Live Report : Watain, Antaeus & Temple Of Baal au Trabendo, Paris


Après Shining le 30 Novembre et Marduk le 9 Décembre au Nouveau Casino, Garmonbozia reste dans la programmation Black Metal Suédois en apportant les compatriotes du sieur Niklas, j’ai nommé Watain. N'ayant pas posé les pieds dans nos contrées depuis deux ans, c'est au Trabendo qu'Erik Danielsson et ses compères accompliront leur rite démoniaque. Pour ouvrir le bal, deux groupes bien connus par le public français : Temple Of Baal et Antaeus, remontant sur les planches après leurs prestations respectives au Wolf Throne Festival le 9 Novembre dernier. Nombreux sont les hésitants qui ont finalement succombé au désir de venir ce soir grâce à l’annonce des premières parties.


Fierté de la scène Black underground française, les Parisiens de Temple Of Baal démarrent sans ménagement avec leur style dévastateur. Après maintenant presque 16 ans d’existence, le groupe s’est déjà forgé une belle réputation dans le milieu et sa notoriété ne cesse de croître. Leur dernier album « Verses of Fire » sorti en Octobre dernier ayant fait l’unanimité auprès des fans de la formation, a également comblé bon nombre d’amateurs de Black brutal et de Black/Death musclé. Sans surprise, c’est donc avec une franche agressivité qu’Amduscias (Chant/Guitare) délivre ses riffs puissants et destructeurs. Autant le dire tout de suite, leur prestation au Wolf Throne m’avait laissée complètement de marbre mais cette fois ils nous ont servi un show réellement intense et dynamique. Question de goûts, certains diront sans doute qu’ils ont préféré la prestation à Saint-Germain en Laye mais le public présent m’a semblé plus attentif et les musiciens bien plus féroces. Même si la majorité de la setlist était orientée sur des morceaux plutôt Black/Death, T.O.B n’en oublie pas pour autant ses premiers amours et incorpore des titres plus old school et Black/Thrash venus des premiers albums. Toutefois, le son par moment un peu approximatif selon moi aurait pu être plus travaillé et gagner en précision.








C’est au tour d’Antaeus d’animer la salle du Trabendo déjà bien pleine. Officiant dans un Black Metal assez brutal depuis 1994, les Franciliens ne font pas dans la dentelle et les trois albums qui ont fait leur succès sont là pour en témoigner. Pour ce genre de groupe il arrive généralement deux cas de figure : soit on adore, soit on déteste, en tout cas on n’est rarement sans avis sur la question. Pour ma part, je fais plutôt partie de la deuxième catégorie, mais leur prestation au Wolf Throne Festival avait quand même réussi à m’accrocher du début à la fin. C’est donc avec certaines exigences qu’il me tarde d’écouter de nouveau le déchaînement de fureur et de haine qu’est Antaeus en live. Hélas, difficile de juger quand la seule chose qu’on entend est un bourdonnement sourd tout le long de la prestation. Car oui, c’est bien la seule chose que j’ai discerné. A la rigueur, le chant de MKM ainsi que les cymbales se détachaient de ce vrombissement d’une lourdeur exagérée. En revanche pour ce qui est des riffs, je les ai trouvés peu distincts et les basses écrasaient l’ensemble. Au niveau du jeu scénique aucune surprise, sensiblement le même qu’au Wolf Throne, si ce n’est que je l’ai trouvé plus mou par rapport à la rapidité de la musique et de la puissante sauvagerie en œuvre, et aucune communication avec le public. Un jeu de lumière sans grand intérêt, l’impression d’entendre le même morceau pendant une heure... Autant dire que j’attendais Watain avec impatience. Précisons toutefois que la formation a su livrer une performance carrée, efficace et destructrice. Headbangs de rigueur, les amateurs du style semblaient pleinement satisfaits mais ayant été agréablement surprise au Wolf Throne, j’ai trouvé le show de ce soir assez décevant. 




    Le changement d’ambiance se fait sentir dès les premières installations scéniques : croix inversées, mise en place d’objets occultes sur un autel au milieu de la scène, panneaux composés de squelettes d’animaux de chaque côté... Les roadies s’affairent à concocter une atmosphère lugubre afin d’accueillir la tête d’affiche tant attendue : Watain.

Après avoir soigné leur présentation aux petits oignons, l’équipe laisse place à la messe noire. Les lumières s’éteignent afin de créer une ambiance sinistre et infernale, et le concert débute avec l’instrumental « Night Vision ». L’attente se fait de plus en plus insupportable et oppressante mais enfin, le groupe entre en scène. Entre temps, les fans ont remarqué l’odeur désagréable qui émane des backstages pour nous chatouiller les narines. On parle déjà d’un bain de sang ou de cadavres d’animaux. Pourtant, il n’y aura rien de plus qu’un verre de sang qu’un Erik Danielsson très en voix balancera sur le public au début de « Devil’s Blood ». Pas de quoi s’alarmer donc, mais l’odeur persiste et le chanteur, sans doute incommodé, allumera un bâton d’encens sur son autel (senteur fruits rouges, ça fait plus trve pour invoquer le Diable). Les Suédois nous servent un show énergique et Erik Danielsson varie son jeu scénique entre des mouvements nerveux et des moments de transe, ses yeux révulsés laissant apercevoir le blanc de ses orbites. La première partie du set fait la part belle aux morceaux les plus cultes du groupe. Les riffs ravageurs de « Devil’s Blood » laissent place à l’agressivité de « Reaping Death » avec des musiciens en grande forme. Arrive ensuite le titre éponyme du dernier album « The Wild Hunt ». Ce dernier a d’ailleurs quelque peu divisé les avis des fans, moi-même n’ayant pas aimé cet opus, mais force est de constater que les titres sont un régal en live, particulièrement celui-ci. J’ai eu en revanche un passage à vide durant « All That May Bleed », vite comblé par « Sworn To The Dark » et le public scandant le refrain en chœur. « Waters Of Ain » conclura cette soirée avec le solo de fin magistralement exécuté (hélas pas en entier, à mon grand dam) et une foule au sommet du ravissement. 











Au final, une date alléchante qui aura su satisfaire les amateurs de tous les types de Black Metal. Néanmoins, si certains ont prit leur billet à l’annonce des premières parties, j’ai été relativement déçue par cette programmation. Ayant vu d’autres dates de Watain avec Shining ou Destroyer 666 en première partie, je m’attendais à quelque chose de tout aussi appétissant. Mon appétit n’aura pas été pleinement comblé mais Watain aura été à la hauteur de mes espérances et de celles des fans. Remercions Garmonbozia pour avoir fait venir ces légendes dans nos frontières et qui plus est, dans une salle spacieuse et agréable. 

Auteur et photographe : Camille

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