Chronique | In the Mist, "Quand les couleurs s'estompent" (album, 2014)

 

In The Mist - "Quand les couleurs s'estompent" (album, 2014)

Tracklist:

01. Souvenir - 06:08
02. Un Nouvel Ordre - 04:27
03. Quand les couleurs s'estompent - 03:30
04. Traqué par les loups - 03:10
05. Les souterrains de l'âme - 02:30
06. Ferraille Noire de France - 02:57
07. Salem - 04:13
08. De la poussière et un cri - 01:17
09. Ni délivrance, ni soumission - 02:26

Extrait en écoute:



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            In the Mist est un groupe de Black Metal formé en 1994 à Marseille. Ils sortiront une démo en 1996 intitulée, « Tales from Dark Kingdom », ce n'est qu'en 2014 que la formation sortira finalement son premier album « Quand les couleurs s'estompent » via le label du Baron Milnïph Asgard, Mortis Humanae Production.

            L'artwork de l'album représente une bougie en noir et blanc, avec la cire qui dégouline, formant ainsi des crânes. Il n'est pas sans rappeler celui de « Ritual of the End » en version vinyle du dernier Sorcier Des Glaces.

            « Quand les couleurs s'estompent » début sur l'intro, mélancolique et très naturelle de 'Souvenir', la guitare est claire avant de se faire plus saturée, ensuite arrive une voix narrative dans le style des québécois de Monarque. Le tout avec des sonorités old-school qui nous rappellent justement la scène Métal Noire Québécoise. Le désenchantement arrive avec une boite à rythme trop présente et mal programmée, qui n'est pas trop gênante lors de cette introduction mais qui nous donne l'impression, dès le second morceau de se faire pilonner l'oreille avec un pique à glace porté au rouge, le titre 'Traqué par les loups' nous en fera regretter l'invention. Ce sera malheureusement le cas tout le long de l'album, donnant de ce fait un côté plus fait à l'arrache et non à l'ancienne, le tout avec une guitare qui tombe rapidement dans les déboires du riff simple et efficace mais sur-exploité. La saturation est telle qu'on a l'impression que le tout a été mixé puis mélangé, avec une pelle, hein, pas au shaker…

            'Les souterrains de l'âme' est sans doute le morceau le plus percutant avec le premier: un simple clavier, une voix sombre qui déclame son récit avec par moment un chant dépressif, un mélange qui rappellera Decline of the I. Baron Milnïph Asgard nous montre ainsi qu'il sait allier le simple/efficace tout en gardant l'émotion. C'est d'autant plus frustrant que le morceau suivant retombe dans les déboires qui marquent l'écoute de l'album. Le morceau 'Ferraille noire de France' c'est un peu le mélange du Vin rouge avec du Coca, avec un sample du journal télévisé de TF1 sur du True Black Metal. L’impact voulu est clair, montrer la décadence, les bas fonds de l'être humain lors des émeutes, mais non, juste non ... Le Black Metal et surtout le True c'est haineux, violent, c'est pas du PPDA qui n'est pas content car on lui a brûlé sa caisse mais qui va être remboursé par ses assurances. Quitte à faire ça autant mettre les manifestations réprimées dans le sang et la vraie violence comme en Syrie, avec des coups de fusil d'assaut dans le dos et du gaz moutard. In the Mist a la fâcheuse tendance à baser l'ambiance de ses morceaux sur les samples qui prennent dès lors une place plus importante que les compositions elles mêmes, 'Salem' avec son intro tirée d'un film sur le sujet fait plus d'un quart du morceau et fait passer les guitares avec des relents Heavy/Thrash totalement au second plan.

            Écouter « Quand les couleurs s'estompent » c'est un peu faire un plongeon dans le bain des années 90's, le problème c'est que l'eau n'a pas été changée. In the Mist se noie dans les travers de l'époque tout en cherchant à retourner à la surface avec une personnalité plus actuelle qui, espérons le, sera plus mise en avant et maîtrisée à l'avenir.

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Morgan



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