Interview | SKELETHAL - juin 2017


Voici notre interview de Gui Haunting, guitariste et vocaliste de la formation de Death Metal lilloise Skelethal, réalisée le mois dernier par KhxS. Le groupe a sorti son premier album "Of The Depths" chez Hells Headbangers le 23 juin, l'occasion pour nous de revenir sur l'ensemble de la discographie du duo !

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01. Bon, je pense que tu es habitué à la sempiternelle question de la présentation avec la genèse du groupe ? Il y a un line-up live et studio, pourquoi cette dissociation ?



Le groupe a débuté en 2012. Jon et moi avons commencé à jouer du Death après les répètes de notre ancien groupe de Thrash (Infinite Translation). On a commencé sans aucune ambition mis à part celle de nous amuser. Nos influences sont clairement Suédoises depuis de début, malgré le fait que nous écoutons du Death (et plein d'autres styles) de toutes nationalités. Dans notre ancien groupe Jon jouait de la basse et moi de la gratte, avec Skelethal Jon s'est mis à la batterie et je m'occupe du chant et de la gratte. Suite à la fin d'IT et avec les bons retours concernant la première démo de Skelethal, on s'est dit que jouer en live serait vraiment cool et nous avons opté pour des musiciens de live afin de ne pas avoir à compromettre notre musique. Jusqu'ici nous n'avons pas changé d'avis, tout roule comme ça !





02. Toujours dans l’optique de mieux vous présenter, c’est Jon Whiplash, votre batteur qui se charge depuis vos débuts de vos visuels c’est bien ça ? Est-ce un processus qui restera inhérent à Skelethal ?



Oui effectivement, dès le départ nous avons décidé de faire le maximum possible par nous-mêmes et Jon s'est lancé dans le dessin à ce moment là. C'est donc lui qui à dessiné et mis en couleur tout nos artworks jusqu'ici. Je ne sais pas si ce sera toujours ainsi, personnellement j'aimerais que ça le reste. 




03. Vous venez de signer avec le label Hells Headbangers, perçois-tu une différence notable sur vos retours et votre visibilité?  Est-ce que via cette signature vous sentez une différence notable par rapport à vos anciennes collaborations ?

Pour ce qui est de nos retours sur notre visibilité et notoriété c'est encore trop tôt pour le dire, HHR viennent de recevoir les disques et vont commencer la promotion. La première prise de contact avec eux c'est faite en 2015 lorsque nous avons cherché un label pour sortir notre cd compil' « Morbid Revelations ». A ce moment là HHR nous ont répondu qu'ils étaient intéressés par notre groupe et seraient plutôt partant pour sortir notre futur premier album. Nous avons donc gardé contact jusqu'au moment venu. C'est vraiment une opportunité dingue d'avoir eu ce deal, jamais il y a 5 ans je n'aurais imaginé sortir un disque chez eux !

04. Parlons maintenant de « Of The Depths... » votre nouvel opus fraîchement sorti: à l’écoute de celui-ci, deux points forts m’ont marqué, il s'agit de la maturité du travail et surtout le son de la production que je trouve démentiel. Comment s’est déroulée la création de cet album ?

A vrai dire le travail d'écriture à été très long. Personnellement je préfère prendre mon temps et être entièrement satisfait de mes riffs et structures, plutôt que de balancer quelque-chose que je ne suis pas à 100%. Je vais pas te cacher que je suis heureux de tes commentaires à propos de la musique et de la production. Nous avons tout enregistré, mixé et masterisé nous mêmes, et je peux te dire qu'on en a vraiment chié. Depuis le début on fait nos enregistrements nous-mêmes et on a beaucoup appris, mais pour avoir un vrai son d'album comme on aime c'était vraiment à s'arracher les cheveux !




05. Cette production sonne live, la première chose que je me suis dite à l’écoute de « Of the Depths... » c’est que cet album est fait pour être joué en live ! Etait-ce un critère prédominant dans la conception de celui-ci ?

Ce n'était absolument pas un critère prédominant d'autant plus que la plupart des morceaux n'avaient jamais été réellement joués en groupe avant d’être enregistrés, je les ai composés de mon coté, puis on a les joué à deux seulement avant de les enregistrer. Au niveau du son on a vraiment essayé de reproduire ce qu'on aime, le son Sunlight Studio, avec notre petit budget et faible expérience. Avoir un son puissant, en même crade mais compréhensible c'est vraiment un casse-tête ! Je trouve qu'on s'en est plutôt bien sorti, mais qu'il y a encore des choses à parfaire à l'avenir.

06. D’ailleurs j’ai cru comprendre que pour vous le live était un passage obligatoire et que c’est un exercice que vous réalisez avec plaisir ? Que représente pour vous le passage sur les planches?



Le live est pour moi le lieu ou l'on voit vraiment ce que tu vaux, l'important est de réussir à ajouter à tes compos un aspect visuel et de donner au public quelque-chose en plus de l’enregistrement. Je pense que pour tout le monde c'est la même chose, on ne réécoute plus un album de la même manière après avoir vu le groupe en live, il ne faut donc pas se planter. Le live c'est pour moi un putain de plaisir à chaque fois, je suis et resterai à fond sur scène, c'est pour moi le meilleur moyen d’extérioriser ce que je ressens et il n'y a pas un live qui se passe sans que je vive cette sorte de libération, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai appelé un morceau 'Catharsis'.




