu fais du Punk, tu vas pas parler de satanisme. Tu vas parler de problèmes sociaux. Il faut pas restreindre leur art, leur créativité, mais faut rester cohérent.

Morgan : Tu penses que maintenant c'est plus comme ça ?

Chris : Si, y a quand même des groupes qui portent la flamme mais y a trop de formations. C'est pas possible, y a trop de facilité pour faire ça. C'est devenu une mode ça on le sait, certaines personnes disent même que la scène Black Metal est morte... J'irais quand même pas jusque là, mais c'est plus comme avant.

Morgan : Tu penses que l'esprit originel est mort ?

Chris : Je dirais pas ça. Chez beaucoup de groupes il n'est pas présent mais y a encore des formations qui ont cette flamme. Surtout dans les groupes Sud-Américains, parfois des pays reculés, pas des groupes occidentaux en fait même si on avait une facilité avec ça. Dans les années 90's on faisait ça pour renverser tout ça. Ça choquait, maintenant ça choque plus. Ça passe à la TV, ça passe sur ARTE. Y a tous les magazines spécialisés, ça s'est vraiment démocratisé. Y a plus cet esprit rebelle, ou qui choquait. C'est rentré dans les mœurs en fait.

Morgan : Y a un nouveau groupe qui pour toi a encore cette flamme ?

Chris : J'ai découvert un groupe, Darkened Nocturn Slaughtercult. Je sais pas ce que ça vaut hors scène. Mais j'ai trouvé que sur scène y avait l'aspect Black Metal. Musicalement j'en raffole pas spécialement mais sur scène y avait l'esprit Black Metal, tel que je le conçois.

Morgan : Tu penses quoi de l'évolution de certains groupes ? Je pense à Dimmu Borgir notamment.

Chris : Alors j'ai écouté le dernier Dimmu Borgir. Pour moi c'est plus du Black Metal ce qu'ils font maintenant. Ils ont évolué, y a un bon son, c'est carré, c'est en place. Mais c'est plus du Black Metal. C'est autre chose, c'est pas mal, mais c'est pas ce que je recherche. Y a plus cet esprit. On peut évoluer. Prenons Samael, ça a évolué, maintenant avec ce qu'ils font ils ont beaucoup de succès, mais c'est plus du Black Metal, c'est plus pareil. Je leur en veux pas. Ils ont voulu prendre une autre direction d'accord mais c'est plus ce que je recherche. Voila c'est ça. Le groupe peut évoluer, il peut changer. Celtic Frost ça a évolué, à un moment donné ça a complètement changé. Ça m'a pas choqué, ils voulaient faire leur truc, ils voulaient faire ça mais c'était plus ce que je recherchais encore une fois.



Morgan : Ils ont changé de nom du coup. Tu trouves ça plus logique ?

Chris : Non pas spécialement. Le nom me choquait pas, c'est juste plus ce que je recherchais. Impaled Nazareth par exemple ce qu'ils font maintenant. Pour moi c'est plus du Hardcore Punk avec un peu de Metal. Y a le son tout ce que tu veux, le groupe a évolué dans une direction qui manifestement le satisfait mais c'est pas ce que j'attends. Je préfère qu'il évolue dans cette direction là par ce qu'il le souhaite plutôt que de se répéter comme le font certains groupes et qui vraiment n'évoluent pas.

Morgan : Et comment tu as fait pour retrouver cet esprit années 90's ?

Chris : En fait, c'est revenu tout seul. Au début, je pensais pas pouvoir faire un album complet donc c'est pour ça que je m'étais orienté sur un mini-CD. Et finalement, à force de travailler, travailler, j'ai trouvé des plans, j'ai emboîté les uns les autres et j'estime que j'ai récupéré cet esprit que j'avais avant. Après le son a un petit peu évolué, on peut pas avoir le son des années 90's en 2018. Je pense que les compositions sont vraiment ce qu'on peut appeler Old-School Black Metal. On classifie ça dans Old-School. Mais y a pas de Old-School, c'est vraiment si on doit l’étiqueter, c'est là qu'il faudrait le mettre.

Morgan : Tu as dû te replonger dans du matériel d'époque ?

Chris : J'ai repris les recherches, les lectures que j'avais avant et après mon niveau musical a pas spécialement évolué. Peut-être légèrement plus, au contraire je composais des trucs trop techniques, ça fait bizarre et justement je voulais avoir une approche plus simple de la musique. Je pense avoir réussi à recomposer les riffs que j'aurais joué à l'époque si le groupe avait continué à la fin des années 90's.



Morgan : Tu t'es replongé dans quoi comme lectures ?

