Dementia Ad Vitam - "L’Éloge de l'Origine", 2014 (album)
Tracklist :
01. Observer, Comme l'Infâme Ignorant - 01:36
02. L'Hideuse Folie de Cet Être - 02:46
03. Malades et Souffrants - 02:37
04. Ceux Qui Ne Voulaient Voir - 11:14
05. Plus Maître de Rien - 04:07
06. Les Yeux Fermés - 03:30
07. A l'Aube de l'Obédience - 06:35
08. Souviens-Toi des Doux Bois - 05:01
09. L'Arsenic des Regrets - 02:50
10. Les Corbeaux du Temple - 01:20
11. La Voix des Opprimés - 03:52
12. Les Atomes Impatients - 06:53
13. Les Terres Retrouvées - 05:30
14. Aussi Loin Que l'On Pourra - 07:07
15. L'Énigme Imparfaite - 01:40
Extrait à écouter :
Dementia Ad Vitam est un groupe de Dark Ambient Français formé en 2005. Le groupe a déjà à son actif trois albums, « Spirit of the Trees », sorti en 2007, « De Gaïa, le Poison... » et celui qui nous intéresse ici, « L’Éloge de l'Origine », sorti en 2014 via Owltree, le sub-label spécialisé en Dark Folk des Chinois de Pest Production. Ce nouvel opus est le premier avec leur chanteuse/violoniste Coralie.
Avant même de s'intéresser à la musique l'album de Dementia Ad Vitam est une œuvre picturale à part entière. Les illustrations de « L’Éloge de l'Origine » ont toutes été réalisées par Chaim Drishner. L'artwork est une représentation onirique et désolée d'une forêt avec, en haut d'un arbre, un symbole entouré d'un éclat de lumière, l'origine. L'intérieur se présente sous la forme d'un triptyque, une forêt morte sous la neige. Le livret ne dénote pas. Les paroles, toutes en français, sont inscrites sur différents aplats de couleur, renforçant l'idée que les émotions sont liées aux couleurs.
Le groupe nous plonge, avant même l'écoute de l'album, dans le monde qu'ils ont peint, au sens littéraire du terme.
Dès la première écoute il est difficile de classifier Dementia Ad Vitam. La formation puise ses influences aussi bien dans le Néo-classique, que dans le Néo-Folk et la Dark Ambient, le tout avec une touche de Dépressive Black comme sur le titre, 'L'Hideuse Folie de Cet Être' ou même 'Plus Maître de Rien'. Le chant y est hurlé, une invitation à se laisser aller à la folie de ce monde imaginaire (?). Cette folie brute fait écho à une seconde, plus douce et mélancolique, chantée et narrée par la chanteuse.
« Moi je suis l'étranger des étrangers
Et je voudrais les voir crever comme des bêtes
A ces porcs leurs arracher la langue
Noyant leurs poumons de sang
Et cracher sur les larmes qui leur couleraient des yeux »
Les différentes voix qui ponctuent l'écoute de « L’Éloge de l'Origine » nous donnent l'impression d'être dans un conte musical et pictural qui révèle un paysage musical unique où chaque combinaison, entre musique et voix, forme un environnement singulier et totalement immersif.
Les mélodies et les ambiances développées par le groupe reposent essentiellement sur le trio piano, violon, guitare. Quelques touches de cymbales peuvent ponctuer les morceaux, à l'instar de 'A l'Aube de l'Obédience'. La musique est claire, cristalline même, mais sait se faire profonde et même martiale avec le titre 'L'Arsenic des Regrets'.
À l'image de l'artwork, l'environnement sonore du groupe est très naturel avec l'utilisation de nombreux samples d'oiseaux, de vent, d'eau. Le clavier apporte aussi une touche de personnalitée à chacun des titres qui composent ce périple. Tous ces bruits qui font que l'auditeur est amené à se perdre au sein de cette forêt aussi glauque que magnifique, mais aussi pure, éthérée tout en étant pesante tel que l'exprime 'La Voix des Opprimés'.
« À la fin de l'Office mes très cher frère opprimés
Quittez le Temple sans aucunes crainte
Et buvez le spectacle que nous offre Gaïa l’Éternelle
Subtil mélange de sève et de sang »
« L’Éloge de l'Origine » porte bien son nom, il s'agit d'un ode à la nature pure, fragile, puissante, magnifique, le tout retranscrit par un regard sombre et pessimiste d'Hommes conscients de sa destruction.
La retranscription de cette dualité émotionnelle est transmise avec sincérité grâce aux deux voix, l'étranger (chant masculin), étranger à la fois des Hommes et de la nature, puis la Gaïa, la nature (chant féminin).
Musicalement, là aussi, Dementia Ad Vitam joue sur deux registres de sentiments. Une mélancolie somme toute très Romantique XIXeme ainsi qu'un émerveillement perpétuel face à une pureté immémoriale.
« Qu'est que t'attends pour toucher le bout des terres
Allez partons
Aussi loin que l'on pourra »
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