Chronique | ACHERONTAS - Faustian Ethos (Album, 2018)


Acherontas - Faustian Ethos (Album, 2018)

Tracklist : 

1. The Fall of the First Pillar
2. Sorcery and the Apeiron
3. Aeonic Alchemy
4. Faustian Ethos
5. The Old Tree and the Wise Man
6. The Alchemist of the Radiant Sepulchre
7. Decline Of The West - O Lereas Kai O Tafos
8. Vita Nuova

Extrait en écoute :
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Certains groupes découlent parfois d’un cerveau plus ou moins bien fait selon les cas. 

Il n’est pas rare dans le Black Metal de trouver des one-man bands, projets qui ne sont l’œuvre que d’un seul homme. Un peu plus rare, et c’est le cas ici, il existe aussi des groupes au sens propre qui sont devenus groupes même si le travail de composition et le choix de la direction à prendre semble appartenir à un seul membre. Ce dernier cas se rapproche beaucoup du concept des membres lives, ceux-ci n’apparaissant que pour les concerts et peu ou pas sur des photos promos. 

Ici, chez Acherontas, le second cas de figure semble donc être le plus cohérent : Nikolas Panagopoulos (ou Archerontas V.Priest pour les intimes) pourrait être vu comme le « leader » même si ce terme sonne faux à mes yeux tant les ambiances changent au rythme des modifications du line-up et ce depuis 2007 et la formation du groupe. Peut-être sont-ce simplement des changements inhérents au cerveau du prêtre et chanteur ? Oui, on peut le supposer, mais je ne suis pas sûr qu’un tel chamboulement presque tous les ans soit uniquement là par pur hasard. Depuis l’année dernière et la sortie de Amarta, soit bientôt un an, le line-up n’est déjà plus exactement le même…

Je pencherai donc sur une volonté de faire constamment évoluer le son de l’entité connue sous le nom d’Acherontas, Nikolas gardant alors le rôle de médiateur entre sa pensée et les musiciens recrutés, la ligne directrice demeurant cet occultisme ambiant. Car oui, la musique du Grec a énormément évolué depuis 2007 allant de plus en plus du côté de la brutalité pure au fil des années et abandonnant parfois un côté atmosphérique qui sublime pourtant cet occultisme. 

Faustian Etnos semble pour sa part être un peu plus calme que son prédécesseur même s’il commence plus ou moins là où ce dernier s’était terminé. Le côté brutal évoqué plus haut ressort fortement mais est mêlé à un semblant de Rock 70’s, presque psyché, qui sublime l’ésotérisme que crée la réverbération constante. Ce Black n’ Roll se ressent surtout à la batterie qui fait parfois usage d’artifices afin de caler quelques rythmes sans double-pédale, les cordes s’efforçant de reprendre en doubles voire triples croches le rythme originel.

Mais ce n’est, encore une fois, qu’une infime partie de la musique d’Acherontas et réduire cette dernière à ceci ne serait pas juste. Car ce qui prédomine musicalement parlant, c’est cette violence caractéristique et constante ne délivrant que peu de répit. Les seuls vrais moments que l’on pourrait considérer comme tels se trouvent sur le titre éponyme, renouant avec une dimension atmosphérique, ainsi que sur la seconde partie de l’album avec notamment « The Alchemists of the Radiant Sepulchre » ou « Decline of the West ». Ces parties, flirtant peut-être parfois avec le cliché d'une manière plus ou moins consentie, donnent à l'album une sorte d'élan de clarté rendant l'opus beaucoup plus digeste que s'il n'avait été pensé que d'une seule façon : on ne reste donc pas dans une ambiance pesante mais on ouvre la porte à d'autres espaces sonores.

La conclusion de cet opus, qui sert aussi ma propre conclusion, est d’ailleurs un parfait compromis entre les deux facettes du groupe Grec, « Vita Nuova » étant un alliage véritable entre violence céleste et impalpable (peut-être même dans les inflexions de la voix, une violence psychologique) et une once de lumière venue de cette « vie renouvelée », à l’image de la Vita Nuova de Dante. C’est cette combinaison qui m’a vraiment touché, même si ici, il est fort peu probable que le renouvellement vienne d’un amour authentique…
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Maximilien.

Acherontas :

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