Chronique | Skrømt - "Sjelebrann" (Progressive Pagan Black Metal - Norvège)


Skrømt - "Sjelebrann" (Album, 2014)

Tracklist

01. Prolog - 03:34
02. Sorg - 06:29
03. Syk - 06:39
04. Slumsøstre - 06:29
05. Askens Despot - 07:53
06. Spirer i stein - 06:10
07. Skjære - 05:51
08. Jeg tok regnet som min brud - 06:09

Extrait à écouter


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            La Norvège doux pays, avec son Black Metal et ses églises qui brûlent. Glorieux passé, empli de mélancolie pour tout amateur de Black Metal. Mais aussi avec ses nombreux groupes undergrounds plus ou moins plagiés sur les anciens.
C’est de ce pays plein de dualité au niveau du Black Metal que nous vient le groupe qui va nous intéresser, à savoir Skrømt (qui signifie dans le folklore Norvégien les choses indéterminées à caractère surnaturel). Il s’agit d’un groupe de Progressive Pagan Black Metal formé en 2011 qui sort cette année son premier opus, « Sjelebrann » (Feu de l’âme) en autoproduction. A noter l’arrivée en 2013 d’un tubiste au sein de la formation. Un des éléments qui fait la particularité de cet opus.

          L’artwork est assez classique, un aigle les ailes écartées sur un fond marron, avec une texture qui rappelle le bois (toile de peinture). Mais le logo du groupe dénote déjà des groupes de Black Metal classiques avec un style plus Metal moderne. De quoi être dubitatif vis-à-vis du style pratiqué. Et ce n’est que le commencement.

         L’album débute sur des bruits d’ambiance, du vent dans les arbres, un homme qui ouvre la porte de sa cabane, allume un feu. Des pages se tournent et l’homme commence à déclamer un texte en Norvégien. Le synthé pose une ambiance épique, les derniers mots de l’homme résonnent alors que le synthé, plus dramatique, prend de l’ampleur. Le narrateur reprend. Sa voix et le synthé sont au même niveau.
           C’est avec le second morceau, ‘Sorg’ que la musique du groupe débute. Le groupe propose dans ce morceau un Black Metal classique et efficace mais avec le Tuba qui permet de créer une atmosphère mélancolique et prenante. Mais là n’est pas la seule originalité du groupe. Au milieu du morceau le synthé prend une place importante et joue une atmosphère glauque old-school, plus dans un esprit Prog / Psychédélique des années 70’s. Le chant passe alors du Black Metal au Depressive Black. Mais ce n’est que pour mieux reprendre avec un second cri plus clair qui donne le côté Epic et Pagan du groupe.
           A l’image du morceau ‘Syk’ avec sa guitare sèche et son synthé d’inspiration Genesis, le groupe joue avec ses influences et les mélanges dans une musique personnelle et atypique. Entre glorieux chant Païen et moment de pure mélancolie ou même de rêverie psychédélique (le morceau ‘Askens Despot’ est un parfait exemple de ce mélange). Le titre ‘Slumsøstre’ possède même un superbe duo chant masculin clair et chant féminin qui renforce ce côté mélancolique mais aussi l’idée du groupe de dépasser les codes du Black Metal classique. La basse consolide alors le côté psychédélique et épique à la fois avec ses notes qui résonnent. Le tuba présent tout le long de l’album crée un paysage sonore dramatique et pesant.

           Si je devais faire un reproche à cet opus c’est le chant clair masculin de ‘Spirer i stein’ où ce dernier n’est pas tout à fait juste. Mais l’ambiance qui s’en dégage est oppressante à souhait, dès lors que l’on s’y plonge totalement nous pouvons en faire abstraction.

          « Sjelebrann » de Skrømt, est un opus où chacune influence apporte un côté novateur dans l’approche du Black Metal proposée par le groupe. Les atmosphères sont variées tout en gardant une cohésion d’ensemble. Même si quelques petits défauts persistent (artwork trop classique ou chant clair pas toujours juste). L’ensemble est d’une qualité qui n’augure que le meilleur pour l’avenir du groupe. La relève de la scène Norvégienne est assurée avec des groupes de ce calibre qui puise ses racines dans son histoire musicale sans pour autant s’y empêtrer.

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Auteur : Morgan




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