Chronique | Grorr - "The Unknown Citizens", 2014


Grorr - "The Unknown Citizens" (album, 2014)

Tracklist

I
1. The Fighter – Pandemonium   06:22
 2. The Fighter – Facing Myself   04:14
 3. The Fighter – Oblivion   06:25 
II
 4. The Worker – Don’t try to fight…   06:06
 5. The Worker – You Know You’re Trapped…   04:48
6. The Worker – But Still Hope…   05:29
III
7. The Dreamer – Unique   05:20
8. The Dreamer – A New Circle   03:46
9. The Dreamer – Alone At Last   05:01

Extrait à écouter



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Ethnic Progressive Metal ? Hum… Pardon ? 
Dans la grande « Metal-School » il y en a qui sortent du lot, genre vraiment. Ce groupe se prénomme « Grorr » comme… Comme rien d’ailleurs. Mais un nom qui annonce la couleur, le rugissement d’un tigre asiatique ou un truc du style. Grorr nous sort cette année un album ma foi bien sympathique, fondé sur le poème « The Unknown Citizens » de W.H Auden, poète américain du 20e siècle qui avait pour particularité de connaitre beaucoup de formes poétiques et de se les approprier. Un homme de talent dirons-nous. Cette particularité colle également avec les musiciens de Grorr, formation paloise mettant en œuvre une musique peu commune. En effet, l’« Ethnic Progressive Metal » est une nouveauté pour moi, tout comme ce groupe.

Alors à la première écoute, j’ai ri seul des comparaisons que j’ai pu faire dans ma tête. Petit smile dans le métro en te disant que cela ressemble pas mal à Meshuggah sur « Destroy Erase Improve » (pour les riffs) et Médiéval II Total War pour le côté écrasant des samples guerriers et traditionnaux en fond. Finalement, après maintes écoutes, le plaisir est au rendez-vous. Une chose est sûre, ici on cherche de l’ordre, un monolithe et une assise dans le monde du Folk, du prog et de l’ethnic metal. Mais là où je suis surpris, c’est qu’en attendant une musique tribale et prenante et bien je me retrouve face à du metal symphonique durant les trois premières pistes. Ce qui n’est pas trop mon univers musical à la base mais je me résous à rentrer dedans car franchement, ça tabasse. Le côté martial et écrasant de l’alliance des guitares à la Meshuggah et des trompettes guerrières fait froncer les sourcils et fait paraitre énervé alors que la vie est belle, voyons. Mais là où je suis sur le fondement de ma personne, soit sur le cul, c’est à l’écoute du chant. En effet, Bertrand, passe par tous les chemins gutturaux et connait son sujet, ce qui rend la musique encore plus riche et juste. Du grave, de la maîtrise, du gueulé, un sans-faute.

L’échelle de la violence est ici très saccadée et martelée par la guitare qui tranche et une batterie qui tape à fond sur la « crash », « Oblivion » se veut progressive et les mecs rentrent quand même dans le tas quand ca commence. La grande question que je me suis posé sur cet album, c’est sur le travail de composition, je me suis longtemps demandé si le Folk/Ethnic était composé avant le metal qui lui, se pose dessus, à l’instar d’un « Salam » d’Arkan. Grorr s’approche des références dans le genre, ils touchent du doigt Orphaned Land par exemple. Le seul reproche est l’utilisation à mon sens trop monocorde de la guitare, ce qui peut parfois m’irriter, mais le groove de la basse et de la batterie font danser mes neurones dans cette originalité mêlant musique occidentale et orientale. Sur « Don’t Try To Fight », la double pédale s’introduit dans un folklore orientale, c’était du jamais entendu.  Mais le morceau à ne pas louper pour les métalleux ou non, c’est le titre « You know You’re Trapped… » qui allie ce qui semble être des chants basques et du violon. Du plaisir pour tout amateur de musique du monde et de metal. Comme si l’âme de Pad Brapad (Urban Tzigane français) renaissait en metal.
Ouvrez votre esprit ou Grorr le fera à votre place. Ecouter « The Unknown Citizens », c’est d’une certaine manière, découvrir le monde avec la vision d’un palois. Enfin de cette formation paloise tout du moins (j’espère que tous les palois ne sont pas aussi barrés !!). J’ai trouvé ce full lenght très sentimental au niveau des mélodies, on veut nous toucher, ça ne fait pas que tabasser.

Il faut savoir que chaque morceau a une histoire et se suit, ce qui fait que pour moi, l’écoute aléatoire de l’album fait perdre son sens à la musique. Grorr sort avec cet album par la grande porte avec une production béton, des compositions personnelles et complexes. La maîtrise d’un metal progressif et d’un folklore aussi vaste ne peut que s’applaudir. *Clap – Clap – Clap*.

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Auteur : Hugod


 

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