Chronique | Izegrim - "Congress Of The Insane" : un périple entre horreur et démence


Izegrim - "Congress Of The Insane", 2013

01. Relic of the Past
02. Decline and Fall
04. Endless Strive
05. Deterioration from Perfection
06. Unchallenged Dominance
07. Modern Day Freak
08. The Legion
09. Carousel of Death
10. Manifest of a Megalomaniac
11. Carnival of Deception

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       Deux ans après “Code Of Consequences” Izegrim nous revient cette année avec un quatrième album intitulé “Congress Of The Insane”. Le groupe de Death/Thrash hollandais formé en 1996 signe donc son deuxième opus chez Listenable Records et nous plonge par la même occasion dans un décor horrifique où frénésie et folie sont les maîtres mots. Le ton est tout d'abord donné par un artwork très réussi, les fans d'Horreur y verront sans doute une référence à Pennywise the Dancing Clown (tiré du livre de Stephen King “It” et de son adaptation en tant que mini-série) mais aussi au personnage du Captain Spaulding présent dans les deux premiers films de Rob Zombie (“The House Of 1000 Corpses” et “The Devil's Rejects”). Les couleurs bien que claires de la pochette viennent souligner l'aspect étouffant de celle ci tandis qu'une impression de mal-être se dégage de ce personnage suant la perversité, posant ainsi un cadre malsain dans lequel nous allons évoluer au fil de l'écoute.


      L'album s'ouvre sur 'Relic Of The Past', un titre à l'atmosphère lourde et oppressante, où les changements de rythme, les mélodies ainsi que le growl suintant la folie de Marloes Voskuil, la chanteuse et bassiste du groupe, viennent nous figurer une course effrénée. Tandis que les mélodies nous laissent envisager une éventuelle échappatoire et un espoir de survie, les nombreux changements de rythmes vont quand à eux incarner une folie meurtrière inépuisable prenant une place croissante tout au long de l'album. Les titres s'enchaineront sans nous laisser de répits, nous voici prisonnier d'un véritable film d'horreur où la tension ne cessera d'augmenter à travers des titres comme 'Celebratory Gunfire' au refrain ravageur, ou encore 'Endless Strife' à la mélodie nous figurant un esprit malade prit dans une boucle dont il ne parvient à s'extraire et dont le break d'avant solo soulignera l'aspect dramatique.

       Si le groupe ne révolutionne pas le genre il parvient néanmoins à créer une réelle atmosphère autour de son album, à l'image du titre 'Modern Day Freak' dont l'introduction fait directement référence à l'artwork puisqu'il débute sur des bruitages de cirques et de fêtes foraines. L'entrée du groupe sur ce titre créée une réelle rupture, un changement d'ambiance brusque et inattendu, passant d'une fête foraine où parents et enfants se promènent joyeusement à un véritable terrain de chasse pour tueurs et psychopathes. Les cris de joie des enfants laissent place à des supplications, le solo de guitare semble quand à lui nous illustrer ce massacre. Ce titre marque également le début du second acte de cet album qui prend à partir d'ici une nouvelle dimension, en effet, si aucun morceau n'est à jeter c'est néanmoins les cinq derniers titres qui resteront pour moi les plus marquants. Entre l’efficacité de 'The Legion', l'agencement hypnotique de 'Carousel Of Death', le combat vocal entre Marloes Voskuil et Sabina Classen, la chanteuse de Holy Moses, sur 'Manifest Of A Megalomaniac' et enfin la folie de 'Carnival Of Deception', Izegrim conclu cet album de la meilleure des façons. A noter le court passage de voie claire sur ce dernier titre, celle ci parait comme lointaine avant de laisser place une nouvelle fois au growl, comme si la folie venait s'emparer du peu de conscience et d'innocence qu'il restait au personnage, de même que la superposition des deux parties vocales en fin de morceau illustrera la bipolarité de ce dernier.


      Izegrim signe donc ici un album très bien construit qui nous donnera envie d'headbanguer et de pogoter à de très nombreuses reprises et si ce dernier n'est pas forcement novateur il a le mérite de développer une atmosphère et une ambiance desquelles nous ne pourrons décrocher avant la fin. Les fans du genre et plus particulièrement d'Arch Enemy devrait aisément trouver leur compte tant par la ressemblance vocale entre Marloes Voskuil et Angela Gossow que par certains traits de composition communs aux deux groupes. 

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Auteur : Jules


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