Fierté de la scène Black underground française, les
Parisiens de Temple Of Baal démarrent sans ménagement avec leur style
dévastateur. Après maintenant presque 16 ans d’existence, le groupe s’est déjà
forgé une belle réputation dans le milieu et sa notoriété ne cesse de croître.
Leur dernier album « Verses of Fire » sorti en Octobre dernier ayant
fait l’unanimité auprès des fans de la formation, a également comblé bon nombre
d’amateurs de Black brutal et de Black/Death musclé. Sans surprise, c’est donc
avec une franche agressivité qu’Amduscias (Chant/Guitare) délivre ses riffs
puissants et destructeurs. Autant le dire tout de suite, leur prestation au
Wolf Throne m’avait laissée complètement de marbre mais cette fois ils nous ont
servi un show réellement intense et dynamique. Question de goûts, certains
diront sans doute qu’ils ont préféré la prestation à Saint-Germain en Laye mais
le public présent m’a semblé plus attentif et les musiciens bien plus féroces.
Même si la majorité de la setlist était orientée sur des morceaux plutôt
Black/Death, T.O.B n’en oublie pas pour autant ses premiers amours et incorpore
des titres plus old school et Black/Thrash venus des premiers albums. Toutefois,
le son par moment un peu approximatif selon moi aurait pu être plus travaillé
et gagner en précision.
C’est au tour d’Antaeus d’animer la salle du Trabendo déjà
bien pleine. Officiant dans un Black Metal assez brutal depuis 1994, les
Franciliens ne font pas dans la dentelle et les trois albums qui ont fait leur
succès sont là pour en témoigner. Pour ce genre de groupe il arrive
généralement deux cas de figure : soit on adore, soit on déteste, en tout
cas on n’est rarement sans avis sur la question. Pour ma part, je fais plutôt
partie de la deuxième catégorie, mais leur prestation au Wolf Throne Festival
avait quand même réussi à m’accrocher du début à la fin. C’est donc avec
certaines exigences qu’il me tarde d’écouter de nouveau le déchaînement de
fureur et de haine qu’est Antaeus en live. Hélas, difficile de juger quand la
seule chose qu’on entend est un bourdonnement sourd tout le long de la
prestation. Car oui, c’est bien la seule chose que j’ai discerné. A la rigueur,
le chant de MKM ainsi que les cymbales se détachaient de ce vrombissement d’une
lourdeur exagérée. En revanche pour ce qui est des riffs, je les ai trouvés peu
distincts et les basses écrasaient l’ensemble. Au niveau du jeu scénique aucune
surprise, sensiblement le même qu’au Wolf Throne, si ce n’est que je l’ai
trouvé plus mou par rapport à la rapidité de la musique et de la puissante sauvagerie
en œuvre, et aucune communication avec le public. Un jeu de lumière sans grand
intérêt, l’impression d’entendre le même morceau pendant une heure... Autant
dire que j’attendais Watain avec impatience. Précisons toutefois que la
formation a su livrer une performance carrée, efficace et destructrice. Headbangs de rigueur, les amateurs du style semblaient pleinement
satisfaits mais ayant été agréablement surprise au Wolf Throne, j’ai trouvé le
show de ce soir assez décevant.
Le changement d’ambiance se fait sentir dès les premières
installations scéniques : croix inversées, mise en place d’objets occultes
sur un autel au milieu de la scène, panneaux composés de squelettes d’animaux
de chaque côté... Les roadies s’affairent à concocter une atmosphère lugubre
afin d’accueillir la tête d’affiche tant attendue : Watain.
Après avoir soigné leur présentation aux petits oignons,
l’équipe laisse place à la messe noire. Les lumières s’éteignent afin de créer
une ambiance sinistre et infernale, et le concert débute avec l’instrumental
« Night Vision ». L’attente se fait de plus en plus insupportable et
oppressante mais enfin, le groupe entre en scène. Entre temps, les fans ont
remarqué l’odeur désagréable qui émane des backstages pour nous chatouiller les
narines. On parle déjà d’un bain de sang ou de cadavres d’animaux. Pourtant, il
n’y aura rien de plus qu’un verre de sang qu’un Erik Danielsson très en voix
balancera sur le public au début de « Devil’s Blood ». Pas de quoi
s’alarmer donc, mais l’odeur persiste et le chanteur, sans doute incommodé,
allumera un bâton d’encens sur son autel (senteur fruits rouges, ça fait plus
trve pour invoquer le Diable). Les Suédois nous servent un show énergique et
Erik Danielsson varie son jeu scénique entre des mouvements nerveux et des
moments de transe, ses yeux révulsés laissant apercevoir le blanc de ses
orbites. La première partie du set fait la part belle aux morceaux les plus
cultes du groupe. Les riffs ravageurs de « Devil’s Blood » laissent
place à l’agressivité de « Reaping Death » avec des musiciens en
grande forme. Arrive ensuite le titre éponyme du dernier album « The Wild
Hunt ». Ce dernier a d’ailleurs quelque peu divisé les avis des fans,
moi-même n’ayant pas aimé cet opus, mais force est de constater que les titres
sont un régal en live, particulièrement celui-ci. J’ai eu en revanche un
passage à vide durant « All That May Bleed », vite comblé par
« Sworn To The Dark » et le public scandant le refrain en chœur.
« Waters Of Ain » conclura cette soirée avec le solo de fin
magistralement exécuté (hélas pas en entier, à mon grand dam) et une foule au
sommet du ravissement.
Au final, une date alléchante qui aura su satisfaire les
amateurs de tous les types de Black Metal. Néanmoins, si certains ont prit leur
billet à l’annonce des premières parties, j’ai été relativement déçue par cette
programmation. Ayant vu d’autres dates de Watain avec Shining ou Destroyer 666
en première partie, je m’attendais à quelque chose de tout aussi appétissant.
Mon appétit n’aura pas été pleinement comblé mais Watain aura été à la hauteur
de mes espérances et de celles des fans. Remercions Garmonbozia pour avoir fait
venir ces légendes dans nos frontières et qui plus est, dans une salle
spacieuse et agréable.
Auteur et photographe : Camille
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