Chronique | CUT UP - "Wherever They May Rot" (Album, 2017)


Cut Up - "Wherever They May Rot" (Album, 2017)

Tracklist:

01. From Ear To Ear
02. Necrophagic Madness
03. Behead The Dead
04. Wherever They May Rot
05. Vermin Funeral
06. By Hatred Bound
07. Psychosurgery
08. In The Aftermath
09. Master Dissector
10. Cranium Crusher
11. Raped By The Blade

Extrait en écoute: 


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En 2013, les suédois de Vomitory annonçaient leur séparation après quelques huit albums, laissant une horde de fans désabusés par la nouvelle, votre serviteur le premier... 
Mais surprise, l'année suivante Tobias Gustafsson (batterie) et Erik Rundqvist (chant/basse) aidés par leurs compatriotes Anders Bertilsson (ex-Coldworker, ex-Vomitory) et Andreas Björnson (Fetus Stench) annoncent la création de leur nouveau projet au nom aussi subtil que direct, Cut Up ! Exit les démos et autres EP, Cut Up déboule dans la foulée début 2015 avec son premier album "Forensic Nightmares" aussi doux et délicat qu'un couteau de boucher, ravissant les fans de la formation suédoise avec son death pour le moins très vomitoryesque !

C'est donc deux ans après ce bon "Forensic Nigtmares", en ce début d'année déjà fort bien remplie de sorties de qualités que Cut Up nous revient avec son deuxième album "Wherever They May Rot". Et autant vous prévenir le groupe ne fait toujours pas dans la dentelle et reste aussi subtil que sur son premier opus, en témoigne l'artwork représentant un bourbier sinistre dans lequel pourrissent des cadavres à divers stades de décompositions, attendant patiemment d’être débités en petits morceaux par les bouchers de Cut Up!

Et ça commence fort avec un 'From Ear to Ear' qui déboule pied au plancher avec ses riffs de bûcherons, ses blasts et son refrain aussi simple qu'efficace, que vous ne manquerez pas de brailler a tue-tête ! L’enchaînement avec 'Necrophagic Madness' et son solo d'entrée se fait sans le moindre temps mort, appliquant toujours la même recette à base de bourrinage intensif. Comme pour le précédent album "Forensic Nigtmares", le côté Vomitory se fait fortement ressentir avec ce coup ci un léger côté Coldworker en plus sur certaines lignes de guitares comme sur le survitaminé 'Behead the Dead' au riffing véloce et assassin et son break propice au dévissage de cervicale.

Dans l'ensemble le tempo reste relativement élevé exception faite d'un redoutable 'Wherever They May Rot' à la première moitié écrasante avant son final explosif et d'un 'In the Aftermath' plus mid tempo, aux riffs tout en retenue mais bénéficiant d'une puissance pachydermique digne d'un bulldozer vous passant sur la gueule ! Et pour plus de variations, le quatuor agrémente quelques unes de ses compositions de solos bien sentis à l'image de ceux de 'Behead the Dead' lui apportant une légère coloration mélodique ou celui très court mais exquis de 'Vermin Funeral'.


La grande majorité des titres sont des morceaux de choix bénéficiant de moments de puissance qui vous feront inévitablement tendre l'oreille et secouer furieusement la tête au risque de devoir faire un tour chez le kiné du coin en témoigne le furieux 'Psychosurgery' et le redoutable 'Raped by the Blade' clôturant l'album, à l'intro tout en arpèges glauques et malsains avant l'inévitable désossage à coup de scie sauteuse qui s'ensuit (particulièrement sur le break barbaresque en son milieu) ! Néanmoins, quelques titres tels 'Necrophagic Madness', 'By Hatred Bound' et 'Cranium Crusher' moins marquants, sans être mauvais ne sont pas pour autant particulièrement palpitant et peineront de par leur banalité à nous faire chavirer...


L'album enregistré dans un abattoir tournant à plein régime bénéficie d'une production moderne et puissante qui renforce la brutalité et la puissance de ces 11 morceaux de barbaques sanguinolents concoctés par les suédois. Le duo vocal entre Erik Rundqvist et son guttural gras et profond et les growls corrosifs et véloces de Andreas Björnsson fonctionne d'ailleurs à merveille et apporte en plus une légère diversité, bienvenue dans ce genre musical qui aurait pu ici se révéler monotone, et permet aux morceaux de gagner en substance.


Enfin bref, Cut Up nous sert au menu une bonne pièce du boucher bien sanguinolante et encore toute chaude avec ce "Wherever They May Rot", qui s'il ne réinvente rien propose une recette des plus efficaces avec son Death Metal direct et frontal qui cogne comme il faut et tape où ça fait mal, pour peu que vous aimiez ce Death Metal direct, brutal et bas du front !

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Nyarlathotep



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