Chronique | SOUPIR ASTRAL - "L’Éternelle Traversée" (album, 2017)


Soupir Astral - L’Éternelle Traversée (album, 2017)

Tracklist :

01. Lueurs Incandescentes
02. Déchéance Abusive
03. Astral Light
04. Vent du Nord
05. Le Dernier Voyage
06. Abandon
07. Fin du Chapitre


Extrait à écouter :



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Il est parfois difficile de mettre des mots sur la musique. Pour diverses raisons, que la musique soit plate, qu'elle ne nous « parle » pas, ou encore qu'elle nous plaise justement. On sait pourquoi elle nous plaît, mais comment communiquer cette émotion? C'est la difficulté dans ce premier album des français de Soupir Astral, L’Éternelle Traversée, sorti en 2017 chez Talheim Records.

L'album a eu la chance et la malchance de sortir des années après la vague Depressive Suicidal Black Metal / Post-Black Metal menée par Alcest, Les Discrets, Heretoir, Psychonaut 4 et j'en passe. La malchance dans le sens où le groupe n'est pas porté par cette vague où les groupes du genre fleurissaient mais aussi où les groupes étaient au mieux de pales copies. Soupir Astral a aussi cette chance de passer après, d'avoir pris le temps d'être pris par cette vague mais d'y réfléchir et de penser sa musique non pas comme un ersatz mais comme une continuité de ses influences. Des influences qui résonnent et qui construisent tout ce que j'attends d'un album de Post-Black Dépressif.

Il est temps d'arriver à placer des mots sur ce nouveau souffle aux 'Lueurs Incandescentes'. Après une introduction aux samples naturels où le vent se fait entendre, c'est une guitare claire et une batterie rapide mais légère qui se fait entendre. Les passages violents alternent avec des moments aux limites de l'Ambient. Les paysages sonores se dessinent, mélancoliques et délicats. La tempête fait rage dans ces moments, portée par un chant Black / Post-Hardcore où haine et souffrance ne font qu'une, où le monde est à la fois trop petit pour contenir tant d'émotions et trop vaste pour focaliser sa haine. Une forme de souffrance somme toute très romantique qui se retrouve sur les parties Ambient à l'instar de la fin de 'Astral Light' ou sur 'Vent du Nord'. Les effets des premiers accords faisant penser à une performance solitaire sur les toits, la guitare devient l'élément central et exprime ce que le chant ne peut exprimer.

L'ensemble qui se dessine est une ode de douce noirceur, une mélancolie sirupeuse. Un Post-Black Metal dans la lignée de ce qui se fait de mieux. Soupir Astral a pris le temps de s'imprégner des grands noms du genre. Là où certains groupes se sont dit : « tiens j'adore ça je vais faire pareil », Soupir Astral s'inscrit dans une démarche plus réfléchie qu'on pourrait résumer par « tiens j'adore ça, ça exprimerait parfaitement ce que je ressens. ». Ce qui fait qu'on retrouve tout ce qui fait la force de ce Post-Black Dépressif aux influences Post-Hardcore mais dans une démarche à fleur de peau où l'émotion est mise au premier plan et où l'instrumentation ne sert qu'à porter ce mal-être, ce Spleen qui a été bien trop souvent oublié au profil du larmoyant...

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Morgan


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