Primitive Man - "Scorn" (album, 2013)
Tracklist
1. Scorn 11:44
2. Rags 4:38
3. I Can’t Forget 3:25
4. Antietam 9:08
5. Black Smoke 3:05
6. Stretcher Thin 2:55
7. Astral Sleep 4:49
Extrait en écoute
Extrait en écoute
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OMAGAD... Relevez-vous bande d’amateurs ! Vous qui cherchez la violence dans le metal et tous ses sous-genres, vous qui trouvez les pochettes de Cattle Decapitation « à votre goût », vous qui trouvez un réconfort à l’écoute de Silencer, oubliez donc toutes ces conneries vindiou. Là, on arrive à un point de lourdeur et de violence rarement atteint, voir jamais, et c’est moi qui le dis.
Cela fait maintenant quelques années que j’écoute, du doom, du sludge et toutes ses ramifications. Là, le Colorado, terre de poussière et de building a enfanté LE malsain. On peut voir le Doom/sludge de Primitive man comme le crachat du Sheitan, mais aussi, comme l’indique le nom du groupe, l’aspect le plus primitif, le plus méprisant et le plus méprisable de l’intérieur de soi et d’autrui. En effet, à l’écoute de ce superbe album dans le genre (surement l’un des meilleurs), il y a cette impression constante d’agonie et de haine envers absolument tout. En entrant dans le monde et dans la vision de Primitive Man, on se retrouve à la place d’Edward Theodore Gein, celui qui massacre à la tronçonneuse (C’est une image), mais on peut se retrouver dans la position inverse et se faire casser les genoux à la masse dans une cave sans personne pour venir te chercher. En effet, Primitive Man se fout de toi, de ta vie, de tes affects et de tes mœurs à la con. Il y a un mur bien défini entre le commun des mortels et ces habitants de Denver. Le mépris suinte de tous les pores de notre peau à l’écoute de « Scorned ». Pour simple exemple, les lyrics de Primitive Man sont bien claires :
Petite Traduction du morceau éponyme : « Scorn » (Mépris/Dédain)
"Manque total de pardon.
Mes sabots foulent aux pieds leurs crânes.
Le son écrasant de l’intolérance.
Extermination. Annihilation. Exsanguination. Haine.
Étouffé avec un putain de mépris.
J'ai des nouvelles pour vous les bâtards.
Personne n'écoute.
Tout le monde s’en branle.
Allez vous faire foutre avec vos clubs pourris, votre sens faux du droit.
Allez vous faire foutre avec vos défilés de mode pourris.
Jeune homme, faites votre temps.
Marche un mile dans mes chaussures.
Mépris. Vengeance. Haine. Ruine. Mépris."
Pas de rigolade, ici on détruit tout pour ne rien reconstruire. La volonté du mépris est bel et bien tangible, on tient la haine dans notre main. Aucune envie de réformisme, le monde est pourri. L’artwork est significatif, soit tu subis, soit tu es acteur de cette rébellion de l’âme et du corps. Ah… Quel plaisir de pouvoir faire un choix dans ce monde.
Mais ce n’est pas parce que les gars se foutent de tout, que la qualité musicale n’est pas au rendez-vous. Loin de là ! Le son est totalement en accord avec l’idéologie véhiculée dans notre tronche. En effet, le bus de Primitive Man qui t’écrase, et te re-écrase len-te-ment pour que tu souffres s’évertue à faire de bons riffs ultra graves, avec une basse distordue, un chant guttural haineux et une batterie martelant par-ci par-là méchamment les fûts. Tout cela varie entre riffs tranchants, larsens, et lourdeur crade et poussiéreuse. Il n’y a pas de sons « groovy ». Si vous voulez headbanger, il vaut mieux le faire contre un mur. Tous les morceaux sont d’une qualité impeccable et l’album est entrecoupé de morceaux ambiants dissonants et criards pour mieux repartir (« Black Smoke », « Stretched Thin »). On a affaire à du VRAI doom/sludge. Un truc du fin fond de l’Amérique, désertion de tous les bons sentiments. Toutes les bonnes choses sont parties il y a bien longtemps. Si un lecteur de cette chronique cherche une demi-douzaine de chouquettes bien sucrées servies avec un sourire sincère et une petite tape sur l’épaule, il vaut mieux qu’il passe son chemin pour ne pas se prendre une grosse claque de bonhomme.
L’écoute de « Scorn » est vraiment faite pour des gens avertis, avec l’oreille aguerrie. Je n’ai pas de morceau spécial à vous conseiller. Faites-vous votre idée, faites votre choix. Soit vous prendrez un plaisir immense en redécouvrant la violence, soit vous serez dégoutés par le manque de finesse. Cet album est plein d’imagination et porteur d’un message.
« Scorn » t’envoie avec mépris vers un sommeil astral à base de cocards. (« Scorn » est l’intro, « Astral Sleep » est l’outro, d’où cette phrase.)
« On ne construit pas une société forte sur des choix mous. »
(Alain Madelin)
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Hugod
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