Live report | SALE FREUX + WYRMS + NYTT LAND + CATUBODUA @ Hôtel de la Musique, Villeurbanne 20/04/2018


Il y a ce genre de plateau qui rassemble un concentré de qualité musicale et qui devient par définition une de ces dates à ne louper sous aucun prétexte. La date organisée par Ondes Noires fait partie de cette catégorie : quand Sale Freux est en tête d'affiche , tu sais déjà que ça va envoyer, mais quand en plus s'ajoutent Wyrms, Nytt Land, et la prometteuse formation Catubodua, là ça devient très lourd. 

De fait, il convient de revenir sur cette soirée qui a rassemblé une bonne centaine de spectateurs à l'Hôtel de la Musique de Villeurbanne (un record quand on connait le lieu).


On commence local avec Catubodua, jeune formation de Rhône-Alpes qui n'a pour l'heure aucune production à son actif mais qui prépare un Ep 3 titres prévu pour mai prochain. Ce concert est un des premiers du quartet qui propose un Black Pagan "aux ambiances boisées et marécageuses". 

Introduits par un sample planant qui nous emmène en forêt sur le territoire du corbeau, les musiciens entament leurs set sur la scène exiguë de l'Hôtel de la Musique. Les tremolos-pickings de "Chemin des Sacrifiés" soutenus par le blast de la batterie attirent les spectateurs restés à l'extérieur et la salle se remplit dès les premières minutes. Le combo enchaîne ensuite sur "Mort Blanche", un des titres qui sera présent sur l'EP. 

Si sur le plan composition, les musiques sont intéressantes, le groupe fera un certains nombre de pains au cours du set lié au stress (on ne peut pas leur en vouloir) des premiers concerts. Un léger déséquilibre dans les balances liés aux différences de puissances des amplis est également à noter mais pour autant, le son et la performance en eux-même restent très corrects et seront salués par le public. 

Au terme de 40 minutes de set, Catubodua conclut par une reprise de Windir, le titre "Sognariket Sine Krigarar" (tiré de Sóknardalr), et prend congé sous les saluts du public.

Setlist :

Chemin des Sacrifiés
Mort Blanche
Catubodua
Mère Primordiale
Sagesse Ancestrale
Sognariket Sine Krigarar






Plongée dans l'obscurité, et changement d'ambiance. Loin des guitares saturées et des blasts, la musique planante, mystique et rythmée de Nytt Land a embaumé l'Hôtel de la Musique pour un voyage au cœur de la nature dans son sens le plus noble.

Venu défendre son nouvel opus fraîchement sorti, Odal, le groupe investit la scène et se prépare à nous transporter au-delà de la salle dans un voyage ritualiste. Par ailleurs, toute la première partie du set est concentrée autour de Odal avant de revenir sur des productions plus anciennes (voir setlist).

Le rondin de bois se fait instrument de percussion, les tambours amènent à un état de transe le tout accompagné des voix planantes des musiciens, avec l'utilisation du chant diphonique qui renforce l'aspect chamanique des morceaux. Moins connus que Wardruna dans le même style, Nytt Land n'en est pas moins d'une qualité équivalente. La salle toute entière entre en transe en harmonie avec les rythmes réguliers transportant littéralement vers un autre état. 

L'ambiance verte amenée par les lumières renforce l'évocation de la nature et accentue l'immersion dans l'univers du groupe. Pendant 50 minutes, le public est transporté dans une performance maîtrisée avec brio. 

Setlist :

Darraðarljóð / The Song of the Valkyries 
Ragnarök
Norður / Yule Song
Deyr Fé/ The Heritage
Völuspá
Drakkar
Hittusk æsir
Fenris Kindir
Hailing





Changement d'ambiance à nouveau, tout le monde se rend dehors le temps que Wyrms entre en scène et prépare son champ de bataille. Le groupe a sorti son dernier opus, Altuus Kronhorr, en mars dernier et compte bien le défendre sur scène. Le public revient au moment où résonnent les premiers accords de guitare saturée. Ici le rouge est de mise, malheureusement trop faible pour que les photos soient exploitables. Tant pis, après tout, il faut le vivre pour en saisir pleinement l'intensité.

Le Black Metal Anscullfussian joué par le groupe prend toute sa puissance en live, si bien que la salle prend rapidement quelques degrés et que les gouttes de sueurs perlent rapidement sur les fronts de musiciens.

Wyrms entame son set sur "Tyrannique Fist Fucking", le titre d'ouverture de son excellent dernier opus. D'ailleurs, la part belle est faite à ce dernier avec les morceaux "Les Viviers du Diable" et "Dysgenic Imperial Vortex", ce dernier servant également de clôture à leur rituel.

La salle est comble, certains sont même obligés de se placer sur les escaliers pour voir quelque chose. Les têtes oscillent aux rythmes des blasts et Wyrms vomit sa haine sur le public qui répond présent, face à la performance sans failles des musiciens. Le son est bon et permet une immersion complète dans l'oeuvre du groupe. Après 50 minutes de set, le combo achève son rituel sous les applaudissements nourris et mérités du public.

Setlist :

Tyrannique Fist Fucking
Les Viviers du Diable
Ximoayan
Filii Dei
Mehxôhorr
Les Abysses de Mélancolie
Dysgenic Imperial Vortex



Changement d'ambiance une dernière fois avec le Black Metal rural et névrosé des bretons de Sale Freux, clairement le groupe pour lequel la majorité du public a fait le déplacement au vu de la salle pleine à craquer de l'Hotel de la Musique. 

La salle est pleine et le restera lorsque le groupe attaque son set au son des guitares lancinantes du titre "Edelweiss" puis de "Freux Follet", tous deux issus de l'album L'Exil. Les vocaux de Dunkel, sales, désespérés et alcoolisés (le rouge aidant sans doute...) prennent tous leurs sens en live donnant plus encore d'impact aux morceaux. 

Les aléas arrivant, la pause s'impose après "Averse de Plumes" qui verra l'un des guitaristes casser une cordes de sa guitare et la changer rapidement le temps d'un tour dans les loges...
S'ensuivra alors le superbe "Vogue la Galère!", mélancolique à souhait et faisant osciller les têtes tant il vous prend aux tripes ! Le public est en transe, le premier rang et les enceintes devenant instables m'en soient témoin... 

Il est temps dès lors d'en finir et Sale Freux nous congédie d'un petit retour en arrière avec son premier full-lenght Subterraneus, sur les airs sale et mélancoliques de "Funèbre Ente" et "Rats des Champs", finissant dès lors d'achever un public à l'agonie dans une salle moite de sa sueur...

Setlist :

Edelweiss
Freux Follet
Averse de Plumes
Vogue la galère
Un Saule
Funèbre Ente
Rats des champs

Ondes Noires régale, et malgré une salle où l’organisation est loin d'être des plus évidentes, la soirée a été un franc succès en tout point. Rendez vous en septembre prochain pour leur prochaine date, le Ravenous Altar Festival.
_____________________________________________

Images et textes : W.G.
Texte de Sale Freux : Nyarlathotep

Commentaires