En ce dimanche 29 septembre 2013 au
Klub (Paris), le Black Metal est mis à l’honneur. Organisée
par Extrême Factory et Petite Nimue, cette soirée réunit quatre
groupes français dont un Bordelais et un Lorrain venus en découdre
sur le territoire parisien. The Negation, Natremia et
Codex Inferis s’enchaîneront avant de laisser place à
Moonreich venu défendre son nouvel album « Terribilis
Est Locus Iste » sorti en avril 2013 et ayant déjà fait
l’unanimité auprès des amateurs du genre.
Le premier groupe qui amorce la soirée
n’est autre que The Negation que j’avais eu l’occasion
de voir au Paris Poppins le 28 avril dernier en première
partie d'Azziard. Leur prestation m’avait alors semblé
fade mais la salle y était peut être pour beaucoup car cette fois-ci j’ai été agréablement surprise. Le combo, fondé en 2012 par
des membres d'Halphas, Moonreich, Diktat et
Azziard, nous offre un show agressif et cinglant. Opérant
dans un Black/Death incisif, les Parisiens nous délivrent un set
sombre et malsain, sans pour autant renier l’efficacité. La
performance est bien au-dessus de ce que j’imaginais et le reste de
l’assistance est très réceptive. Cependant, le groupe ne fait
pas vraiment preuve d’une grande originalité et ne prend pas
énormément de risques. La réussite de leur prestation tient
surtout de leurs riffs puissants et du charisme d’ASA (chant). Le
résultat manque un peu de renouvellement mais reste prometteur pour
la jeune formation.
Les Bordelais de Natremia prennent
en main la suite des opérations assez rapidement et proposent un
Black Metal brutal, propre et maîtrisé. Plus ambiancé que le
groupe précédent, c’est pourtant eux qui lancent les premiers
pogos de la soirée. Les morceaux, agressifs et accrocheurs,
enthousiasment le public qui commence gentiment à se déchaîner.
Il faut reconnaître que le duo Mephisto/Naamah (tous deux à la
guitare et au chant) fonctionne à merveille : charismatiques et
intimidants à la fois, ils réussissent à capter l’attention de
l’auditoire. Les riffs tranchants et la batterie foudroyante
d’Äaerzerath achèvent de séduire l’assemblée. Leur reprise
d’ « I am the graves of the 80's»
de Darkthrone clos magistralement la prestation pour le plus
grand plaisir des spectateurs. Natremia nous sert un set
impeccablement exécuté et d’un professionnalisme qui n’a rien à
envier aux plus grands.
C’est au tour des Lorrains de Codex
Inferis de nous montrer de quoi ils sont capables. Formé en 2007
sur les bases du groupe Waldgeist (2005), Cadavre (chant) et
ses compères opèrent dans un style qu’ils qualifient eux-mêmes
de « Hateful war metal » depuis leur formation mais
tendent aujourd’hui à renouer avec un Black plus traditionnel.
Tout au long de la prestation, je sens bien le côté haineux mais
pas franchement le côté « war » ni vraiment « pure
Black ». Musicalement parlant, tout est relativement propre,
mais je ne suis pas franchement emballée plus que ça. Les morceaux
me semblent longs, il n’y a pas vraiment d’échanges avec le
public, seul Cadavre est charismatique, le reste des membres me
paraît assez peu présents... Par ailleurs, pour un style se voulant
être un déchaînement de haine, je ne vois pas de pogos ni
d’engouement particulier. Au contraire, le public a l’air peu
réceptif, les applaudissements sont timides et je vois quelques
personnes sortir de la salle avant la fin. Bien dommage car les
compositions restent néanmoins intéressantes, mais s’ils ne
veulent pas se faire dévorés par la concurrence ils devront s’imposer
avec plus de force et de fermeté sur scène.
Après cette petite baisse de régime,
Moonreich entre enfin en scène, bien déterminé à remuer le
Klub. Depuis 2008, le groupe enchaîne les concerts et sort en
2011 « Loi Martiale » mais les titres proposés sont
finalement assez inégaux, certains banals, d’autres très
convaincants. Avec leur dernier album « Terribilis Est Locus
Iste », les Parisiens ont su pleinement exploiter leur
potentiel à tel point que la majorité s’accorde pour dire qu’ils
nous ont livré un disque maîtrisé, destructeur et précis. Il est
alors normal que le public ait des exigences mais ces dernières ne
seront, hélas, pas pleinement comblées.
Les musiciens prennent place et Weddir
(Chant/guitare) en impose dès le début tant de par sa carrure que
par son coffre. Le son est tout de même un peu brouillon mais
l’assistance semble satisfaite par ce déchainement de violence. En
revanche Macabre (basse) commence rapidement à devenir désagréable.
Alcoolisé et agressif depuis son entrée, il pose parfois sa basse
pour faire des doigts d’honneur au public, lui cracher dessus, et
essayer de se battre avec un spectateur. Tant et si bien que c’est
le public lui-même qui intervient et Weddir qui tente de canaliser
son compagnon tandis que Clément (guitare) continue à assener des
riffs redoutables et William (batterie) reste imperturbable derrière
ses fûts. Hormis ces incidents, Moonreich enchaîne
puissamment les morceaux. Le public n’est pas rancunier et semble
même très réceptif mais ce n’est que vers les derniers titres
que l’on verra enfin des pogos se déclencher. Par ailleurs le
bassiste en profitera pour faire encore des siennes, assenant des
coups de pieds aux Blackeux tombant sur la scène malgré eux. La set
list est variée et fait honneur au nouvel album mais malheureusement
Weddir choisira de la raccourcir du fait de l’ambiance désagréable.
Finalement, un bilan plutôt mitigé : les compositions prennent
toute leur ampleur en live, la guitare est intense et la batterie
impressionnante, dommage que le bassiste ait faillit gâcher le
spectacle.
Pour conclure, une soirée très riche
et intéressante pour les premiers groupes mais une grosse déception
pour Moonreich. Un comportement inacceptable de la part de
Macabre, de ceux qui donnent non seulement une mauvaise image du
groupe mais également une mauvaise image du milieu en général.
Néanmoins, le reste de la formation a su relever le niveau et le
public au fond de la salle n’a pas eu à subir les débordements et
n’ont pas remarqué les problèmes concernant le bassiste,
profitant du show dans les meilleures conditions. On espère que la
prochaine fois, l’ensemble de la salle pourra avoir cette chance.
Photos & Report: Camille L.
Commentaires
Enregistrer un commentaire