Chronique | Lutece - "Awaking Ancient Gods" : le début d'une identité musicale


Lutece - "Awaking Ancient Gods", 2008

Tracklist

1. Mystic Hill
2. Epona's Riders
3. Awaking Ancient Gods
4. Iron Will
5. The Path to Avalon



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Lutèce. Un nom qui ne peut que vous être familier. Un nom qui évoque la servitude d’un peuple. Un peuple dont nous revendiquons l’héritage. Héritage latinisé à plusieurs reprises. Nombreux sont les esprits que la catin de Constantin a pervertit ! Incontrôlable fut son engeance. La mémoire des anciens, maculée de leur propre sang, ne fut bientôt qu’un soupir.

Les bardes modernes chantent aujourd’hui les louanges de l’ancien temps
Nous rappelant que nous fûmes jadis l’épée qui saigna Rome en son flanc.

Officiant sur la scène Parisienne depuis 2006, Lutece à su dessiner son nom sur de nombreuses lèvres. Leur dernière création – la plus acclamée d’entre elles – ne vous est sans doutes pas inconnue. En 5 années, le fruit a eu le temps mûrir. Sa saveur, il la tient d’une quête identitaire certaine. Croquons donc à pleine dent, et contemplons les graines. Peut-être aurez-vous envie de les planter à votre tour.

C’est donc ‘Awaking Ancient Gods’ qui retient ici notre attention. Sorti en 2008, édité à nouveau en 2011. Cinq titres. Quinze minutes. Trop court pour certains. Et pourtant assez long pour qu’on y prête une oreille et un regard attentif. Cet E.P est – ironiquement ? – situé au centre de la discographie de Lutece. Une telle place laisse à penser qu’il à un rôle transitoire entre ‘…And Ancestors still Remain’ et ‘…Our Ashes Blown Away’.
C’est au loin, sur de solitaires montagnes que nous transporte l’artwork de ‘Awaking Ancient Gods’. Sur le flanc d’une d’entre elle, Vercingétorix nous apparaît comme dans un rêve. La pluie à lavé les sols du sang de ses guerriers. La mort, elle, hante toujours ces lieux. Le courroux de Taranis se nourrit de leurs plaintes fantomatiques.

Lutte et mémoire semblent être les maîtres mots. L’esprit guerrier n’est pas une nouveauté. Avec des titres tels que ‘Alésia’, la formation avait déjà exploré cet aspect. L’EP a pourtant une portée plus singulière, et ne se cantonne pas dans de simples louanges guerrières. Les paroles du titre éponyme, ainsi que de ‘Mystic Hill’ font écho à l’ambiance onirique de ‘…And Ancestors still Remain’. Une poésie certaine s’en dégage.

Par ailleurs, alors que le premier opus avait une portée très vaste, piochant tantôt dans la mythologie nordique (cf. Entrance to the Asgard Gate) tantôt dans la mythologie celtique (cf. Storm from golden Hall), la formation décide ici de centrer son intérêt sur une seule d’entre elles. La présence du rebelle Arverne sur la pochette semble dépasser le simple choix esthétique.

‘Awaking Ancient Gods’ avait un défi à relever : se parer d’une meilleure production que son prédécesseur. Nous pouvons féliciter la formation. C’est chose faite. Les instruments se distinguent les uns des autres. La batterie du premier album – programmée – manquait cruellement d’identité. Désormais énergique, elle pose les bases d’une rythmique puissante. ‘Awaking Ancient Gods’ est une injection d’adrénaline dont Lutece avait grandement besoin. La formation s’essaye ici à des rythmes plus entraînants. Il en résulte une ambiance martiale. Les plus intrépides d’entre vous se laisseront guider par ‘Epona’s Riders’. Quant aux autres, peut-être préféreront-ils ‘Awaking Ancient Gods’, voire même ‘The Path to Avalon’. C’est sur ce titre instrumental que l’aventure prend fin. Célébration solennelle de la légende Arthurienne.

Cinq titre. Quinze minutes. Une évolution conséquente. Une seule année sépare cet EP de ‘…And Ancestors still Remain’. Pourtant, ils diffèrent dès la première note. ‘Awaking Ancient Gods’ s’éloigne du chemin tracé par son prédécesseur, au détriment de la dimension onirique de ce dernier. A l’écoute de ‘…Our Ashes Blown Away’, cette évolution témoigne d’une recherche identitaire certaine. Cette recherche, à abouti sur la sortie d’un des meilleurs albums de Black Metal Français de l’année.

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Auteur : Waldo.L





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