Chris : Des livres que j'ai sur la sorcellerie, le satanisme. J'aime bien le Dictionnaire du Diable de Roland Villeneuve. J'aime bien La Légende la Mort d'Anatole le Braz sur la mort en Bretagne. Le Grand Livre des Sorcières. C'est tout un ensemble de lecture. Y a aussi internet, que tu avais pas dans les années 90's on y trouve des renseignements ou des visions d'autres personnes qui vont te permettre d'affiner la tienne et c'est cet ensemble qui a fait que j'ai trouvé des idées pour les paroles. Mais aussi des idées pour la musique. Souvent je compose en fonction d'un titre. J'ai un titre de morceau après j'arrive à composer et à mettre des paroles. C'est dans cet ordre là que j'avance.

Morgan : Tu as enregistré tous les instruments, ou tu t'es entouré de musiciens de session ?

Chris : Alors j'ai contacté un musicien de session pour la batterie avant tout le processus. En studio j'ai fait tous les instruments : basse, guitare, guitare sèche et voix. Et le musicien de session est venu faire ses prises en une journée. Il n'y a pas de claviers sur l'album, on en entend légèrement mais c'est des morceaux récupérés sur internet et mis en studio.

Morgan : J'ai vu que tu avais fait appel à Cadaveria.

Chris : Oui, alors Cadaveria. Quand j'ai composé un morceau qui s'appelle "Posthumous Bewitchme". J'entendais sa voix sur un passage. Je l'ai contactée pour savoir si elle était intéressée, et participer au projet. Elle m'a dit oui. Elle m'a proposé deux possibilités : « Soit j'enregistre en Italie et je t'envoie la bande. Soit je viens directement au studio et on voit ça sur place. », donc j'ai préféré qu'elle soit sur place forcément. C'est plus facile d'orienter, de savoir si ce qu'elle me propose me convient ou pas. Elle est venue, ça s'est fait dans l'après-midi et je suis vraiment très satisfait de sa présence.



Morgan : Tu as fait appel à d'autres personnes ?

Chris : Oui. Comme je te disais au début, j'étais pas sûr de pouvoir composer intégralement un album, j'ai demandé à Rose Hreidmarr d'Anorexia Nervosa de me faire l'intro de l'album. Quand je l'ai contacté, il était intéressé. Je lui ai dit : « Voilà l'intro j'ai pas d'idée. Je te propose de me faire l'intro. Tu as carte blanche. ». Il me l'a faite et je l'ai reçu y a en gros un mois, un mois et demi. Donc, c'est sa vision du groupe. Tout l'album est de moi, sauf l'intro forcément qui est de lui. Il a réussi a composer quelque chose qui me serait pas venu à l'idée. J'aurais fait un truc plus classique avec de l'orgue. Lui c'est différent, et il apparaît en tant que deuxième guest sur l'album.

Morgan : Sympa !

Chris : Oui, vraiment sympa et vraiment bon esprit. Il a réussi à capturer l'esprit que je voulais. Il est pas parti dans ce que je pensais. Il avait carte blanche, j'assume ce qu'il a fait et j'en suis satisfait.

Morgan : Ça te fait quoi de voir que des artistes, qui sont devenus cultes dans la scène Black Metal ont mis Gorgon dans leurs principales influences ? Au fur et à mesure le groupe est lui même devenu culte.

Chris : En soi ça fait plaisir. Mais c'est vrai que je trouve que cette reconnaissance est un petit peu tardive. J'aurais préféré qu'à l'époque on soit d'avantage reconnu pour qu'il y ait plus de monde aux concerts, qu'on vende plus d'albums. Que le nom se répande davantage. Bon c'est venu tardivement tant pis c'est comme ça. Y a pas de regrets en soi, c’est toujours plaisant et je peux pas le regretter.

Morgan : J'ai découvert Gorgon sur le tard. J'étais beaucoup trop jeune de toute façon à sa sortie. Mais c'est, même maintenant, un nom qui revient souvent. Que ce soit dans le Sud ou même en France.

Chris : C'est vrai qu'on était dans les premiers, et moi le premier ça a un peu marqué et le fait qu'on revienne ça relance des souvenirs chez certains et ça permet à d'autres de nous découvrir. Mais j'ai remarqué qu'il y avait pas mal de personnes qui étaient déjà là à l'époque qui m'ont recontacté. Je pensais comme beaucoup de monde qu'ils avaient abandonné le truc, mais en fait y a pas mal de mecs qui ont continué. Il faut être réaliste quand tu vas à des concerts underground hein, pas des gros festivals y a souvent que des jeunes qui étaient pas là à l'époque. Et de voir que malgré leur vie de famille, leur travail, les mecs sont toujours branchés et attentifs à ce que tu peux faire.

