ANTLERS - Beneath.Below.Behold (Album, 2018)
Tracklist :
1. Theom
2. Heal
3. Nengures
4. Beyond The Golden Light
5. Metempsychosis
6. Drown In A Well
7. Off With Their Tongues
8. The Tide
9. Luq´s Waters
Streaming intégral :
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Leipzig est une petite ville d’Allemagne connue pour avoir été le théâtre du légendaire Live in Liepzig de Mayhem. C’est également la ville d’origine d’Antlers, groupe d’Atmospheric Black Metal dont le deuxième album Beneath.Below.Behold est sorti il y a peu, et distribué par Vàn Records.
Même si le groupe se revendique atmosphérique, le son est bien loin d’être propre et lisse comme trop souvent dans le genre. Ici, on est face a un Black Metal aux structures certes atmosphériques -avec ces tremolos pickings qui semblent se répéter à l’infini - mais auquel on aurait ajouté une pointe de chaos. Même si, à l’image de la pochette, le tout semble irradier d’une lumière un peu onirique. Artwork d’ailleurs réalisé par Markus Wolff, qu’on retrouve aussi sur les pochettes d’Agalloch ou de Neurosis.
À la manière d’un groupe comme Alda, le groupe semble développer un lien avec la nature durant tout l’album, et ce dès l’introduction, "Theom". S’ouvrant sur le son d’une rivière accompagné d’un eguitare clean, le quatuor nous plonge dans un environnement qui semble sorti d’un rêve. Cette ambiance onirique se transmet par l’intégration d’éléments folks bienvenus, qui viennent casser le rythme qu’imposent les lignes de guitares. Le très bel interlude instrumental "Nengures" est l’un des exemples les plus parlants, on se rapproche d’ailleurs plus d’un neofolk à la Empyrium, tant dans la musicalité que dans le côté mélancolique qui se dégage des accords.
Antlers semble d’ailleurs convoquer sur son album des ambiances provenant de pas mal de groupes et styles différents. "Beyond The Golden Light", par exemple, avec son rythme pesant - quasi funèbre - et ses murs de guitares saturées, sonnent par moment comme un morceau tirant plus vers le Depressive Black Metal, et le chant de Mts, vocaliste et bassiste du groupe, semble s’inspirer directement de ce bon vieux Niklas Kvarforth, transmettant une mélancolie presque douloureuse.
L’album suit une structure précise au niveau des enchaînements de morceaux. En effet, un interlude instrumental vient se glisser tous les deux morceaux. Si le premier donnait dans le neofolk, "Drowned In A Well" s’inspire cette fois-ci un peu plus de l’ambient et de Beethoven. Des synthés pour le coup très atmosphériques viennent soutenir un piano qui esquisse sur la fin du morceau quelques notes de Für Elise du compositeur classique. L’interlude est certes sympathique, mais ne semble pour le coup pas vraiment à sa place sur l’album, tant il dénote avec l’ambiance globale de celui-ci.
Toutefois, les derniers morceaux de l’album sont un pur retour au sources Black Metal. Les trémolos pickings sonnent cette fois ci un peu moins clean, le son est plus dense et plus boueux, et la cadence s’accélère par rapport au début de l’album. Pour faire une comparaison avec l’artwork, on est passé des cieux et de la cime des arbres au sol jonché de serpents de feu. Le groupe développe des mélodies hypnotisantes sur "The Tide", clairement la grosse réussite de l’album, autant au niveau du chant que du rythme, et l’interlude final, "Lug’s Waters", apporte avec ses sonorités plaintives un léger goût d’amertume en guise de fin du voyage.
Et c’est sur ces dernières notes de piano qu’Antlers conclut son deuxième album. Qui est globalement excellent. Se pose cependant une question : tout au long des 9 morceaux de l’album, le groupe emprunte des influences un peu partout, et pas toujours de manière subtile. On est loin d’un cas extrême de copie conforme, mais si le groupe parvient, à travers son album, à créer une histoire à travers les différentes ambiances des morceaux, certaines parties sonnent tout de même trop "inspirées par".
Toutefois le reproche reste personnel, et l’album reste d’une excellente facture. Un peu plus chaotique que pas mal de groupes officiant dans le même genre, Antlers, sans pour autant venir révolutionner les choses, propose un Black Metal qui sonne finalement tout autant mélodique qu’atmosphérique, et peut même se targuer d’être un plutôt bon exemple du style.
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Vendredy
Antlers :
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