Chronique | Archgoat - "The Apocalyptic Triumphator", 2015


Archgoat - "The Apocalyptic Triumphator" (album, 2015)

Tracklist

01. Intro (Left Hand Path)
02. Nuns, Cunts and Darkness
03. The Apocalyptic Triumphator
04. Phallic Desecrator of Sacred Gates
05. Grand Luciferian Theophany
06. Those Below (Who Dwell in Hell)
07. Intro (Right Hand Path)
08. Congregation of Circumcised
09. Sado-Magical Portal
10. Light of Phosphorus
11. Profanator of the 1st Commandment
12. Funeral Pyre of Trinity

Extrait en écoute



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Si le Diable organisait un tremplin dédié au Metal, nul doute qu'Archgoat attirerait son attention pour promouvoir son message et sa doctrine. Parce que Archgoat, loin d'être gentil et propre sur lui, salit tout. Le combo finnois reste fidèle à son art et nous propose en 2015 son troisième album en vingt-quatre ans d'existence, "The Apocalyptic Triumphator", un tourbillon putride de désespoir, de blasphème et de pure rage.

Depuis sa reformation, le groupe n'a décidément pas perdu une miette de son agressivité et continue de prêcher une parole perverse et corruptrice avec foi et détermination. Son Black/Death ultra bestial "kvlt de la mort" libère les hordes impies dans une église profanée où l'encens aurait disparu, remplacé par de l'essence. Pleine de noirceur, l'introduction, sous forme de récitation, installe sans peine l'auditeur dans l'atmosphère de ce qu'il va suivre. 'Nuns, Cunts & Darkness' lui donne la première baffe. Un morceau classique d'Archgoat qui résume, aussi bien que son titre, la personnalité du groupe. Une voix caverneuse "gruntée" et puissante, la vitesse de pointe des guitares et un incroyable changement de tempo montrant le côté plus Doom/Death de certaines compositions du trio.

Comme il le fait de plus en plus souvent, Archgoat alterne entre des moments rapides, directs et agressifs, des riffs qui sont soit martiaux soit apocalyptiques, et des passages plus lents et cérémonials. "The Apocalyptic Triumphator", tel un potage barbare de Black, de Death et de Thrash, glorifie des thèmes connus comme la sexualité des nonnes, la bestialité, la mort, de manière brute, primaire parfois, mais toujours aboutie. Efficacité et simplicité. Cet album est un manifeste de ce que le War Metal peut donner de mieux. Quelques titres sortent du lot, comme le morceau éponyme ou encore 'Grand Luciferian Theophany', et l'ambiance bestiale et ténébreuse colle aux tympans. On retrouve ce côté hargneux, presque punk, que l'on reconnaît habituellement à la scène finlandaise, même si Archgoat se distingue vraiment de ce type de formation.

La seconde moitié de l'album semble particulièrement énervée. 'Congregation of the Circumcised', tel un éclair, laisse les cendres des anges voler dans son sillage et nous propulse dans une phase plus avancée de la barbarie de cet album qui atteint son apogée avec 'Sado-Magical Portal'. Ce titre offre la brutalité la plus implacable et la plus impressionnante de l'opus. En comparaison, la chanson suivante ne maltraite pas trop nos tympans avec ses riffs accrocheurs, mais son atmosphère sinistre et hypnotique nous précipite tout droit dans les abysses du royaume d'Hadès.

"The Apocalyptic Triumphator" constituerait la playlist idéale pour une messe noire réussie, digne de ce nom. Le martelage de la batterie et les vocalises démoniaques sont mêlés à des touches atmosphériques dans 'Funeral Pyre of Trinity' qui signale la fin de l'album et avec elle l'achèvement d'une expérience de l'âme, dont les cicatrices ne laissent qu'un seul message: Satan est notre Seigneur et Maître. Que votre chemin soit à gauche ou à droite, peu importe, c'est l'anarchie du règne d'Archgoat. Buy or agonize.


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 Tom






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