Pour une fois, je suis en avance ! On n’a pas tous les jours la possibilité de passer un moment privilégié à L’Olympia et je ne veux pas en rater une seule seconde !
Alors que j’arrive aux abords de la salle, je ne peux que remarquer l’immense file d’attente qui remonte déjà le long du Boulevard des Capucines sur plusieurs centaines de mètres. Ce soir Epica, accompagné de Dragonforce, fait salle comble. Les fans sont au rendez vous de ce concert si particulier.
Mettre les pieds dans une salle mythique comme l’Olympia est toujours un moment chargé d’émotion. Bien que cette salle ne soit pas un haut lieu du Metal, son passé au service de la culture française en fait un lieu à part. L’ambiance feutrée contraste avec l’idée que l’on se fait généralement du Metal. Mais ce soir, la douceur et la beauté dont sait faire preuve Epica et sa chanteuse sont plutôt en adéquation avec le lieu.
A l’intérieur les fans VIP sont déjà agglutinés devant la scène et monopolisent pas moins de 5 ou 6 rangées de spectateurs. Ces nombreux chanceux ont pu rencontrer les membres d’Epica avant le show et ont eu le privilège de prendre possession de la salle avant les “simples spectateurs”. Ce mode de fonctionnement fait évidemment débat. Est-il normal de monnayer les meilleures places de fosse qui étaient autrefois réservées aux premiers arrivés, aux diehard fans ? Chacun se fera sa propre opinion.
La salle est déjà bien garnie lorsque le concert de Dragonforce débute. La formation entre sans attendre dans le vif du sujet en nous assénant, d’entrée, un déluge de notes. Leur Power Mélodique sur-vitaminé fait mouche. La vitesse d’exécution et la précision dont ils font preuve sont impressionnantes. Seul le morceau “Seasons”, moins typé Speed, viendra calmer le jeu vers le milieu du set. Pour le reste, ce n’est que démonstration d’adresse et de dextérité ! D’ailleurs, les musiciens utilisent leur manche de toutes les manières possibles ! Par dessous, par dessus, même en jouant avec le manche des autres… toute interprétation malsaine de cette dernière phrase est de la responsabilité pleine et entière du lecteur...
Entre deux morceaux, Fred, bassiste français du combo, prend la parole pour saluer le public et pour affirmer, qu’en tant que Français, il est ému de jouer à L’Olympia. Il profite de l’occasion pour faire chanter au public... une chanson de Serge Lama ! Quoi de plus normal dans ce temple de la chanson française dont il est l’un des plus célèbres pensionnaires ? Il entonne un des fameux refrain de l’artiste... “Je m'en vais voir”... et le public de reprendre en cœur “les p'tites femmes de Pigalle” !! Tout cela se terminant dans un éclat de rire général ! Fred et sa bonne humeur ont encore frappé. Il conclu avec humour en disant que ses acolytes ne comprennent rien à ce qui est en train de se passer… un bon prétexte pour faire reprendre de plus belle le déluge de notes, et ce, jusqu’à la fin de la prestation, qui ma foi, est passée bien trop vite.
Après cette première partie de luxe, le public est prêt à accueillir les stars du soir. Le temps de changer de plateau et de boire une petite bière, la salle est archie comble et prête à s’enflammer pour le groupe hollandais.
Epica commence puissamment le show avec les deux premiers morceaux du dernier album, “The Second Stone” et “The Essence Of Silence”. Le choix des morceaux de la setlist est équilibré, la discographie du groupe étant bien représentée. Mais le dernier album en date est mis à l’honneur avec quatre titres joués, ainsi que l’intro. Ayant déjà eu la chance d’entendre ces titres en live, j’ai ce soir la confirmation, si besoin en était, qu’ils sont parfaitement taillés pour la scène. “Victims Of Contingency” et “Unchain Utopia”, qui seront joués plus tard, ne démentiront pas cette impression positive.
Sous des lumières somptueuses (j’insiste sur ce mot), le combo occupe la grande scène de l’Olympia avec méthode. Tout est travaillé au millimètre et pourtant ce ballet semble complètement naturel. Plus qu’un concert, Epica nous offre un magnifique spectacle. La complicité des musiciens transpire au travers des nombreuses interactions qu’ils ont les uns avec les autres. Et puisqu’on parle de jeu de scène, il va sans dire que les chevelures ont virevolté en rythme. Que serait un show d’Epica sans ces jubilatoires séquences de headbang synchronisé ?!
Du côté du public, on constate que l’orchestre bondé est resté relativement sage. Peu de pogos et de slams ont été déclenchés. Peut être que l’auditoire a été refroidi par le surprenant effet trampoline du plancher de la salle ! Quoi qu’il en soit, chaque spectateur était captivé par la beauté du show, à juste titre.
“Unleached”, “Cry For The Moon”, “Design Your Universe” ou encore “Consign To Oblivion” ont été interprétés. Fort de ses six albums, Epica est désormais “contraint” de jouer systématiquement ces titres phares. Cela dit, c’est toujours un énorme plaisir de les entendre.
L’autre morceau emblématique auquel on s’attendait ce soir n’est autre que “Martyr Of The Free Word”... mais pour des raisons beaucoup plus tristes. Avant de jouer cette ode à la liberté d’expression, Mark a pris la parole, pour dire qu’aucun mot prononcé ne justifie de finir sous les balles d’un tueur. Le public a applaudit ces quelques mots qui résonnent comme un soutien au peuple français et au monde libre, après la sanglante tragédie survenue quelques jours plus tôt.
Jusqu’au bout, le set sera énergique et sans temps mort, l’expérience sera intense. Les growls de Mark Jansen et la voix, tantôt douce tantôt puissante, de la sublime Simone Simons hérissent le poil ! Les orchestrations symphoniques mettent en valeur les voix et nous emportent avec force. Un moment magique dans un lieu magique !
Ce concert restera longtemps dans la mémoire des fans présents. L’Olympia était “the place to be”... n’en déplaise à ceux qui ont préféré, ce soir là, se rendre aux concerts d’Obituary ou de Slipknot… ;-)
Report: François
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