Live Report | Beermageddon Fest VI le 23.10.2017 @ Backstage O'Sullivans


Ce soir, c'est une nouvelle édition du Beermageddon Fest qui nous attend au Backstage O'Sullivans, un évènement co-organisé par Battle's Beer avec Ondes Noires pour ce sixième round à base de Folk Metal et de Pagan Black. Comme l'année dernière, le public afflue pour assister à un concert célébrant en tête d'affiche les vingt ans de la formation roumaine Negurā Bunget, avec en support trois groupes français de Folk Metal, que sont Bran Barr - la référence en la matière -, les talentueux Lappalainen et les Vikings franciliens d'Aegir!




On démarre avec un raid viking, l'envahisseur débarque sur la scène du Backstage O'Sullivans à grands fracas de riffs de guitare acérés. Bon, Aegir, c'est un groupe que je découvre comme ça, à chaud, et l'univers du groupe, dont les thèmes tournent autour de la mythologie nordique, peine à vraiment me convaincre. J'ai du mal à accrocher à plus de deux morceaux d'affilée tant j'ai l'impression d'avoir affaire à un Amon Amarth-like en moins bien, en moins inspiré. Mes principaux problèmes vis à vis de cette prestation concernent le son, pas assez massif à mon goût pour un combo de Death Metal aux influences Thrash qui se veut épique et enjoué, et les vocaux growlés que j'ai trouvé poussifs, surtout lorsque ces derniers se prolongeaient. Les vocaux clairs m'ont déjà davantage plu. Quant aux solos de guitare, l'abus de tapping a eu le don de me lasser, et pourtant je ne suis pas très difficile.

J'ai juste du mal avec le Folk Metal trop prévisible et pas assez efficace, ce n'est pas pour moi. C'était le cas pour Aegir, mais ce n'est que mon avis, une frange non négligeable du public semble avoir apprécié leur court set, que je n'ai malheureusement pas trouvé à la hauteur du reste. 


Lappalainen nous propose ensuite un Folk Metal assez prenant, soutenu par une voix Death maîtrisée, ce qui apporte une importante dose de puissance aux compositions de la formation et me fait accrocher à la totalité de leur prestation. La polyvalence du guitariste/flûtiste en la personne de Victor donne au spectacle un dynamisme et une intensité que nous n'aurions pas si un flûtiste indépendant attendait 25 minutes sans rien faire pour jouer sa partie. Si certains des motifs peuvent rappeler les plus grandes formations du style (Arkona, Eluveitie...), ils ont l'effet escompté parmi le public, même si au bout d'un moment leurs ritournelles de flûte m'agaceront avec beaucoup de force. 

Les instrumentistes ne restent pas statiques et proposent un set vitaminé et déterminé, affichant une assurance qui les fait paraitre beaucoup moins timides que les précédents locataires de cette scène étroite. Certaines compos, plus fantaisistes et originales, surprennent mais ne tombent comme un cheveu sur la soupe, tel ce morceau au rythme ternaire qu'est 'Mudwaltz'. Les six musiciens nous présentent d'ailleurs des nouveaux morceaux issus d'un deuxième album studio qui devrait paraitre prochainement, rajoutant de l'intérêt à ce concert consistant. 



Bran Barr, référence du Folk Metal Made in France, fait son entrée sur scène, acclamé par un public entièrement acquis à sa cause. Je les avais déjà vus à la première édition du Ragnard ROCK Festival, et c'est sans surprise que j'assiste à une prestation tantôt festive, tantôt lyrique, nous plongeant dans la spiritualité de la mythologie celtique. Nous notons un changement de line-up live puisque l'un de leurs guitaristes habituels a été remplacé par Nesh Keltorn (Azziard, Nydvind...).

Leur concert installe une atmosphère joyeux et énergique, tout en proposant un contenu intéressant, ce n'est pas du Folk Metal inconsistant qui décrédébilise le genre et le transforme en playlist de taverne du XXIème siècle. Les parties de violon assurées par Ahès en charmeront plus d'un, parfois mélancoliques elles ont réel apport sur les compositions du groupe et la diversité des ambiances. J'ai juste eu du mal à entendre de manière optimale les passages joués à la flûte, saturés par le son des instrumentations électriques, mais ce n'est qu'un petit bémol... 

Ce qui s'est révélé fâcheux, en revanche, c'est le fait que le set du groupe ait été si long que la tête d'affiche qui lui a succédé en a quelque peu pâti, comme nous allons le voir.


Negurā Bunget, le groupe que j'étais si pressé de voir, n'a pu jouer qu'une partie de la setlist initialement prévue, ce qui est dommage étant donné ce qui nous était promis pour cette soirée. En effet, la salle devant fermer sur les coups de 22:45, les musiciens n'ont pas eu le choix. La formation roumaine menée par son membre historique, le percussionniste Negru, aura donc partiellement manqué à l'appel de ce Beermageddon VI, même si les morceaux joués ont su me transcender jusqu'au bout.

On a eu droit à un sélection de titres centrée sur leur superbe opus "OM", paru en 2006 et mon préféré aux côtés de "'n crugu bradului". Les morceaux les plus récents n'ont pas pour autant été occultés, à l'instar du magnifique 'Nāmetenie". Les musiciens ont su nous plonger, dans une course contre la montre, dans les plus grandes heures de leur riche répertoire, à grands renforts d'instruments folkloriques, comme cette planche en bois sur laquelle Tibor Kati frappe avec des maillets (une simandre?), durant le fabuleux instrumental 'Norilor'.

Negurā Bunget ne m'a pas moins déçu que la première fois que j'ai vu le groupe au RRF 2015, mais la brièveté de leur prestation laissera tout de même un goût amère. Cependant, le groupe tournant souvent en nos contrées, j'ai bon espoir de prendre mon pied lors de leur prochain passage sur les routes de l'Hexagone !


Un bilan assez contrasté pour cette sixième édition du Beermageddon, qui a peiné à tenir ses promesses pour ce qui est de la tête d'affiche mais qui nous a quand même proposé une bonne soirée, avec un auditoire qui a su répondre présent !

T.

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