Morgan : Tu espères que cette nouvelle génération va venir découvrir Gorgon ?

Chris : C'est la question. Forcément les anciens ils vont apprécier. L'évolution est logique par rapport à ce qu'on faisait avant. Mais les nouveaux. Est-ce qu'ils préfèrent ce qui se fait maintenant, ce qui est plus classique, plus standard. Est-ce qu'ils vont jeter une oreille à ce qu'on fait. Je sais pas encore. Peut-être le fait d'être chez Osmose. Comme le label a une bonne réputation, ça va les inciter, je sais pas. Si c'est pas le cas en tout cas il n'y a pas de regret. Tous ceux qui ont participé au projet on a fait ce qu'on a pu pour avoir le meilleur album possible.
Quand j'ai réécouté les morceaux avant le mix final, je voyais pas quoi ajouter aux morceaux ou quoi changer. Là il est tel que je l'ai conçu et tel que je le concevais. Parfois, quand on sort un album on se dit qu'on aurait préféré faire ça ou ça. Mais là à l'heure actuel – peut-être que c'est récent – je vois pas ce que j'aurais pu modifier.

Morgan : Pas de regrets non plus par apport à ce que tu as sorti dans les années 90's ?

Chris : Le son a évolué au fil des années. Peut-être qu'on aurait pu avoir un autre son. Peut-être des paroles différentes. Peut-être plus d'agressivité. Je sais pas, mais sur le coup on le voyait pas et comme on a jamais été limité dans le temps. On a toujours fait ce qu'on a voulu comme on le pouvait. Avec le recul, peut-être plus de mélodies, d'éléments accrocheurs aux niveaux des titres. Des morceaux pas secondaires, ni-ennuyeux mais avec moins d'énergie. Justement on les jouait pas en concert car ils manquaient d'énergie. C'est ça que je modifierais légèrement. Quand on les répétait et qu'on les jouait on le voyait pas ça, c'est facile de dire ça maintenant avec le recul. Mais à l'époque on le concevait pas .
Plus au niveau des pochettes, un travail plus artistique. Faut remettre dans le contexte de l'époque. On avait pas les budgets. Internet et l'informatique c'était pas du tout développé. Là c'est facile, avec un ordinateur et photoshop tu peux faire des belles pochettes, des belles conceptions mais à l'époque fallait payer des gars qui étaient pas du tout dans le milieu qui faisaient ça. À l'époque on a pas pu. C'est tout.

Morgan : J'ai écouté la version remasterisée de « The Lady Rides a Black Horse » et j'ai vraiment eu du mal par rapport à la version originale.

Chris : Là encore, le mastering c'est la vision d'un type enfermé dans son studio. Il a sa vision et si on l'avait donné à un autre ça aurait été différent. Pour l'album plusieurs personnes se sont proposées de nous le faire et celui que je viens de recevoir, en gros, il est fidèle au mix qu'on a fait. C'est ce que je préfère. C'est le mix amélioré. J'ai rien à redire. Le mastering c'est aussi l'indexation, et l'indexation qu'il m'a fait est tout à fait conforme à ce que je désirais. Parfois les morceaux passent pas bien mais là c'est bien et j'ai pu avoir la durée de l'album. Il fait 45 minutes ce qui était le standard dans les années 90's. Quand il y avait les K7 de 90 minutes avec 45 minutes par face l'album serait passé sur une face comme ça se faisait.

Morgan : Ça te fait quoi de revenir et de signer directement chez Osmose ?

Chris : Osmose a été créé en '91 tout comme nous et ils ont ramené pas mal d'ancien gars de la scène Black. Y a pas mal de formations de ces années-là qui sont chez eux et maintenant c'est le tour de Gorgon. On aurait pu signer avec des labels étrangers aussi, mais Osmose étant réputé et ayant une bonne distribution je regrette pas mon choix pour l'instant. On a une liberté totale au niveau de la musique, de la pochette. Ils ont pas du tout demandé à avoir un œil dessus, une écoute. Par exemple, pas grand monde le sait. Quand on a sorti notre 45tr en 1993, l'arrière de la pochette a été censuré par notre propre label. À l'origine ça devait être une photo des musiciens et Franck (Necromantic) avait un t-shirt Slayer. Le label a refusé de publier la photo car Slayer pour lui c'était un groupe commercial. Je parle en 1993, pas maintenant qu'ils jouent au Hellfest. Et donc il a mis un petit dessin sans notre autorisation et je trouve que le verso de cette pochette est pas terrible. C'est surtout se faire censurer par son propre label... Avec Osmose c'est pas le cas jusqu'à présent.

