Live Report | Déficit Budgétaire + Somaticae + Front 242 @ La Carène - Brest – 30/05/2015



Le 30 mai c'est une véritable marée noire qui a déferlée sur le port de Brest. Ce sont 21 individus, tous de noir vêtu ou presque, qui, après s'être copieusement rempli la panse, se sont dirigés vers la Carène, salle des "musiques actuelles"



Toute cette joyeuse troupe c'est mêlée aux autres déjà présents. Gothiques, punks, rivetheads, habitués et autres curieux se sont retrouvés pour cette soirée spéciale "Dark Hours" durant laquelle devait se produire Déficit Budgétaire, Somaticae et surtout le célèbre groupe belge d'EBM Front 242.

Pour des raisons obscures le show de Somaticae sera annulée sans être remplacé et sans réduction du prix d'entrée. Il ne faut pas abuser non plus...


C'est dans la petite salle du « Club » que se déroule le show. On débute tranquillement avec Déficit Budgétaire, petit duo parisien naviguant entre new wave froide, coldwave brumeuse, EBM dure et noise torturée.


Déficit Budgétaire c'est Bertrand Genevi au chant, à la programmation et au synthétiseur, et Christophe Gitton à la guitare. La formule est simple et assez efficace.

J'ai un peu de mal à rentrer dedans au début, sûrement le fait de mon impatience pour Front 242. Pas besoin de le cacher que je ne suis venu que pour eux.

Après quelques compositions je finis par apprécier le concept. On passe d'une ambiance musicale à l'autre, parfois douce, parfois martiale, parfois acérée avec, malgré tout, une certaine cohérence. Seul hic, la voix un peu trop fluette parfois à mon goût. Mais rien de bien méchant et surtout pas de quoi gâcher mon plaisir.


Mention spéciale à la composition noise hypnotique, (et peut-être improvisée), dont je ne connais absolument pas le nom, mais qui à réussie à me submerger complètement.

La mayonnaise prend. Un groupe à suivre.



Pour une soirée réussie voici la recette de Front 242 : " One, you lock the target ; two, you bait the line ; three you slowly spread the net and four you catch the man". Et c'est exactement comme ça que je me suis fait happer, de "Body to body" à "Masterhit".



Il faut dire que les belges, approchant les 34 années de carrière, ont encore une sacrée pêche. On sent le show parfaitement rodé.

Effets stroboscopiques et autres jeux de lumière ont eu raison de mes rétines, excitant au passage mes nerfs optiques, assez pour me donner l'impression d'avoir pris quelques substances illicites.


"Et niveau musical alors ?" Me direz-vous. Et bien rien à redire. Le son était parfait, le batteur nerveux et les mélodies justes, ambiance froide mais survoltée. L'énergie déployée fut phénoménale et le groupe a su parfaitement jongler entre compositions martiales vitaminées et compositions plus calmes afin de ne pas tuer d'entrée de jeu son public.



Le groupe a aussi su réinterpréter ses plus grands succès, ne resservant jamais exactement la même chose que sur ses disques. Écouter du 242 en live ce n'est pas écouter son vieux vinyle de Tyranny >for you< sur sa platine.

Je saute, je me trémousse, je dégouline... Tournicoti tournicota, Zebulon est désormais mon nom. Plus rien ne m'arrête. Jamais je n'ai été aussi remuant lors d'une soirée.



Au final plus qu'un concert, c'était une communion. Et même si le groupe ne pense pas ressortir d'album pour le moment, on croit toujours dur comme fer dans le rythme façon 242.

"Im rhythmus bleiben, im rhythmus bleiben !"


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Auteur : Aladiah

Photos de Front 242 : Remy Talec

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