La scène polonaise est une scène qui fascine. Que ce soit dans le domaine du Black (Avec Mgla et Non Opus Dei, entre autre), ou bien du Stoner (Weedpecker, etc..), tous les groupes polonais ont un son particulier, ce petit quelque chose qui fascine. C'est pour cette même raison que je me rend à l'Hotel de la Musique à Villeurbanne ce jeudi 8 octobre, pour voir les titans actuels du Stoner Doom Belzebong, dans le cadre de leur tournée de promotion pour « Greenferno », dernier album en date de la formation. A mi chemin entre un Stoner tout ce qu'il y'a de plus lourd et un doom mystique et ésotérique, la musique de Belzebong a ce petit côté Satan, ce petit côté plus « sombre » que les autres groupes de Stoner Doom (même si il est vrai qu'en la matière, Electric Wizard se débrouille correctement). C'est donc dans une joie certaine et appropriée que le public s'est empressé de s'entasser dans cette caverne qu'est L'Hôtel De La Musique (Ici, le mot « caverne » n'est aucunement péjoratif).
Mais ce n'est pas avec des polonais que nous commencerons cette soirée, mais bien des Hauts-Savoyards, les Space Fisters. Soutenant Belzebong sur cette date, nos 3 français sont venus imposer leur Stoner bien fuzzé et très énergique. Et la première chose qui m'a frappé dans leur set était la qualité du son, vraiment exceptionnelle pour une salle de cette envergure.
C'est ainsi que le trio déchaînera son stoner cosmique, alternant phase psychédéliques calmes et gros tabassage de basse. Les nombreux riffs s’enchaîneront, avec parfois quelques contre-temps donnant un aspect technique à la musique des Fisters. Toujours avec ce son bien propre au stoner, les accords très lents des Fisters deviennent par moment étonnamment rapides, ce qui démontrera à nouveau l'aspect technique de leur musique (surtout visible dans le jeu du batteur).
Mais la vraie force de ce set (et la vraie force du groupe en général, selon moi) réside dans le chant poussé (limite crié).La réverb cosmique appliquée au micro engloba la totalité de la salle, la qualité du son étant telle qu'on aurait dit que les longues lignes de chant résonnait dans la salle, et dans la tête de chacun des spectateurs.
Du côté de l'auditoire, l'ambiance si psychédélique qui règne à l'Hôtel de la musique semble avoir conquis un bon nombre de personnes, et l'énergie employée par les membres du groupe n'y est sûrement pas pour rien. Totalement à fond dans leur jeu, le trio maîtrise parfaitement son jeu, headbangant à tout va, s'appropriant la (petite) scène du mieux possible.
J'émettrai tout de même une petite critique quand au set des Space Fisters, critique qui est la même que j'attribue à leur musique en studio. Leur set d'une heure a fini par me lasser, car je trouve qu'au final, leur stoner tourne un peu en rond. C'était néanmoins un set fort intéressant et très énergique, parfaitement adéquat pour précéder l'espèce de cataclysme ésotérique que sera le set de Belzebong. Nos Haut-Savoyards ont fort bien joué leur rôle, et ont apparemment fait bonne impression sur un bon nombre de spectateurs qui étaient encore étrangers à leur musique.
(Avant tout, j'aimerais juste dire que le show de Belzebong se faisant dans le noir et avec l'utilisation abusive de machine à fumée, avoir des photos correctes de la prestation polonaise était complexe, je remercie tout de même ma photographe qui s'est démenée pour avoir quelques clichés.)
Comment vous dire ? Après un show aussi énergique de la part de nos Haut-Savoyards, l'excitation ne s'en faisait que plus importante à chaque seconde. Alors que le public stagne devant la scène comme un gamin attendrait sa sucette, on voit débarquer nos 4 gaillards polonais avec un bang. Ils ne mettront pas longtemps pour tous couler une douille, et directement commencer le tabassage auditif (Fort belle entrée en matière).
C'est ainsi que les gros accords de basses s’enchaînent, amenant des riffs toujours plus lourds et toujours plus énergiques, avec (comme à son habitude) ces sons très hypnotiques derrière. Les artistes sont complètement plongés dans leur jeu, ne prêtant aucune attention à leur machine à fumée qui va bientôt rendre opaque la moitié de la pièce. Les polonais nous accordent leur excellent « Bong thrower », mais également des morceaux du dernier album, utilisant une panoplie d'effets incroyables, allant du fuzz le plus lourd au son le plus hypnotique possible (Je pense à« Diabolical Dopenosis » et à son solo). Le set se déroule dans un noir absolu, avec pour unique lumière une fenêtre au fond de le salle donnant un teint pâle aux instruments. Ça rendait encore plus mystique la musique déjà monstrueusement perchée de Belzebong.
Les gars adresseront quelques « Thank you » sobres à la fin des morceaux, enchaînant immédiatement avec le morceau suivant, ramenant une fois de plus un son et des riffs plus que pachydermiques.
Concluons ! Le show de Belzebong s'approchait de la perfection, avec un son parfait, une salle adéquat pour ce genre de musique, et un groupe qui (en étant au milieu de sa tournée) avait encore une énergie suffisant pour venir foutre un bordel digne de ce nom. Même si le public ne manifeste pas beaucoup d'impressions, beaucoup de spectateurs sont scotchés devant la prestation si particulière de Belzebong. Enfin bref, un set haut en basses, en fumée et en hypnose. Un rituel que je ré-effectuerai le plus rapidement possible, tant la prestation polonaise fut excellente ce soir là !
Un grand merci à Ytormis production, qui s'est démené pour ramener à Villeurbanne un des plus gros noms Polonais actuels ! Une date fort bien réussie dont ils pourront être très fier !
Auteur : Remi
Photos : Lyale
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