Chronique | Equinoxious – Astros Prometidos (EP, 2013)



Equinoxious – "Astros Prometidos" (EP, 2013)

Tracklist :


1 – Verbos Sagitarios                                    03:24
2 – Astros Prometidos                                   04:37
3 – Regeneración                                           04:13
4 – A26                                                          04:14
5 – Buzzing Lady Drone (прелюдия)           02:02
6 – Pептилоидом (Feat. Aннa Фёдоровна) 03:49
7 – Flesh                                                        04:50

Extrait en écoute :




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Découvert totalement par hasard via bandcamp, Equinoxious est un artiste de musique électronique en provenance du Mexique. Alors oui, les uns vont dire « encore de l'electro... », d'autres encore « De l'electro au Mexique ? »... Aux uns je leur dirais « oui, l’électronique fait partie intégrante de l'histoire du post-punk », et aux seconds, « oui, de l'electro au Mexique, c'est pas nouveau, prenez Hocico par exemple. C'est quand même pas un petit groupe méconnu, si ? »

Astros Prometidos est un EP sept titres, composé et produit par Rogelio Serrano, l'homme à tout faire qui se cache derrière ce projet au nom évocateur. Cet EP à été produit entre août et novembre 2013, avec une orientation electro minimal et analogique. Ce genre musical n'ayant pas pignon sur rue au Mexique cela peut en effet dérouter. Mais Equinoxious c'est de la vraie synthwave aux accents oscillants entre space synth et coldwave.


Equinoxious à collaboré avec l'artiste russe Anna Fyodorovna sur deux des titres. Les instruments utilisés pour ce disque sont notamment un synthétiseur Moog, un Roland Tr606, un Roland TR77 ainsi qu'une boite à rythmes. La pochette minimaliste elle aussi, dans la pure tradition du genre, est réalisée par Dánae Cadavreterin. Je sais que j'ai déjà croisé ce nom quelque part, impossible de me rappeler où.

Trois ambiances composent ce disque et s'interpénètrent parfois, voire souvent, même tout le temps en fait. « Verbos Sagitarios » commence comme toute bonne composition synthwave. C'est l'espace qui nous appel, à grand coup de trance gate, d'effets laser et de pads lunaires. Du Jean Michel Jarre d'un autre millénaire. On sent que l'on n'a rien inventé depuis Oxygène, les Chants Magnétiques ou bien encore Équinoxe... Tiens donc, corrélation ?

Si « A26 » commence de manière très bruitiste et peut en dérouter plus d'un, c'est après une courte introduction suraigus que le titre enchaîne sur une bonne synthwave matinée de cold et nous propose tout l'étendu du savoir faire d'Equinoxious. Entraînante, la musique accompagne une voix déformée au possible comme une déclamation dans un mégaphone dans une usine abandonnée. Les pads sont fantasmagoriques et le synthétiseur lead introduit un gimmick, certes minimaliste, mais qui reste en tête. Parfait pour danser gentiment en soirée.

Le titre éponyme « Astros Prometidos » est dans la même veine, en un peu moins bruitiste. Plus doux mais toujours entraînant. La voix est plus claire et moins déformé, juste un peu de réverbération pour donner de la tenue. De la même famille que AVGVST, mynationshit, Visiona et consorts. Ça c'est pour le côté synthwave de l'EP, très tourné vers l'espace.

La vague minimal synth n'est pas en reste avec « Regeneración », qui n'est pas sans rappeler un Modèle Mécanique, un Turquoise Days, un Oppenheimer Analysis, voire un The Normal. Une coldwave électronique enrobée par une atmosphère futuriste, qui ravira les fans de Kraftwerk, Trisomie 21 et autres Essaie Pas. Froid, sombre et appelant à faire danser les créature de la nuit les plus mélancoliques.

Le point culminant de cet vague reste la composition « Flesh » qui me fait l'effet de regarder un épisode d'Ulysse 31... du moins sur l'introduction, puis on revient aux ingrédients de cet EP, rythme sombre et minimaliste, coldwave synthétique, voix sous réverbération, boucles de synthétiseurs qui font de ce titre une ritournelle futuriste rétro (et non rétro-futuriste, on est pas dans le steampunk ici, au contraire, plutôt dans du rétro-cyber). C'est une fusée qui décolle. On se retrouve aux commandes de l'Odysseus, on combat les Monstroplantes, on échappe au MCP...

Et en parlant de combat parlons des deux derniers titres que je n'ai pas encore évoqué. « Buzzing Lady Drone (прелюдия) » est une bataille intergalactique, un discours décousu de paroles et surtout de sons électroniques, un melting-pot de sonorités sombres et agressives. Une entrée en matière pour le featuring « Pептилоидом » Qui est quand à elle une composition beaucoup plus dur avec une boite à rythmes plus métallique apportant un côté martial, plus industriel, dernière touche sonore de cet EP.

Je possède la version single trois titres, édité par le label espagnol Sincronica, dont le tracklisting se compose tout d'abord de « A26 », puis « Astros Prometidos » pour finir par « Pептилоидом (Feat. Aннa Фёдоровна) ». Je tiens à le dire pour l'anecdote mais le vinyle, d'une blancheur lactée, possède une face A avec « A26 » en 33 tours et la seconde face avec les deux autres titres, en 45 tours. Je trouve cela fort amusant, surtout la première fois quand on ne fait pas attention. Ça entraîne une certaine surprise à l'écoute...

Je n'ai pas grand chose d'autre à dire sur Equinoxious, qui est loin d'en être à son coup d'essai. Deux albums sont déjà sortis, « Cosmódromo » en 2014 et « Amplitud Nuclear » cette année, sans compter les autres EP, « Six Lo-fi Space Synth Themes Vol.1 » et « Six Lo-fi Space Synth Themes Vol.2 ». Un très bon artiste et un très bon son pour peu que vous soyez en phase avec ce genre de musique bien évidement. Equinoxious fait partie intégrante de cette nouvelle vague, froide et technoïde, en pleine expansion, qui entraîne le post-punk vers les étoiles les plus lointaines de la galaxie.

Aladiah

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