Chronique | Whorehole - "Whorehole", 2014


Whorehole – "Whorehole" (EP, 2014)

Tracklis

1. Vergougno  04:26
2. Desseperado e Desseperado  02:59
3. [973] (Instrumental) 07:22
4. Vergougno (Instrumental) [bonus track]  04:26

Extrait en écoute




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« Aut Cæsar, aut nihil » (Ou Empereur, ou rien.)

Vous aimez tout ce qui est mélodique ? Vous recherchez dans le metal la brutalité et le blast beat ? Vous vous croyez invincible lors d’une moshpart ou d’un breakdown lorsque vous marchez dans la rue avec votre casque en écoutant Nasty ou Black Tongue ? Et bien sachez que vous êtes des petits joueurs. Whorehole est l’un des seul groupe dans ce monde à entrer dans la cours des grands et à jouer avec les crânes des champions de MMA et de l’UFC en les écrasant sèchement au sol. Rarement un tel potentiel de violence et de lourdeur n’a été aussi prenant, dérangeant et décapitant. 

A l’instar des one man band les plus connus, celui-ci sort du lot car ce n’est ni du dark-ambiant, ni du Black Metal. Nous entrons aujourd’hui dans le Doomcore, Down-Tempo, Sludge et autres influences hardcore. Mais ne prenez pas le « core » de cette appellation comme forcément une production plastique ; Là ça attaque sévère et c’est cradingue à souhait. Whorehole, c’est l’œuvre d’un seul homme représentant aujourd’hui un pionnier français de ce genre si peu accessible et si peu connu. 

Whorehole, avec une pochette alléchante représentant "Dircé" de Henryk Siemiradzki, nous fait entrer dans un univers romain et met en place une imagerie digne de Sanguis Imperem. Dircé, attachée à la queue d’un taureau par ses propres enfants fut éclatée et démembrée contre les rochers. Issu d’une culture provençale, l’homme à l’origine de ce projet n’hésite pas à mélanger son univers à celui des romains. Finalement ce n’est peut-être pas si loin.

En quatre titres, on ressent l’horreur, l’ultra négativité et la haine. C’est presque physique. Soit on aime, soit on déteste, il n’y a pas de juste milieu. En une description imagée rapide de l’EP général de Whorehole, on a réellement l’impression de tomber dans du vomi de cochon mort avec sa propre famille noyée dedans, on essaye de se débattre contre les remous et le flot de tripes de chats morts qui nous assaillent mais on se rend vite compte que l’on n’a plus de bras. L’utilisation de l’introduction « Aut Caesar, aut nihil » est parfaitement adaptée à la musique de Whorehole, soit la violence est maîtresse avec la négativité la plus profonde, soit le monde sera réduit en antimatière. 



« Musicalement », on sent des influences de Primitive Man poussées à leur paroxysme pouvant frôler le drone. Notamment dans le Morceau « Vergougno » qui laisse un goût putride dans la bouche de l’auditeur. On cherche ici une sincérité de la violence, une franchise dans la haine et un besoin de s’exprimer par les tripes. Le chant est à proprement parler, inhumain et ultra guttural, avec toutefois des passages en chant suraigu. Il n’y a plus rien d’humain dans Whorehole, ou alors il y a justement dans cette haine ambiante tout de l’humain. Sur quatre titres, deux sont instrumentaux. « Desesperado e Desseperado » accélère le rythme puis revient à la normal dans la lourdeur et la noirceur qui sera surement à l’avenir une marque spécifique à Whorehole. 

Dans l’exécution simple du Down Tempo et du riffing (8 cordes tout de même), Whorehole ne cherche pas les solos à la Maiden ou un riffing à la Gorod, on dévoile ici un album intime et pur. Les deux morceaux instrumentaux sont crades, ambiant (« [973] » se rapproche du drone) et parfois relatant des précédents morceaux puisque le dernier morceau est une version instrumentale de « Vergougno », mais cela ne fait pas de mal à l’écoute.

En résumé, Whorehole est un coup de cœur, sans image. On se prend des cœurs et des viscères à la tronche. Ça pue, ça dégouline, ça suinte la haine et le dégoût profond. On ne peut pas rester indifférent face à ce genre d’EP. Un pur plaisir. Pour un public averti tout de même.

« Whorehole, ou le trou de la pute. »

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Hugod



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