Chronique | Malcuidant - "Et la terre brûla..." (Album, 2015)



Malcuidant - "Et la terre brûla..." (2015)

Tracklist:

01. Mortelle et froide 06:31    
02. Le calvaires des glorieux 05:31    
03. Morts et merveilles 07:00    
04. Les flambeaux de guerre 05:09    
05. Et la terre brûla... 07:56    
06. Ornements de ténèbres 09:08 

Extrait:

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 Il y a des formations, comme ça, qui restent sans qu’on ne sache pourquoi ancrées dans l’underground le plus total. C’est le cas de Malcuidant, un groupe reconnu dans le milieu mais l'étant malheureusement trop peu du grand public. La formation qui se basait à ses débuts en Bourgogne a migré dans le Nord et a vu son troisième opus « Et la Terre brûla… » sortir en Décembre dernier chez Apparitia Recording, un label à l’éthique émérite.
Trêve de bavardage, il est temps de nous concentrer sur cette offrande et de voir ce que la horde à dans le ventre !
  
Ce que j’ai toujours apprécié chez Malcuidant c’est ce rapport à la nature. Ne vous inquiétez pas, je parle bien de Black Metal froid et sombre et non pas de Pagan, avec des textes empreints de nihilisme qui rendent hommage à la force que la nature dégage. Même si on reconnait toujours le travail de composition d’Ayrhomm, il ne faut pas négliger le fait que la musique du groupe a su évoluer, tant dans la composition que dans le chant et la production.
A mes yeux, le gros point positif qui fait une énorme différence est l’arrivée de Waldhorn au poste de batteur, officiant aussi pour le chant clair. Car oui, ce qui empêchait Malcuidant de laisser son art s’exprimer au mieux était cette boite à rythme, ne permettant pas de pouvoir exploiter dignement le travail de composition d’Ayrhomm, qui a encore gagné en maturité et en personnalité sur ce troisième disque.

A contrario du précédent, les riffs se veulent moins atmosphériques et plus directs dans l’ensemble. Il va sans dire que l’on retrouve toujours la marque de fabrique du groupe avec ses riffs épiques. Ceux-là même qui nous permettent de ressentir toute l’énergie qu’ils souhaitent dégager de leur musique, nous permettant justement de pouvoir comprendre le rapport à la nature que le groupe entretient. Le travail d’écriture n’est pas le seul à avoir évolué, il y a aussi le chant qui se veut plus hargneux et encore plus rempli de haine que précédemment.
D’ailleurs, notons que le chant tient une place prépondérante grâce à sa mise en avant plus marquée qu'auparavant. Tout ça a pu se faire notamment grâce à plusieurs points. D’une part, l’intensité qu’il recèle, se voulant mise en valeur par la production, de l'autre grâce au fait que le batteur puisse offrir un jeu plus aéré et basé sur le feeling permettant ainsi au chanteur de pouvoir laisser son chant prendre place et ainsi imposer sa pleine puissance.
Les chœurs en chant clair, donnant toujours autant la chair de poule surtout lorsqu'ils sont couplés aux hurlements haineux de leur leader. Si vous n’êtes pas subjugués par ces derniers ainsi que par les mélodies les accompagnants, sincèrement je pense que vous n’écoutez pas là une musique qui vous soit appropriée...

Et cette rage dans les riffs, celle-là même qui vous prend aux tripes avec ses passages épiques, sans oublier pour autant la haine qu’ils dégagent. Les compositions auront gagnées en brutalité, entendez par là en violence, sans pour autant devenir du Marduk période « Panzer Division », non.
Le groupe aura su délaisser ces passages plus mélodieux pour faire place à de nouveaux sentiments plus sombres. Vraiment, l’adjonction d’un batteur fait une différence conséquente car, au fil des années, le groupe aura su mûrir suffisamment pour nous offrir une musique personnelle, ce qui de nos jours est devenu plutôt rare, il faut l’avouer.
Ces riffs belliqueux ne peuvent pas laisser insensible, c’est comme mettre un alcoolique devant une bouteille de Jack…. Ça n’est pas possible d’y résister ! Les guitares survolent un panel impressionnant d’émotions, vous tiraillant entre l’envie de guerroyer et celle de vous laisser emporter dans un monde plus paisible.

Il est vrai que pour avoir vu le groupe sur scène plusieurs fois, sa musique est taillée pour faire face au public. Efficace et redoutable, « Et la Terre brûla… » conquerra sans nul doute le public durant leurs prestations lives, par leur riffs envoutants et engagés.
Typiquement le genre de groupe qui, en live, vous transporte dans son univers grâce à la débauche d’énergie dont les musiciens font preuve, mais aussi grâce à la richesse de leurs compositions.
Je ne peux ressortir aucune compos du lot pour une raison, l’homogénéité de l’album. Aucune piste n’est dissociable des autres, elles ne forment qu’une seule et même pièce, comme au théâtre, différents actes, mais une seule unité.

Cet album a de nombreux atouts en sa faveur. Alors comment se fait-il qu’il soit passé autant inaperçu ? La qualité dont fait preuve Malcuidant à travers sa musique mérite d’être reconnue, pas pour une histoire d’ego, juste pour le mérite.
Le groupe aura sorti un très bon album qui reste dans la lignée de ce que la France sait offrir.
Un nouvel opus de grande qualité !
Il va sans dire que vous ne pouvez pas passer à côté et continuer à prétendre être fan de Black Metal.

Sachez que le groupe sera présent à l’affiche du Séquane Fest (event) le 5 mars prochain aux côtés de Ragnarock et Besatt entre autres, je ne peux que vous inviter à vous rendre sur place pour témoigner par vous-même de mes propos.

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KhxS
 



Commentaires

  1. Erratum:

    La conception est l'oeuvre d'Ayrhomm et de Garrgl.

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    1. Anonyme16:40

      Effectivement le travail de composition est un travail acharné de Garrgl et Ayrhomm. Merci de le souligner par ce commentaire, Malcuidant n'est pas un One Man Band mais une horde ou chacun apporte sa pierre à l'édifice " MALCUIDANT".

      Ayrhomm

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