Tout le monde ici
connaît le Hellfest, événement rassemblant une grande partie des
amateurs de la musique extrême à Clisson, près de Nantes. Cette
année, avec une affiche aussi populaire et populiste, le
HELLFEST propose une programmation plus éclectique que jamais ;
pouvant toucher toutes les strates de la population active en Europe.
Seul problème, la dérive. En effet, les organisateurs de ce
festival, au cours d’une interview (14 mars 2015) se confient et
mettent en avant – à demi mot – le fait que leur fil rouge
commercial et mercantile ne serait pas en accord avec la
mondialisation et la situation du monde d'aujourd’hui.
Comité d’organisation :
« Ce n’est pas que le festival ne marche pas, loin de là,
mais il ne marche pas assez bien. Les metalleux et hardos font
fonctionner le marché du vin et de la picole en général mais les
produits dérivés se vendent mal, ou pas assez bien. Il faut
toucher commercialement parlant le festivalier.»
Ayant peur d’une annonce officielle,
l’organisation se confie à moi sans pour autant me dire ce qu’elle
veut. La conversation dure et cela tourne autour du pot. Il présente
enfin ses excuses à l’ensemble du Webzine Scholomance pour nous
avoir blacklisté du festival et tâte le terrain pour voir ma
réaction :
« Au
début c’était une histoire entre potes, ça s’appelait le
Furyfest, ensuite c’est devenu sérieux quand les grands noms de la
musique extrême sont arrivés sur les planches. Du coup on s’est
dit que c’était le moment de se faire un capital, histoire de
faire vivre notre passion. A partir de là, c’est devenu
l’industrie avec des groupes mondialement reconnus à la pelle,
mais le besoin de l’équipe d’amasser du capital social et
matériel s’est vu grandir plus vite que la passion. Ainsi,
aujourd’hui nous annonçons que dès l’année prochaine, nous
commencerons à faire venir des artistes underground de la musique
électronique comme Mr.Oizo ou encore Dj Abdel qui représentent les
jeunes qui « chill », tout en gardant un esprit
rock’n’roll et metal. Ce sera une transition historique dans
l’histoire du Festival. »
Faisant les yeux ronds, je ne sais que
répondre, il reprend :
« La conjoncture actuelle fait
du Hellfest un événement 3 fois plus petit que le Wacken, nous en
voulons plus, et en passant par une autre vision des choses que la
musique extrême. Les petits jeunes de 14 ans affirmant que la
musique du Hellfest n’est pas mainstream se trompent très
largement, mais mainstream n’est pas un terme péjoratif à nos
oreilles, c’est un terme d’avenir. Nous travaillons activement
sur la prochaine imagerie et la prochaine programmation de 2016 afin
de conquérir de nouvelles contrées et de nouvelles parts de marché. »
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