Morgan : Tu vas chanter en français sur l'album ?

Chris : Y a aucune parole en français sur le nouvel album. C'est que de l'anglais. J'ai été contacté y a quelques temps par un fan anglais et je lui ai demandé si il voulait bien me corriger mes textes et il l'a fait. J'ai écrit tous les textes en anglais et les erreurs grammaticales ont été corrigées. C'était pas qu'une simple correction. Des fois il me proposait des tournures différentes et ça a enrichi le vocabulaire des textes tout en ayant une grammaire impeccable.

Morgan : Tu as réussi à bien t'entourer pour ce nouvel album.

Chris : Encore une fois, il y a une facilité qu'on avait pas avant. Tu peux correspondre avec un mec en Malaisie ou où tu veux. À l'époque y avait pas ça. On passait par le courrier, ça prenait une semaine, dix jours. Fallait que le gars te réponde. Là dans la minute tu envoies ton message tu sais qu'il va le recevoir. C'est plus rapide et le travail est plus productif. Ce que j'ai apprécié c'est ça, c'est fait dans un bon esprit avec toutes ces personnes.
On peut pas parler de communion. Mais j'estime que Gorgon a sa place en 2018. Peut-être que le fait de pas jouer en live pour l'instant on a pas la même opportunité avec tous les groupes, on a pas les mêmes opportunités de se rencontrer. Mais pas mal de gens m'ont recontacté alors qu'avant fallait payer le courrier, les timbres, peut-être qu'ils auraient pas fait la démarche. Mais là y a cette facilité.

Morgan : Donc tu fermes pas la porte à des prestations live ?

Chris : Je la ferme pas mais pour le moment j'ai refusé qu'une prestation. À deux on pouvait pas jouer, donc forcément j'ai dit non. Ce qu'il faut c'est s'entourer des bonnes personnes, j'ai bien dit des bonnes personnes et pas des bons musiciens. Il faut que le groupe sur scène il dégage quelque chose. Si c'est pour avoir des gars qui jouent la musique de façon impeccable mais qui bougent pas je préfère rien faire. Je veux pas qu'on dise « Ouais Gorgon c'est bien sur scène c'est en place ». Non, il faut que ça dégage quelque chose visuellement aussi et tant que j'ai pas ces bonnes personnes je relance pas le processus. Et si ça se relance pas, tant pis il y aura que les versions studios.

Morgan : Tu as pas envie de faire appel à d'anciens membres de Gorgon ?

Chris : Non.

Morgan : D'accord.

Chris : Voila dans l'absolu j'ai demandé à d'autres personnes mais non c'est pas possible. Ils avaient pas la motivation. C'est pas des problèmes relationnels. Y a pas la motivation ou le temps donc non, c'est pas à l'ordre du jour.

Morgan : Si ça devait se faire tu aimerais jouer avec quels groupes ?

Chris : Je dirais, Watain. Je les ai vus y a quelques années, je sais que c'est décrié par pas mal de monde mais ce qu'ils m'ont proposé visuellement et l'ambiance qui s'en dégageait c'était pas mal pour moi. On est pas à leur niveau, mais je pense que ça pourrait être un bon complément visuellement pour les deux formations. En plus underground, Cadaveria. On pourrait faire le soir même un duo sur scène.

Morgan : Tu as quand même envie de tourner et de t'y replonger.

Chris : Oui quand même ! C'est bien de jouer chez soi, d'enregistrer, mais après tu as plus rien. Après y a plus que de la promo à faire. En tournée y a quand même un esprit, une communion avec des individus. Y a un partage avec les gens qui se déplacent, qui vont dépenser de l'argent, qui vont bloquer des soirées, parfois qui vont poser des jours de repos, qui vont lâcher leur travail pour venir te voir. Y a tout un effort de la part de pas mal de personnes et si ça pouvait être récompensé avec du live je serais pas contre.

Morgan : Pour finir, qu'est-ce qu'on te demande souvent ?

Chris : On me demande souvent, si des t-shirts, des patchs, si du merchandising va être fait. On pose aussi souvent la question sur des réédition des anciens albums. Un label s'était proposé de me le faire y a quelques mois, avant ma signature chez Osmose. Osmose, je sais pas si ils vont le faire, si ils le font pas ce sera sans doute un autre label qui le fera. Ce sera de nouveau en CD, en vinyle et en K7 pour 2019 il semblerait et pareil pour le live si jamais les bonnes personnes se présentent. J'attends que l'album sorte, si les personnes qui se sont proposées sont toujours motivées. C'est à ce moment là qu'on verra si l'aspect live du groupe sera mis sur la table.



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