Live Report | Vreid - Sognametal Tour, 22 octobre 2014 au Divan Du Monde, Paris


Après leur passage au Hellfest en juin, Vreid revient dans nos contrées à l’occasion de leur tournée anniversaire Sognametal 1994-2014. Dédié aux formations norvégiennes Ulcus, Vreid mais surtout Windir, et plus précisément à son leader Valfar, décédé dix ans plus tôt, le Sognametal Tour a enflammé l’Europe en compagnie de leurs compatriotes de Posthum. Ils étaient de passage en France pour deux dates, dont une parisienne organisée au Divan du Monde par Garmonbozia. L’occasion idéale pour les fans n’ayant pu assister au « festival de l’Enfer » de voir ressusciter la légende norvégienne le temps d’un concert. 


Pour un soir de semaine et pour une première partie, la salle est déjà étonnamment pleine quand les Blackeux de Posthum montent sur les planches. Les vacances de la Toussaint ne sont certainement pas étrangères à cette situation, et c’est devant un public assez dense que les Nordiques ouvrent le bal.

Le set démarre sur un passage mid-tempo et ambiancé, parfait pour poser le décor et pénétrer dans le Black mélancolique de la formation aux trois albums. Les guitares lancinantes laissent rapidement place à des riffs plus accrocheurs et Jon Skare (chant/guitare) commence à hurler dans le micro. Hélas, le manque de puissance de la voix et l’immobilité des musiciens me font dire que le concert sera long… En dépit de titres efficaces et de refrains entraînants, le groupe reste très statique et c’est bien dommage car leur musique offre toutes les possibilités pour être bien plus dynamique sur scène. Si le trio avait pris le temps de communiquer avec le public, l’ambiance aurait surement été électrique tant la foule paraissait plutôt conquise. Les riffs agressifs côtoient des parties de guitares plus mélodiques et le public répond présent aux rares appels du groupe, sans pour autant provoquer l’euphorie générale. Un show en demi-teinte me concernant, malgré un son propre et des musiciens carrés… En définitive, la prestation de Posthum était plus que respectable du point de vu performance mais demande encore du travail en ce qui concerne l’attitude à adopter sur scène. Plus de communication et de dynamisme auraient été les bienvenus pour profiter pleinement du spectacle.




Place à la formule « 3 en 1 » désormais ! Le Divan du Monde se remplit un peu plus et affiche toujours un nombre appréciable de visiteurs. Les roadies installent le décor sur la scène, dont un drapeau « Sognametal 1994-2014 » avec les initiales des trois formations (V, W, U). 

« Back to Norway now ! »

Cela fait maintenant dix ans que Windir s’est éteint en même temps que le décès de son fondateur Valfar. Né des cendres du combo, Vreid a choisi cette année de rendre hommage à ce groupe de légende en compagnie du frère du défunt, Vegard Bakken, pour assurer le chant sur les morceaux de la formation disparue.

Les musiciens prennent place un à un sur la scène tandis que le public applaudit en rythme sur l'instrumental « Byrjing ». Tout le début du set sera consacré à Windir, avec des morceaux tels que « Arntor, Ein Windir » ou « On The Mountain of Goats », bien connus des fans de la formation. Le public est conquis dès les premières minutes et se déchaîne à grands renforts de pogos endiablés. Scéniquement, Vegard en impose et chauffe la salle déjà en pleine ébullition malgré sa démarche par moments un peu pataude et son air indifférent. Les admirateurs ne se font pas prier pour clamer leur joie et réagissent instantanément aux appels de Sture (guitare/chant), arborant un sourire franc et sincère tout au long du show. Haranguant continuellement l’auditoire, le reste des musiciens se montre également très communicatif tandis que la foule en liesse s’époumone sur les passages mélodiques des différents morceaux. Mention spéciale au morceau « Dance Of Mortal Lust » ayant mis la salle dans un état proche de l’hystérie après que le groupe ait demandé « You guys want to dance ?! ». 

Un court interlude marque le passage à la setlist de Vreid, composée de titres comme « Helvete » ou « Raped By Light », issus du premier album. La reprise se fait sans le frère de Valfar, n’interférant pas dans la prestation du quartet norvégien. En dépit de passages ultra efficaces et de morceaux énergiques tels que « The Reap », une petite baisse de régime se fait sentir dans les mouvements de fosses où les pogos se font un peu plus rares. Le public reste très réceptif, en témoigne l’abondance de secouages de nuques, mais l’ambiance globale prouve que Vreid et Ulcus n’étaient pas les plus gros arguments de vente pour cette date. La formation assure néanmoins le spectacle et l’assistance réagit plus que bien aux riffs directs et aux nombreuses sollicitations du groupe. Pour ma part, pas spécialement adepte des deux combos susmentionnés, j’ai énormément apprécié de les découvrir en live. Cependant, comme une partie des auditeurs, mon attention s’est détournée au bout de plusieurs morceaux et j’espérais un retour imminent à Windir. 

Ce retour se fera pour la fin du concert avec quatre morceaux, dont un particulièrement efficace de Vreid (« Pitch Black »). Le Divan du Monde, férocement agité, se défoule sur l’épique « Svartesmeden og Lundamyrstrolle » et le spectaculaire « Journey To The End » clôture cette soirée avec ses nappes de clavier envoutantes. Les premiers rangs auront même le plaisir de serrer la main des artistes, prenant le temps de saluer et de remercier leur public. 





Une belle date s’achève sur un parfum de nostalgie, des étoiles plein les yeux… La setlist composée de titres des trois formations était équilibrée et l’hommage rendu à la hauteur du génie de Valfar. On regrettera toutefois l’absence de morceaux comme « 1184 » ou « The Spiritlord », faisant pourtant partie des plus représentatifs de la carrière du musicien décédé. Remercions tout de même Garmonbozia et Vreid pour ce grand moment, riche en souvenirs et en émotions. 

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