Live Report | Black Arts Ceremony IV - Jour 1


Running order:
Vendredi

Shaddaï
Caïnan Dawn
Fides Inversa
Merrimack
Throne of Katarsis


Et c’est reparti pour un nouveau voyage sur Lyon, l’endroit le plus proche de chez moi pour assister à des concerts de Metal ! Là on change des lieux habituels et on va découvrir le « Jack Jack » qui fait plus penser à un délire sur les pirates qu’à un nom de salle de concerts.

Changement de cap cette année pour Wintermoon Prods, qui propose un festival sur deux jours et qui donne aux festivaliers une affiche internationale de qualité comme il n’est pas commun d’en voir en France. La qualité est au rendez-vous, tant dans la production que l’organisation.

Je tiens à tirer mon chapeau à tous les bénévoles ayant travaillés sur ces deux jours et aux agents de sécurités qui ont une fois n’est pas coutume, été super sympa. Comme quoi prendre des mecs qui écoutent du Metal dans les services de sécu ça aide.

Allez, il est temps d’aller se poser dans la salle pour le premier concert.




Shaddaï :

Sans trop tarder la formation suisse Shaddaï  prend place sur scène. Les ayant déjà vus au Forest Fest, je savais à quoi m’attendre de la part de ce jeune groupe, et, à vrai dire, je n’ai pas été déçu ! D’entrée Shaddaï fixe le décor avec un Black occulte et possédé comprenant une touche orthodoxe dans le son. Une mise en place appliquée des morceaux, une setlist efficace font qu’ils nous offrent un show intéressant. Mais ce qui fait leur plus, c’est le jeu du bassiste/chanteur qui sait vous entrainer dans son univers grâce à ses vocaux démoniaques et par sa présence scénique.


 Crédit © Gwenn Negative Art

Chacun à sa manière, les musiciens sauront nous faire vivre leur art à travers leur attitude sur scène, les deux guitaristes ayant des attitudes opposées mais complémentaires, l’un étant acharné, trépignant sur place, vivant sa musique, le second étant un mur d’émotions froides, collant parfaitement à la musique du groupe. Et contrairement à un ensemble d’autres groupes évoluant dans ce registre musical, Shaddaï tente et réussi à avoir sa patte personnelle grâce au jeu de son guitariste solo, qui sait apporter cette personnalité aux compos du groupe.

Pour une entrée en matière la formation helvétique aura su tirer son épingle du jeu. "Le petit bémol, est le manque de publique dans l’assistance, ce qui - je le pensais à ce moment-là - s’expliquait par l’heure et le jour, 18h un vendredi."


  Crédit © Gwenn Negative Art

Caïnan Dawn :

Après une signature chez Osmose, c’est la première fois qu’il m’est donné l’occasion de voir la formation dans laquelle on retrouve des membres d’Allobrogia, Himinbjorg et Maïeutiste.
Et comme pour Shaddaï, un groupe placé si bas sur l’affiche et qui offre une telle prestation, ça n’est pas commun à vrai dire. Ils ont été une petite surprise, il est vrai que sur CD je ne suis pas grand fan n’arrivant pas à m’approprier leur univers tout en reconnaissant leur qualité, mais là, en live l’impression est tout autre, je dois bien l’avouer.

Leur Black Metal oscillant entre passage enragé et éthéré, hypnotise un public conquit à la cause des savoyards. Avoir des musiciens rodés au live et qui savent jouer aide grandement à délivrer ce genre de prestation. Tout au long du show, les musiciens auront su à travers leurs gestuelles et leurs charismes retranscrire les émotions dégagées dans leur art. Comme lorsque sur "Thavmial", le groupe commence dos au public sur les premiers riffs pour ensuite, un à un venir faire face à son public. Simple, mais ça permet au public de s’imprégner du show grâce à une forme de communion.

 De nos jours il reste rare de trouver des formations sachant occuper la scène de manière si adéquate, offrant au public un show cohérent, ordonné et puissant. On sent que ces musiciens vivent leur musique, que celle-ci coule à travers leurs veines.

Caïnan Dawn est vraiment taillée pour la scène, un Black Metal épique qui n’aura laissé que peu des spectateurs de marbre. Petit bémol, je regrette l’absence d’un titre comme "Forsaken" lors de ce show.

Crédit © Gwenn Negative Art

Fides Inversa :


Au tour de la horde transalpine de se présenter sur scène. Le spectacle monte encore d’un cran. Alors là, dire que le groupe est rôdé à la scène serait un doux euphémisme. 


Mais alors que c’est plaisant d’assister à un show comme ça, dantesque ! Le point le plus surprenant, car peu commun reste le batteur/chanteur. Je tire mon chapeau à Gionata, cumuler ces deux postes en un est juste ahurissant. Mais au-delà de la prestation personnelle, Fides Inversa est un groupe, une entité, une union. 

 Crédit © Gwenn Negative Art

Il n’y a qu’à voir leur show, le groupe est un bloc, l’ensemble des musiciens évoluent dans le même univers, une communion, une fraternité existe réellement. Grâce aux passages plus heavy tirés de leur album « Mysterium Tremendum et Fascinans » la musique prend une aura supplémentaire dépassant le simple seuil de concerts. 

