Chronique | Primitive Man – "Home is Where the Hatred is" (EP, 2015)



Primitive Man – "Home is Where the Hatred is" (EP, 2015)

Tracklist :

1. Loathe   11:05
2. Downfall   08:43
3. Bag Man   07:08
4. A Marriage with Nothingness   04:16

Extrait en écoute :



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Denver ? Colorado ? Ah oui, c’est dans cet endroit que des gens se sont fait exécuter pendant la projection de Batman dans le cinéma d’Aurora. Aucun rapport. Quoi que… Comme dirait ma grand-mère : « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe ! » et comme dirait les gars de Primitive Man, « C’est à la maison qu’on fait la meilleure haine ! ».


Avec la sortie de « Scorn » en 2013, Primitive Man frappait très fort sur la scène Sludge et du metal extrême. Lourd, faisant éclater les oreilles avec des larsens hypnotisants voire saoulants, « Scorn » écrasait tous ses prédécesseurs comme « Clinging To The Tree Of A Forest Fire » et a mis en place une nouvelle scène : L’ultra sick Sludge. Comme à son époque l’avait fait littéralement Funeralium avec son ultra sick Doom (toujours inégalé soit dit en passant), Primitive Man a mis en branle l’underground du Sludge avec des collaborations à foison avec Fister, Xaphan ou encore Hexis (tout cela en 2014).

Des drapeaux ricains en guise de sacs sur la tête des otages, une table en bois, des femmes rondes nues et de la poussière. C’est ici que commence le nouvel EP de Primitive Man, « home is where the hatred is » : à la frontière de la Bible Belt, dans la poussière ; en filigrane la représentation du bon vieux slasher américain de l’imaginaire commun.

Aujourd’hui, c’est pour parler de l’unique galette du groupe sortie cette année que nous sommes là. Depuis Scorn, le trio a mûri. Nous ne sommes plus aux confins de la lourdeur et du martelage dans la trogne de l’auditeur, nous sommes arrivés au juste milieu de la violence et du mal-être. C’est en 2015 que Primitive Man fait péter le cocktail gagnant. En effet, « Loathe », morceau trailer de l’EP mettait en avant l’aspect étouffant et tourbillonnant du nouveau rejeton, mais les trois autres pistes ne sont pas en reste. « Downfall » commence en douceur avec une rythmique rappelant la même envie de danser que sur Gutalax mais… ça ralentit, ça dissone, ça dit « crève » et ça blaste lourdement. Les rythmiques mises en place dans ce nouvel opus sont beaucoup moins déséquilibrées que sur « Scorn ». Etant moins dans la violence gratuite, HIWTHI combine cohérence et violence contrôlée afin de donner à l’auditeur un rendu plus professionnel et maîtrisé. Chaque composition s’inscrit dans un nihilisme suintant la haine de l’autre. La double pédale de « Bag Man », à peine audible, donne une autre dimension à la lourdeur fantomatique de Primitive Man. Comme d’habitude, la voix est hurlée dans le grave.

Pour ce qui est de la dernière piste, « A Marriage With Nothingness », il est difficile de se prononcer. Objectivement, c’est un morceau pseudo expérimental qui dissone, avec une femme qui jouit derrière. Certains diront que c’est vu et revu et n’auront pas tort. Mais si l’on prend la galette en entier, ce morceau est cohérent et bien crade.

Sur le podium des galettes qui transportent dans le désert texan, un flingue dégoulinant de sueur sur la tempe.

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Hugod

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