C'est
une soirée particulière que l'on s'en va vivre en cette date du 30
avril 2016. D'une part, on fête le lancement du label Drop
Dead Records.
D'autre part, il s'agit également d'une double release party, rien
que ça. Carson
Hill
d'abord, avec son album sept titres « Sonora »,
un album dont vous découvrirez bientôt la chronique ici même, sur
votre webzine préféré. Seil
ensuite, avec la sortie de leur deuxième opus « The
Land Before The Storms »,
un album qui fleure bon le rock, les embruns et le vent.
Une
soirée particulière pour sur, mêlant allègrement stoner, dark
rock et... Black metal, avec Möhrkvlth. Attention, je fais
super gaffe à ne pas écorcher le nom de la formation aux intenses
borborygmes. Bref, on salue la foule des inconditionnels et
amis (que voulez vous, avec le temps on finit par tous se connaître...
Pauvre de moi, gothique et obligé d'être sociable, une véritable
sinécure...)
Drop
Dead Records c'est quoi ? C'est un label indépendant
constitué des trublions des groupes Duckhunters et Carson
Hill et qui s'est fixé trois missions : l'enregistrement
des albums, la distribution des disques et la diffusion des artistes
affiliés rock stoner en Bretagne. Ce label est en partenariat avec
l'association Ultranova, qui a été créée dans le
but de mettre en place des événements musicaux axés autour du rock
stoner et de la découverte de groupes locaux. Autant dire qu'avec
cette double release party, ça commence fort.
_____________________________
Möhrkvlth
Les
gens se pressent et remplissent la petite salle de Léo Ferré de
manière conséquente. Le sabbat des païens de Möhrkvlth est
sur le point de débuter. La scène et le pied de micro sont décorés
d'ajoncs. Greg, le chanteur et meneur, spécialiste dans sa vie de
tous les jours des questions de paganisme, allume quelques bougies.
Le rituel a commencé.
Le
black metal de Möhrkvlth est un puissant mélange de riffs
rapides, de batterie puissante, et d'une voix rauque. Bien loin du
black metal atmosphérique auquel je suis plus enclin à l'écoute.
Bien que n'étant pas ma musique de prédilection, celle du groupe
est sauvage, bruyante mais loin d'être un ramassis de sons
imbuvables pour les oreilles. Ce dernier reste clair et audible et
les arrangements nous entraînent dans le sombre univers de ces
païens de musiciens proposant du black metal chouan. Oui, Greg nous
dit chanter en breton. Heureusement qu'il l'a précisé, je n'aurais
pas su.
Un groupe que je vais suivre de près, alliant la puissance d'une musique sombre et des thèmes liés aux légendes, aux mythes et à la culture bretonne. Voilà de quoi donner un bon coup de pied dans la fourmilière de notre folklore bien trop "traditionnel"
_____________________________
Seil
C'est
au tour de Seil d'entrer en scène. La formation de dark rock
brestoise commence à se faire un nom dans le milieu. Les musiciens
sont venus nous présenter leur deuxième album « The Land
Before The Storms », et les aficionados sont venus en masse
pour recevoir la bonne parole.
Le
show commence avec une chanson en breton là aussi, ils ont du se
passer le mot. Une composition très atmosphérique qui nous change
de l'ambiance survoltée du black metal. On entre ainsi très
facilement dans la musique, Brendan ayant une voix qui invite aux
voyages mélancoliques. Puis c'est la tempête. Jean-Loup tape sur sa
batterie comme pour déclencher l'apocalypse, des vagues nous
submergent, Brandan devient le phare auquel il faut se raccrocher,
Jérémy et Maël, à la guitare et à la basse forment les récifs
et Tony, aux claviers, crée des nappes de brouillards.
Ce
n'est pas la première fois que je vois Seil en concert. Mais
là je dois dire que je trouve le show légèrement plus agressif que
d'habitude, moins atmosphérique. Bien loin de me déplaire, tout
cela possède toujours une forte charge émotionnelle que chaque
titre transporte comme le flux et le reflux d'une mer d'accords, parfois plus sage, parfois moins tendre. Le fracas des vagues,
l'iode, le vent, il y a tout ça dans la musique de ces jeunes gens.
Carson
Hill
C'est
au tour de la formation de Carson Hill de faire son apparition
sur scène. La salle se vide un peu mais cela ne va pas arrêter le
groupe de rock stoner qui va nous livrer ses quelques pépites brutes
à un publique de brutes. Les quimpérois sont également là
pour nous présenter leur album « Sonora », un
disque aux accents de terre brûlée par un soleil hautement
radioactif.
Le
moins que l'on puisse dire c'est que c'est brut de décoffrage comme
on dit. C'est rauque et lourd. Sans forcément faire dans l'excès de
jeu de scène, voire pas du tout, le groupe nous délivre son son
gras, morceau après morceau sans dévier d'un poil de leur formule.
Ça colle, ça gratte, ça démange, ça brûle. Bien loin d'être
mauvais, les musiciens font montre d'un certain savoir faire et d'une
coordination certaine. On sent un lien étroit entre eux. Le
chanteur pousse cependant peu, à mon goût, sa voix. Pour le coup,
j'apprécie mais je dois bien avouer que je m’ennuie légèrement,
je m'attendais à plus d'envolés, plus de matraquage. Ou alors c'est
que je ne suis plus dans cette optique musicale depuis le set de
Seil.
Il
n'en reste pas moins que Carson Hill reste un très bon groupe
de stoner que je recommande à tous les amateurs du genre et à
celles et ceux qui apprécient les riffs acerbes, les mélodies
rapides et accrocheuses, les voix sablonneuses et le rock sans
concession.
_____________________________
La
soirée n'aura pas été de tout repos et le mélange de genres et de
scènes fut pour le moins intéressants, au niveau musical bien
entendu mais aussi au niveau sociologique. Les différents groupes
d'auditeurs venus voir leur groupe fétiche, tous mélangés, cela
détonnait pas mal. Et puis c'était l'occasion d'ouvrir ses
horizons, de découvrir, de connaître de nouvelles expériences, de
rencontrer des gens.
Drop
Dead Records nous a offert là une soirée peu banale qui
s'est finie avec un tirage au sort pour gagner CD et T-shirt, et par
l'annonce de l'entrée du groupe de stoner Strömb au sein du
label. Petit label deviendra grand.
Commentaires
Enregistrer un commentaire