Necronautical - "The Endurance at Night" (Album, 2016)
Tracklist:
01. Pure Moon
02. Nihilartikel
03. Spitzenkörper
04. Oceanus Procellarum
05. Strom
06. The Endurance at Night
07. Theia
Extrait en écoute:
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Aussi bien une découverte inattendue qu'une sincère révélation, « The Endurance at Night » des britanniques de Necronautical mérite certainement qu'on écrive quelque chose en son honneur. La formation originaire du Nord-Ouest de l'Angleterre sort alors en 2016 un second full-length enregistré cette fois ci chez Cacophonous Records, à qui nous devons entre autres le fameux « The Principle of Evil Made Flesh » de Cradle Of Filth en 1994 et « Seen Through the Veils of Darkness » de Gehenna en 1995. Ce successeur de « Black Sea Misanthropy », premier album du groupe, s'inscrit dans une thématique similaire ou l'on retrouve l'esthétique et les thèmes maritimes abordés avec romantisme et avec ici une certaine dimension cosmique prépondérante.. l'artwork est par ailleurs assez représentatif de ça, même s'il est difficile de lui donner une explication tant il est étrange
Par ailleurs, j'ai souvent entendu des comparaisons avec Carach Angren vis à vis de ce projet, toujours au niveau de l'esthétique ... mais détrompez-vous, avec Necronautical c'est vers des horizons musicaux et thématiques bien différents que nous sommes projetés. Le groupe est composé actuellement de 4 membres après avoir été un trio (Naut, Carcarrion, Anchorite) depuis sa création en 2010. En 2016, Naut abandonne les fûts pour se concentrer sur la guitare rythmique et les vocaux tandis qu'un nouveau membre, Slugh, est recruté pour la batterie.
Par ailleurs, j'ai souvent entendu des comparaisons avec Carach Angren vis à vis de ce projet, toujours au niveau de l'esthétique ... mais détrompez-vous, avec Necronautical c'est vers des horizons musicaux et thématiques bien différents que nous sommes projetés. Le groupe est composé actuellement de 4 membres après avoir été un trio (Naut, Carcarrion, Anchorite) depuis sa création en 2010. En 2016, Naut abandonne les fûts pour se concentrer sur la guitare rythmique et les vocaux tandis qu'un nouveau membre, Slugh, est recruté pour la batterie.
L'album s'ouvre ainsi sur « Pure Moon » et un sample sinistre résonnant dans un vaste espace retentit. Le morceau a une certaine dimension thrashisante au niveau des riffs de guitare et on fait ainsi connaissance des plans groovy et plutôt techniques que le groupe aime utiliser dans ses compositions, même si c'était peut-être un peu moins le cas sur « Black Sea Misanthropy ». On notera un rythme bien soutenu de la batterie et un break sur le troisième tiers de la piste, enchaînant sur un riff agressif et une montée orchestrale. La seconde piste nommée « Nihilartikel » fait référence à une sorte de mise en abîme de la « fausse information » dans le sens ou ce terme désignerait un contenu encyclopédique faux, alors que le terme est lui-même une invention ... c'est en tout cas la définition que donne plusieurs sites pour ce mot particulier. Pour moi, c'est d'ailleurs un des morceaux les plus dingues de l'album, c'est une vraie lame de fond de riffs qui s'enchaînent impeccablement, avec un matraquage rythmique résolument thrash, notamment dans la seconde partie du morceau ou on peut s'extasier devant une guitare lead folle dans le troisième tiers du morceau.
Sur la lancée des termes particuliers empruntés à l'allemand, « Spitzenkorper » vient se poser là. J'aurais du mal à expliquer ici clairement sa signification à moins de posséder des compétences avancées en mycologie (si si ...). « Spitzenkorper » est pour ainsi dire rigoureusement catchy et bénéficie à la fois d'un riff principal et d'une batterie entraînante ainsi que d'un chant travaillé. Une accalmie atmosphérique s'impose avec « Oceanus Procellarum » et son rythme
alternant mid-tempo et accélérations régulières. Le ton de ce morceau, très mélodique, est toutefois dominé par un apparent sentiment torturé. Oceanus Procellarum désigne aussi en géologie lunaire une vaste étendue plate sur le côté ouest de la phase visible de la lune, cette « mer lunaire » résulte d'un épanchement basaltique (autrement dit une coulée sur lave volcanique) ayant formée cet « Océan des Tempêtes » il y a un peu plus de 3 milliards d'années. La désignation de ces phénomènes géologiques datent du XVII ème siècle ou on les considéraient encore comme des étendues d'eau, c'est l'astronome néerlandais Van Langren qui donne son nom à l'Oceanus procellarum au cours de ce même siècle.
Ah, Strom ... ce morceau vient se positionner sur mon piédestal que je réserve au titre le plus extatique de l'album. Après l'Océan des Tempêtes, « Strom » (en langue germanique signifiant « le courant ») apporte une certaine sérénité bienvenue ou l'on se laisse agréablement porter par ce morceau bien équilibré, avec quelques passages posés et d'autres plus tumultueux. Le guitariste Carcarrion se fendra d'un superbe solo heavy impeccablement bien placé dont les embruns nous rapporteront la saveur, procurant à l'auditeur de ce morceau très mélodique et solennellement orchestral une certaine satisfaction. « The Endurance at Night » est quant à lui le morceau le plus belliqueux de l'album, avec notamment une alternance de chant saturé aigu et grave mettant en valeur l'aspect chaotique mais maîtrisé de ce morceau. « Theia » concluant le disque est lui beaucoup plus atmosphérique, plus rassérénant et calme doucement la tempête qui avait été invoquée sur le morceau précédent.
Il n'est pas toujours évident en tant qu'amateur de black symphonique de trouver des formations de qualité (ou tout du moins qui correspondent à ce que je recherche) dans ce domaine tant on tombe souvent dans une sorte de kitsch orchestral ou la surabondance de clavier finissent par tuer le principal intérêt de cet instrument : Donner un truc en plus à la musique. Or Necronautical n'utilise visiblement pas de claviers dans sa musique, les orchestrations sont réalisées à l'aide de samples et lourdement appuyées par les guitares et intégrées de façon très harmonieuse aux compositions : Elles donnent vraiment une atmosphère très magistrale à la musique. Les parties de guitare sont elles aussi réellement un plaisir pour les oreilles, on a affaire à des riffs travaillés avec soin et qui puisent leurs influences parfois dans le thrash pour un grand nombre de rythmiques et le heavy au vu des quelques solos de l'album (Aaah oui, j'aime les solos dans le BM). Nous signalerons aussi des morceaux globalement longs d'une durée de 6 à 10 minutes et qui proposent souvent une palette d'ambiances et d'émotions variée.
Le groupe nous confronte ainsi par le biais de sa musique aux différents ressentis de l'humain en situation d'isolement face à l'immensité, ici à l'échelle cosmique comme le précise le bassiste Anchorite lors d'une interview pour le Webzine anglophone Rock'n'Reel. J'attends avec impatience les prochaines nouvelles de ce groupe après tout assez récent et je conseille également l'écoute de l'opus précédent « Black Sea Misanthropy » qui bien que peut-
être un peu moins abouti est vraiment digne d'intérêt lui aussi. C'est ainsi que dès son second disque, Necronautical est capable d'offrir une œuvre émotionnellement riche et très complète. Une écoute attentive permettra de saisir les subtilités qui émanent des différents titres et dont on ne se lasse pas ... une grande sortie malheureusement un peu trop restée dans l'ombre.
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