Après leur passage au Hellfest en juin, Vreid revient dans
nos contrées à l’occasion de leur tournée anniversaire Sognametal 1994-2014.
Dédié aux formations norvégiennes Ulcus, Vreid mais surtout Windir, et plus
précisément à son leader Valfar, décédé dix ans plus tôt, le Sognametal Tour a
enflammé l’Europe en compagnie de leurs compatriotes de Posthum. Ils étaient de
passage en France pour deux dates, dont une parisienne organisée au Divan du
Monde par Garmonbozia. L’occasion idéale pour les fans n’ayant pu assister au
« festival de l’Enfer » de voir ressusciter la légende norvégienne le
temps d’un concert.
Pour un soir de semaine et pour une première partie, la
salle est déjà étonnamment pleine quand les Blackeux de Posthum montent sur les
planches. Les vacances de la Toussaint ne sont certainement pas étrangères à
cette situation, et c’est devant un public assez dense que les Nordiques
ouvrent le bal.
Le set démarre sur un passage mid-tempo et ambiancé, parfait
pour poser le décor et pénétrer dans le Black mélancolique de la formation aux
trois albums. Les guitares lancinantes laissent rapidement place à des riffs
plus accrocheurs et Jon Skare (chant/guitare) commence à hurler dans le micro.
Hélas, le manque de puissance de la voix et l’immobilité des musiciens me font
dire que le concert sera long… En dépit de titres efficaces et de refrains
entraînants, le groupe reste très statique et c’est bien dommage car leur
musique offre toutes les possibilités pour être bien plus dynamique sur scène.
Si le trio avait pris le temps de communiquer avec le public, l’ambiance aurait
surement été électrique tant la foule paraissait plutôt conquise. Les riffs agressifs
côtoient des parties de guitares plus mélodiques et le public répond présent
aux rares appels du groupe, sans pour autant provoquer l’euphorie générale. Un
show en demi-teinte me concernant, malgré un son propre et des musiciens carrés…
En définitive, la prestation de Posthum était plus que respectable du point de
vu performance mais demande encore du travail en ce qui concerne l’attitude à
adopter sur scène. Plus de communication et de dynamisme auraient été les
bienvenus pour profiter pleinement du spectacle.
Place à la formule « 3 en 1 » désormais ! Le
Divan du Monde se remplit un peu plus et affiche toujours un nombre appréciable
de visiteurs. Les roadies installent le décor sur la scène, dont un drapeau
« Sognametal 1994-2014 » avec les initiales des trois formations (V,
W, U).
« Back to Norway now ! »
Cela fait maintenant dix ans que Windir s’est éteint en même
temps que le décès de son fondateur Valfar. Né des cendres du combo, Vreid a
choisi cette année de rendre hommage à ce groupe de légende en compagnie du
frère du défunt, Vegard Bakken, pour assurer le chant sur les morceaux de la formation disparue.
Les musiciens prennent place un à un sur la scène tandis que le public applaudit en rythme sur l'instrumental « Byrjing ». Tout
le début du set sera consacré à Windir, avec des morceaux tels que « Arntor,
Ein Windir » ou « On The Mountain of Goats », bien connus des
fans de la formation. Le public est conquis dès les premières minutes et se
déchaîne à grands renforts de pogos endiablés. Scéniquement, Vegard en impose
et chauffe la salle déjà en pleine ébullition malgré sa démarche par moments un
peu pataude et son air indifférent. Les admirateurs ne se font pas prier pour
clamer leur joie et réagissent instantanément aux appels de Sture
(guitare/chant), arborant un sourire franc et sincère tout au long du show. Haranguant
continuellement l’auditoire, le reste des musiciens se montre également très
communicatif tandis que la foule en liesse s’époumone sur les passages
mélodiques des différents morceaux. Mention spéciale au morceau « Dance Of
Mortal Lust » ayant mis la salle dans un état proche de l’hystérie après
que le groupe ait demandé « You guys want to dance ?! ».
Un court interlude marque le passage à la setlist de Vreid,
composée de titres comme « Helvete » ou « Raped By Light »,
issus du premier album. La reprise se fait sans le frère de Valfar,
n’interférant pas dans la prestation du quartet norvégien. En dépit de passages
ultra efficaces et de morceaux énergiques tels que « The Reap », une
petite baisse de régime se fait sentir dans les mouvements de fosses où les
pogos se font un peu plus rares. Le public reste très réceptif, en témoigne
l’abondance de secouages de nuques, mais l’ambiance globale prouve que Vreid et
Ulcus n’étaient pas les plus gros arguments de vente pour cette date. La
formation assure néanmoins le spectacle et l’assistance réagit plus que bien
aux riffs directs et aux nombreuses sollicitations du groupe. Pour ma part, pas
spécialement adepte des deux combos susmentionnés, j’ai énormément apprécié de
les découvrir en live. Cependant, comme une partie des auditeurs, mon
attention s’est détournée au bout de plusieurs morceaux et j’espérais un retour
imminent à Windir.
Ce retour se fera pour la fin du concert avec quatre morceaux,
dont un particulièrement efficace de Vreid (« Pitch Black »). Le
Divan du Monde, férocement agité, se défoule sur l’épique « Svartesmeden og Lundamyrstrolle » et le spectaculaire
« Journey To The End » clôture cette soirée avec ses nappes de
clavier envoutantes. Les premiers rangs auront même le plaisir de serrer la
main des artistes, prenant le temps de saluer et de remercier leur public.
Une belle date s’achève sur un parfum
de nostalgie, des étoiles plein les yeux… La setlist composée de titres des
trois formations était équilibrée et l’hommage rendu à la hauteur du génie de
Valfar. On regrettera toutefois l’absence de morceaux comme « 1184 »
ou « The Spiritlord », faisant pourtant partie des plus
représentatifs de la carrière du musicien décédé. Remercions tout de même
Garmonbozia et Vreid pour ce grand moment, riche en souvenirs et en émotions.
Photos : Vyzhas - Pavillon 666
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