Live Report | Amon Amarth + Testament + Grand Magus @ Le Transbordeur, Villeurbanne le 13/11/2016



Il est toujours bon de retrouver les Suédois d’Amon Amarth en concert, surtout lorsque ceux-ci s’entourent d’illustres groupes tels que Testament et Grand Magus dans un concert sold out lors de leur passage au Transbordeur de Villeurbanne.

Annoncée à 20h sur mon billet, l’ouverture des portes semblait toutefois prévue à 19h avec début du concert à 20h selon le site officiel du Transbordeur. Par précaution, je pris une certaine avance et fut devant la salle pour 17h30, heure à laquelle la queue était déjà relativement imposante. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque la salle ouvrit ses portes à 18h30 (en soit plutôt positive vu le froid extérieur) ! A cela rien de bien choquant ni de très grave en soi. Mais c’est à 19h sonnante que Grand Magus est entré en scène, et ça par contre, ça la fout mal. Je n’exclue pas le fait d’avoir peut être loupé un communiqué, mais pour moi quand le site du Transbordeur annonce ouverture à 19h et début du concert à 20h, il se doit de se tenir à cette info (que j’ai vérifié après la soirée). De ce fait, nombreux furent les spectateurs venus à l’heure indiquée sur les événements officiels, manquant ainsi la totalité ou majeure partie du set de Grand Magus, chose qui selon moi est inadmissible de la part d’un organisme de cette envergure. En espérant que les personnes concernées aient obtenues excuses ou justifications valables….

C’est aujourd’hui de plus en plus répandu d’assister à l’organisation de tournées regroupant des formations de styles variés. Bonne ou mauvaise chose ? Selon moi on ne peut répondre à cette question qu’au cas par cas tant l’alchimie des genres peut être une réussite ou un échec total. 
Et c’est dans cette esprit de mixité que nous entamons cette soirée, s’ouvrant sur une note de Heavy Metal délivrée par les suédois de Grand Magus, suivie d’une bonne dose de Thrash à l’américaine desservie par les Californiens de Testament, pour s’achever tout en douceur, bercé par la voix de Johan Hegg et ses acolytes d’Amon Amarth, venus tout droit de la fraicheur du nord afin de porter la salle à ébullition grâce à leur Death Metal Mélodique (et non pas Viking Metal). 




Ce soir, chacun avait une bonne raison d’être là : venus défendre leur nouveau-né répondant au nom de “Sword Songs” (sortie le 12 février 2016 chez Nuclear Blast Records), Grand Magus a nous a proposé une setlist de 8 morceaux dont seulement un tiré de leurs dernier en date, ‘Varangian’, les autres étant piochés dans les albums antérieurs au groupe (source de la setlist : http://www.setlist.fm). Peu familier avec la discographie du groupe, j’ai néanmoins apprécié leur Heavy Metal relativement mélodique et entrainant. Cependant, j’ai noté deux choses durant ce concert : tout d’abord, un effort aurait pu être fait sur la disposition scénique. Il a été choisi de mettre en place le matériel des trois groupes avant le concert, surement par souci de fluidité pour les transitions entre chacun d’eux, mais la scène n’est pas un espace illimité. Ainsi, Grand Magus bénéficiait d’une courte bande la batterie occupait toute la largeur, ne permettant pas le déplacement des musiciens de part et d’autre de la scène, rendant le show plutôt statique. 

Musicalement parlant à présent, j’ai simplement regretté le manque de soutien d’une seconde guitare pendant les solos car le rendu aurait été bien plus percutant selon moi. Au-delà de ça, l’équilibre sonore a été bien réalisé, rendant chaque instrument audible de manière égale. La voix planante et puissante de Janne Christoffersson se démarque des autres formations de ce style et participe au côté unique des productions de la formation. Malgré les petits bémols énoncés précédemment, ce fut un bon moment pour moi et la majorité du public qui semble avoir apprécié la prestation car malgré peu de réactions face aux appels à headbang et chant des musiciens pendant les morceaux, les applaudissements en fin de concerts furent fournis. 




Après un rapide rangement de plateau, c’est au tour des Américains d’entrer en scène. Depuis maintenant un certain nombre d’année le groupe écume les scènes mondiales, semant le chaos partout où il passe. C’est en l’honneur de leur petit dernier, “Brotherhood of the Snake" fraichement sorti le mois dernier, que les californiens nous font l’honneur de leurs venues. Connu et reconnu pour nous proposer des shows de qualité, ce n’est pas ce soir qui va faire exception à la règle ! 