07. Il vous aura fallu cinq ans pour franchir le cap du premier album. Prendre son temps pour vous était une condition sine qua non à la réussite de celui-ci ou était-ce pour d’autres impératifs ?



Prendre notre temps était important, mais il est vrai que nous avons tous les deux eu pas mal de changement dans nos vie ces dernières années, et pas toujours assez de temps pour pouvoir évoluer très vite. Malgré tout, je trouve qu'on s'en sort pas trop mal, avec en 5 ans une démo, deux EP, un album et plus de 40 concerts à notre actif. Je ne suis pas vraiment pour les groupes qui sortent un album tous les ans, et dont la créativité a vite tendance à s’essouffler.

08. Comment se passe le processus de création au sein du groupe ? Est-ce que les musiciens live ont leurs mots à dire sur celui-ci, ou ne sont-ils que de simples exécutants ?



Pour nous il est important que nos influences se ressentent mais que rien ne sois pompé. Parfois même lorsqu'un des riffs que je compose me rappelle un autre groupe, je le change ou l'abandonne. Pour l'album la majorité des compos viennent de moi, je compose les morceaux chez moi puis nous les jouons ensemble pour valider la structure et les parties de batteries. J'écris les paroles de mon côté et ensuite je les dispose sur le morceau, on voit ensemble plus tard si cela nous convient à tous les deux. Les musiciens live sont de simples exécutants et n'interviennent pas dans l'écriture des morceaux.

09. Le groupe a franchi les paliers étape par étape, là où certains trop souvent se brûlent les ailes… Quel bilan fais-tu de vos débuts avec votre promo tape jusqu’à maintenant ?



Bilan positif, je suis déjà super content de tout ce qu'on a accompli, on a franchi les étapes sans trop d'erreurs jusqu'ici et j'espère que ça va continuer comme ça. 

10. Jusqu’à présent, sur chacune de vos sorties il y a eu au minimum une cover d’un groupe mythique, ce qui m’a permis de découvrir Sacrilege. Que représente pour vous ce rituel ?

Ça nous fait vraiment plaisir de rejouer des morceaux qu'on adore et on ne cherche pas à y apporter notre touche ou quoique ce soit. J'ai toujours trouvé ça cool les reprises, ça donne un point de repère. Au nveau de la sélection c'est un peu du hasard, un de nous tombe sur un morceau et puis propose à l'autre de le reprendre. On essaye quand de trouver un truc qui peut s'adapter à notre style. On ne va pas reprendre du Led Zeppelin par exemple. Pour l'album il y a quand même une petite différence, la reprise est un bonus qui n'apparait que sur la version cd.

11. En bonus sur cet album, on retrouve la piste ‘Macabre Oblivion’ tirée de votre EP « Deathmanicvs Revelation ». Pourquoi avoir tenu à réenregistrer ce titre en particulier ?



C'est surtout moi qui tenais à réenregistrer ce morceau, je n'ai jamais aimé la façon dont on l'a enregistré sur "Deathmanicvs Revelation". Je le trouve le tempo trop élevé pour ce genre de riff, je ne l'imaginais pas vraiment comme ça à la base et j'ai voulu le réenregistrer avec un tempo plus adapté sans parler du son qui est bien meilleur. Je pense que ce morceau prend sa vrai dimension grâce au réenregistrement.

12. Je pense qu’il est encore tôt pour parler de bilan pour la sortie de ce nouvel album, mais de votre côté quel est votre ressenti quant à l’aboutissement de votre travail à travers ce premier opus ?



Un peu tôt pour un bilan alors que je n'arrive toujours pas à réécouter l'album tellement on l'a bouffé lors du mixage et mastering haha. Ce qui est sûr c'est qu'on a fait du mieux qu'on pouvait, et qu'on est fier du résultat, même si comme je le disais plus haut il y a des petits trucs à améliorer à l'avenir.





13. Pour le futur, qu’il soit à court ou long terme, à quoi devons-nous nous attendre de la part de Skelethal ?

On commence à recomposer, on cherche des concerts mais pour l'instant rien à annoncer de concret.

14. Vous êtes devenus un des fers de lance de la scène française depuis quelques années, que penses-tu de cette scène qu’on disait moribonde il y a encore quelques temps ? Quels groupes t’ont marqués ?



Je pense qu'il y a un regain d’énergie dans la scène grâce à des groupes et des gens qui se bougent le cul. On est super content de pouvoir faire partie de cette vague, j'espère que ça va continuer comme ça et que les passionnés vont continuer à se soutenir. Je pense tout de même que la « scène » française est restreinte et que ça ne va pas aller en s’améliorant...

15. Sur ce, je te remercie du temps consacré à Scholomance Webzine!

Merci à toi pour l'interview, et hello à tous les lecteurs de Scholomance Webzine, Death is Certain, Life is Not !

KhxS

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