Bethlehem – S/T (Album, 2016)
Tracklist:
01. Fickselbomber Panzerplauze
02. Kalt'Ritt in leicht faltiger Leere
03. Kynokephale Freuden im Sumpfleben
04. Die Dunkelheit darbt
05. Gängel Gängel Gand
06. Arg tot frohlockt kein Kind
07. Verderbnisheilung in sterbend'Mahr
08. Wahn schmiedet Sarg
09. Verdammnis straft gezügeltes Aas
10. Kein Mampf mit Kutzenzangen
Extrait en écoute:
_________________________________
Débutant par un rot, signe de l'énergie crasse qui va suivre dans nos oreilles, le
dernier album de Bethlehem est une belle surprise de cette fin d'année 2016.
Fêtant leurs 25 années d'existence, le groupe s'est offert un tout nouveau line up,
qui lui donne un vrai rafraîchissement dans les compositions, ainsi qu'une meilleure
intensité, le tout en allemand bien sûr. Du fait du chant très habité et varié
d'Onielar, chanteuse officiant parallèlement en excellente front (wo)man dans le
groupe de Black germanique Darkened Nocturn Slaughtercult, le groupe se lance
dans une nouvelle ère qui a su retenir mon attention.
D'une énergie et d'un dynamisme redoutable, Bethlehem renoue ici avec un black
efficace, aux riffs lourds et bien contrôlés. L'ambiance malsaine, lugubre et
gothique reste toujours impeccablement retransmise, nous offrant de fort
sympathiques passages calmes et morbides. Ainsi, l'album se savoure d'un bout à
l'autre sans ciller et sans s'ennuyer (ce qui n'était pas mon cas sur l'album
précédent par exemple).
Onielar s'amuse et ça se sent. Grâce à ses variations et tirades habitées, l'album
prend une tournure tragique, ainsi qu'une forme plus haineuse et revendicatrice, ce
qui nous manquait quelque peu sous l'ancien line up. La voix est ainsi
particulièrement utilisée, sous toutes les coutures : en growls possédés et criards,
mais aussi dans beaucoup de passages parlés et hurlés en chant clair (sur la
ballade 'Gängel Gängel Gand' par exemple), ainsi que dans les divers passages
mélancoliques (sur 'Kalt'Ritt in leicht faltiger Leere' ou bien encore sur 'Kynokephale Freuden im Sumpfleben'). Onielar fait preuve d'une tessiture riche et
dense, que les variations n'effraient pas.
Les guitares, bien que flirtant rapidement et par intermittence avec du rock
doomesque, sont aussi très variées et denses, offrant à l'auditeur un panel
d'atmosphères lugubres. C'est ce qui fait la véritable force de ce nouvel opus, axé
sur la surprise et les variations incessantes. Nous ne savons jamais à quoi nous
attendre et quel sera l'axe de la prochaine chanson. Tout en continuant à exceller
dans un rock metal gothique dramatique, Bethlehem emprunte également à la
tendance black actuelle avec des riffs acérés et hypnotiques (sur 'Kynokephale
Freuden im Sumpfleben' par exemple), influence qui est bienfaitrice : les guitares
crient, crissent, suintes, et tournent en boucle sur le même accord.
'Die Dunkelheit darbt' est sans conteste le morceau le plus énergique et le plus
emportant de l'album avec 'Wahn schmiedet Sarg'. Tous deux marqués par des riffs
bien dynamiques, ponctués de guitares mélodieuses, et toujours menés d'une
main de fer par le chant d'Oneliar : ce sont les vrais pépites de l'album de mon
point de vue. 'Gängel Gängel Gand' est quant à lui un morceau à part entière, à l'atmosphère très
développée, marquant une rupture dans le CD, avec une ballade gothique
plaisante et complètement dissonante. Dans ce genre de composition morbide et
terriblement efficace, le groupe se démarque et confirme sa précision et sa volonté
d'exprimer la noirceur dans toute sa palette de techniques et d'atmosphères... ici à
l'image d'un « märchen » (Conte de fée en allemand) malade, possédé, désabusé.
L'album se clôt en toute puissance avec deux morceaux lourds : 'Verdammnis straft
gezügeltes Aas', qui nous abat une dernière fois la carte du crasseux dynamique
(les guitares flirtant avec le grind dans un riff bien emportant), et 'Kein Mampf mit
Kutzenzangen' qui vient compléter le morceau précédent et mettre le point final,
dans une atmosphère mélodique aux faux airs d'hymne.
Pour conclure, nous pouvons dire que ce changement de line up ajoute une vraie
profondeur et un punch non négligeable à la formation, offrant une diversité plus
grande, tour à tour black incisif et haineux, ballade gothique, et rock un peu plus
posé. Les diverses ambiances se complètent à merveille, ce disque est donc une
bonne surprise de cette fin d'année pour moi. Un album éponyme est souvent
synonyme de renouveau, conjugué à un retour aux sources, et c'est ici ce
qu'achève Bethlehem, qui ne pouvait s'offrir un meilleur renouveau pour son
anniversaire.
_________________________________
EXC
Commentaires
Enregistrer un commentaire