Chronique | Absolutus - "Pugnare In Iis Quae Obtinere Non Possis" (Album, 2015)


Absolutus - "Pugnare In Iis Quae Obtinere Non Possis" (Album, 2015)

Tracklist :

01. Abyssus Abyssum Invocat - 03:53
02. Sunt Verba Et Voces Praetereaque Nihil - 04:10
03. Credo Quia Absurdum - 04:24
04. Ego Sum Qui Sum - 05:26
05. Damnat Quod Non Intelligunt - 03:11
06. Pugnare In Iis Quae Obtinere Non Possis - 04:10
07. Decepimur Specie Recti - 01:28
08. Virgo Dei Genitrix - 03:45
09. Numen - 02:41

Extrait en écoute :



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             Lorsqu'un groupe revient sur le devant de la scène dix ans après leur précédent album, nous pouvons légitimement penser que le nouvel opus à été mûrement réfléchi. Alors quand on porte le terme latin de la forme parfaite par soi-même, Absolutus, le challenge n'est que plus grand.
C'est ce qu'a fait la formation Belge qui nous intéresse ici, dix ans après son premier album, « Ostendit Quam Nihil Sumus » (2005) et un EP intitulé, « Nihil Mali Non Inest » (2008) pour faire patienter, ils ont sorti l'an dernier « Pugnare in iis Quae Obtinere Non Possis » via Heidens Hart Records.


             Formation officiant à l'origine dans un Black Metal classique, dès le premier titre le groupe marque le virage pris à travers l'importante influence Noise qui enveloppe l'album. Absolutus propose un Black Metal Ambient froid qui ravira les auditeurs du dernier opus des suisses de Borgne. « Pugnare in iis Quae Obtinere Non Possis », c'est un voyage à travers un Black Metal aussi glacial et calculateur que le subconscient d'un psychopathe. Tout est maîtrisé à la perfection, pas un élément de trop, que ce soit au niveau de la batterie, élément omniprésent, occupée par Jonas Sanders - Pro-Pain (US), Komah (BE), Resistance (BE) et Emptiness (BE) - , véritable métronome vivant, qui apporte une précision chirurgicale à ses parties ou encore aux guitares ultra-saturées qui oscillent entre Noise et Black Metal. Le chant est lointain et nous parvient avec un écho, renforçant l'impression d'une immensité vide de toute émotion, impression renforcée par les éléments Drone / Noise qui rappellent le dernier Neige et Noirceur dans cette approche du vide intersidéral comme élément à la fois froid mais profondément occulte, qui fascine et effraie.
Absolutus installe une dialectique entre des éléments antinomiques, les barrières deviennent poreuses entre l'insensibilité et la haine, entre la violence et le calme.

             Le groupe, réussit le tour de force d'équilibrer chaque élément qui se suffit dès lors à lui même et prend sa pleine mesure dans l'ensemble. À l'image de l'artwork l'auditeur est un corps écrasé entre tous ces éléments, où le vide devient aussi lourd que la solitude de l'homme. C'est un dialogue avec soi même, une lutte pour exister dans l'absurdité du rien.

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Auteur : Morgan




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