Avec dix morceaux dont 3 extraits de leur dernière production, le groupe a eu tout son temps pour retourner comme il se doit le Transbordeur, entre pogos et headbangs le tout saupoudré d’une dose de slammeurs, mené par le charismatique Chuck Billy qui impose sa puissance tant physique que vocale, mimant les solos de guitares avec son pied de micro portatif, similaire à celui qu’arborait le défunt Freddy Mercury (Queen) sur scène. Le set s’est ouvert sur le très efficace ‘Brotherhood of the Snake’, directement suivit par ‘Rise Up’. Puis se sont enchainé des titres comme ‘The Pale King’, ‘Dark Roots of Thrash’, ‘Stronghold’, ‘Into the Pit’, le tout s’achevant sur ‘The Formation of Damnation’.

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour dire que la performance que nous a livré Testament ce soir n’était pas à la hauteur : le public est unanime et réagit avec violence aux exigences de Chuck et ses acolytes en matière de circle pits, pogos, applaudissant avec ferveur la fin de chaque morceau. Pour ma part, je ne trouve rien à redire à ce set, bien que connaissant le groupe, je ne formulais pas vraiment d’attente quant à ce concert, et en sort ravi et avec l’envie de les recroiser à nouveau sur ma dark route of thrash. 




Ils n’ont certes pas accosté leur drakkar sur les quais du Rhône, mais la tribu de Johann Hegg nous fait l’honneur de leur présence à Villeurbanne ce soir. Eux aussi ne sont pas venus les mains vides car cette tournée est en l’honneur de l’album “Jomsviking” sortie cette année chez Metal Blade Records. D’ailleurs, il fallait être aveugle pour ne pas le voir, entre le backdrop aux couleurs du dit album, et la batterie posée sur un heaume, semblable à celui porté par le soldat de l’artwork.

L’obscurité s’installe, le show commence. Sur une scène étendue au maximum, les 5 suédois entrent en scène, une intro épique à l’appui. Après ‘The Pursuit of Vikings’ comme ouverture suivi de ‘As Loke Falls’, c’est l’album “Jomsviking” qui est mis à l’honneur avec les titres ‘First Kill’, ‘The Way of Vikings’ et ‘At Down’s First Light’. La mise en scène est carrée, précise et sans bavure… Enfin presque, car si la voix de Johann et la solide base rythmique basse/batterie tiennent bon, j’ai noté un clair manque de précision côté guitare, au moins chez Olavi Mikkonen qui était en face de moi ; tant et si bien qu’il m’a fallu attendre le début du chant pour reconnaître ‘War of the Gods’, morceau que je connaissais pourtant très bien.

Au total, ce sont 17 titres qui seront interprétés par le combo, issus principalement de “Jomsviking”, mais également “Deceiver of the Gods”, avec les titres ‘As Loke Falls’ et ‘Father of the Wolf’. Les grands classiques n’auront cependant pas été oubliés et il sera plaisant d’entendre les intemporels ‘The Pursuit of Vikings’, ‘Cry of the Black Birds’ ou encore ‘Guardians of Asgaard’, celui-ci venant clôturer le premier rappel. 

Côté fosse, il faisait chaud, très chaud ! Bienheureux ceux qui ont pu accrocher la barrière pour ne pas se retrouver happés dans le flot de chair suintant de transpiration. Les molécules d’oxygène s’y font rare, mais la joie y est grande. C’est avec une terrible bestialité que le public a accueilli les suédois, secouant la crinière et combattant tel une tribu viking dans un gigantesque pogo. 

Sur scène aussi les combats ont fait rage, mais ont fait pâle figure à côté de la fosse, en effet, deux hommes déguisés en vikings se sont adonnés à diverses distraction sur scène comme le combat à l’épée, le tir à l’arc sur ‘One Thousand burning Arrows’ ou encore monter la garde durant ‘Guardians of Asgaard’. Enfin et pour clôturer la soirée, un énorme serpent s’est élevé à l’arrière de la scène, qui fut combattu vaillamment par Johann et son Mjöllnir en mousse sur fond de ‘Twilight of the Thunder Gods’ où décidément Johann Söderberg n’a toujours pas décidé de nous jouer le solo qui fut composé par l’illustre Roope Latvala (ex-Children Of Bodom).


Ce fut donc une bonne soirée que nous a encore proposé le Transbordeur ce soir si on omet les quelques bémols (notamment d’ouverture de porte). Le public a répondu présent et s’est réellement donné à fond tout au long de la soirée. Merci à Eldorado & Co et à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette soirée, au plaisir pour un prochain rendez-vous en ces murs !

W.G.



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