Et comme le chant est officié par le batteur, ça laisse libre place aux guitaristes/bassiste de s’exprimer librement se permettant de reprendre les refrains ou couplets en hurlant à la face du public. 

L’expression corporelle est toute aussi importante que la musique, trop de groupes l’oublient. De par les regards, le jeu de scène. En fait Fides Inversa est l’exemple même de ce que doit un être un groupe live. Fides Inversa aura été une des claques du week-end. Balayant tous les doutes/appréhensions que j’avais quant aux groupes évoluant en tenue cérémoniale, à cause du côté stéréotypé de ce genre de formations. 
Ils auront su donner une dimension supplémentaire à leur art, une réelle osmose se créant durant ce rituel.

 
Crédit © Amperor Nija

 Merrimack :
Dire que c’est le groupe que j’attendais est un euphémisme. Suivant le groupe depuis ses débuts, je n’ai jamais eu l’occasion de les voir jusqu’à ce Black Arts Ceremony. 

Ce soir a été un show spécial, car c’est la première fois depuis longtemps que le groupe reprenait autant de titre tiré de « Of Entropy and Life Denial » ça tombe bien, c’est mon préféré. D’entrée, l’intro fixe le décor, ce set sera placé sous l’aura du malsain, du diable et de la haine. 


 Crédit © Gwenn Negative Art

La tension est palpable, Merrimack offre une nouvelle dimension au fest grâce la dévotion totale de son chanteur Vestal, tel un enragé prend possession de la scène, s’infligeant des coups au visage et au torse avec le micro. « Seraphic Conspiracy » débute et voilà que les ténèbres s’abattent sur nous. 
A partir de ce moment aucun répit ne nous sera accordé. Toutes les périodes du groupe sont passées en revue, offrant au communiant que nous sommes tantôt une musique véhémente tantôt une musique accablante. Je n’avais que rarement assisté à des shows aussi intenses et sinistres. On se laisse entrainer dans l’univers nihiliste du groupe. Des riffs lancinants, affutés et percutants nous arrive droit dans la gueule, comme pour mieux nous terrasser. 

L’alternance des titres avec des samples est une judicieuse idée, ça permet à Merrimack de refocaliser l’attention des spectateurs sur l’ambiance chthonienne, leur laissant quelques instants de répits ne sachant à quoi s’attendre  après chaque interlude. 

Et bon, comment rester impassible face à la machine de guerre qu’est Blastum, qui avec son jeu détruira en nous le peu de volonté à résister à ce show insidieux qui sommeillait en nous.  Il y a quelque chose dans la musique de Merrimack qui dérange, qui transcende qui invective l’auditeur, impossible de rester de marbre face à cette entité infernale. Impitoyable et magique. 


 Crédit © Gwenn Negative Art

Throne of Katarsis :
Quoi de mieux pour terminer cette soirée que le combo norvégien T.O.K. Pour les avoir déjà vu quelques fois, je sais que la soirée va bien se finir. Avec leur Black Metal scandinave, froid, implacable les norvégiens auront su apporter une émanation morbide, ce qui jusqu’à présent avait manqué à cette première journée, le meilleur pour la fin ? 

Dès les premiers accords, la formation aura subjugué la foule, ce qui après un set intense comme celui de Merrimack n’était pas gagné. Mais on sent le combo motivé à montrer ce que « Scandinavian Black Metal » veut dire. Ce qui fait la force du groupe, c’est l’alternance entre passages mid-tempo et passages envoûtants qui font toute la magie de leur musique, l’auditeur se laissant emporter dans une autre sphère dimensionnelle. 


  Crédit © Gwenn Negative Art

Et quand des titres comme « The Darkest Path » commencent à résonner, on sait qu’il en est fini de nous, pauvres mortels. A travers ce titre, tout ce qui fait Throne of Katarsis est réuni, un riff répétitif et entrainant comme pour mieux vous asservir et là, le rythme change, une musique plus entrainante se fait entendre, les premiers headbang apparaissent et là, les riffs hypnotiques refont surface, envoûtant encore un peu plus les auditeurs. Toute la dimension de la musique du groupe prend son ampleur en live, une forme d’harmonie se créant entre l’ensemble des protagonistes présents dans la salle. 
Le show parfait pour conclure une journée placée sous l’égide du Black Metal.

Crédit © Gwenn Negative Art



 Ce premier jour se conclut, et il faut dire que c’est une réussite niveau spectacle, tant par les prestations des groupes que le son, qui malgré défaillances sur les deux premiers groupes, aura été de haut niveau après ! 


Le point négatif de la journée, le manque de public, voir des gens venir de Suisse, Allemagne, Toulouse, Paris… et se rendre compte que la faune local est peu présente. Décevant constat. 

Bah, il reste le samedi qui aura été auréolé de grosses claques dans la tronche tels que Deströyer 666, Borgne, Sektarism etc…. 




Merci à Gwenn Negative Art et Amperor Nija pour les photos !
La suite bientôt !


Report :  KhxS
Photos : Gwenn Negative Art & Amperor Ninja



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