Chronique | Australasia ou la prévision d'un voyage avec turbulences

Australasia - "Vertebra", 2013

Tracklist

01. Aorta
02. Vostok
03. Zero
04. Aura
05. Antenna (clip à visualiser)
06. Volume
07. Vertebra
08. Apnea
09. Deficit
10. Cinema

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Autralasia est un récent groupe italien formé en 2012, année de leur premier album : Sin4tr4. Le groupe n'aura donc pas tardé à sortir le second, Vertebra, dont quelques titres ont été repris du premier.

Pour décrire leur son, rien de moins qu'un mix entre du post-rock, du post-métal, du shoegaze et de l'électro, pour ne pas utiliser encore d'autres termes tels que Trip Hop... Quant à leur univers, il s'est vu grandir avec certains compositeurs de BO, dont Ennio Morricone comme cité, puis s'est nuancé avec certains groupes de post-rock tels que Pelican ou Mono. L'univers se retrouve assez proche de celui du groupe australien Sleepmakeswaves (pour éventuellement permettre de situer...).

L'artwork de l'album est relativement simple et précis, la nature est largement de mise, tout comme leur premier artwork qui représentait un cheval. Le groupe mise davantage sur une nature vivante, voir clairement fugace, vagabonde par le choix d'animaux vifs (et le clip lui même rend compte de cet attrait à la vivacité).

La première composition, bien que n'étant pas spécifiée comme introduction, se charge bien de lancer les suivantes. Le ton post-rock est bien là, avec une atmosphère bien vaporeuse est rapidement brouillée par un mouvement plus violent et rapide avec des passages de percussions tendant pour le coup vers un post-métal secoué. Puis arrivent les appréciables choeurs féminins sur la fin, et voilà qu'en 4 minutes, Aorta aura déjà démontré la complexité d'un groupe aux idées évasives.

Les morceaux se poursuivent, assez rapidement de par leur temps, et nous dévoilent des univers différents à chaque occasion. L'intérêt de cet album est bien la diversité, qui pourrait malheureusement parfois tomber dans la réalisation de simples aperçus de leurs capacités et de leur monde. Les idées sont bonnes, mais trop rapidement bouclées, au risque de frustrer l'auditeur.

L'album "Vertebra" perturbe par ses contradictions. Il n'est pas question ici de prendre le parti de choisir une dimension bien définie, malgré une impression générale d'un groupe qui va droit au but, avec de courtes pistes au titre presque sèchement énoncé, loin des habitudes des morceaux de post-rock. En parallèle, le groupe témoigne d'un honnête intérêt fort à emporter, à séduire et à surprendre par une multitudes de sons et de genres, au péril de quelques passes maladroites. En effet, à trop vouloir user de variété, certains effets ou morceaux ne semblent être que survolés, négligés alors qu'avec un peu plus de recul et de finesse ils ne se montreraient que bluffants et totalement envoutants.

Sans oublier que la formation est récente, il ne reste qu'à souhaiter au groupe de trouver ses repères afin de mieux poser les effets et de travailler plus en détails des compos qui pourraient s'avérer être le coup de pied idéal pour décoller ! Le potentiel est là, il est tout de suite ressenti, alors la seule envie est de le voir s'épanouir, quitte à en prendre le temps !

Australasia - Antenna