Entretien avec Alex Kourelis des Sticky Boys


Tom Bullot et Alex Kourelis des Sticky Boys, groupe de Hard Rock parisien actif depuis 2008, étaient récemment au bar du Dr Feelgood. Nous avons pu y interroger Alex (à droite sur la photo ci-dessus), guitariste et vocaliste de la formation. Titulaires d'un premier album qui bastonne, les musiciens entendent bien renouveler cet effort pour bientôt!



- Pour commencer, pourrais-tu présenter à nos lecteurs ton groupe et son parcours?

Sticky Boys est un groupe de Rock'n Roll qui a quatre ans maintenant. Tom Bullot est à la batterie est aux choeurs, Jean-Baptiste à la basse et également aux choeurs, quant à moi j'officie au chant et à la guitare. Avec Tom, nous nous connaissons depuis une douzaine d'années: on s'est rencontrés sur les concerts en tant que fans, dans le milieu du hard Rock, du Metal, du Thrash. A l'époque, Tom jouait dans un groupe à Reims, j'ai remplacé le gratteux qui se barrait et très vite on s'est acoquinés. Il est venu sur Paris pour faire ses études, on a fait des tonnes de projets ensemble qui n'ont pas tous forcément marché. Un jour, on a décidé de tout commencer à deux, lui à la batterie et moi à la guitare. On est reparti de zéro et ça a plutôt bien fonctionné. On a pris le premier bassiste qu'on a trouvé qui est devenu notre troisième frangin et la machine s'est lancée.

- Vous avez sorti un premier album l'année dernière, peux-tu en dire quelques mots?

"This Is Rock'n Roll a été enregistré aux studios Sainte-Marthe par Francis Caste le célèbre ingénieur du son qui a déjà vu pas mal de monde passer comme The Arrs et compagnie. On nous avait fortement conseillé ce producteur pour le son qu'on recherchait. Il se trouve que c'est un mec en or qui s'est complètement impliqué dans l'album. On est extrêmement contents de ce qu'il a fait.

- Comptez-vous faire de nouveau appel à Francis Caste pour votre deuxième album?

L'enregistrement de l'album est prévu en février, on retourne chez le bonhomme car on a encore beaucoup de choses à faire ensemble. On va tourner le curseur: de neuf sur une échelle de dixon va passer facilement à onze ou douze ! On en a encore sous la semelle.

- Quels sont les thèmes de "This Is Rock'n Roll"? 

Ils sont assez classiques: Rock, filles, bière et compagnie. Ils ne se prêtent du coup pas tellement à des messages engagés car c'est la fête: aller voir un concert, avoir la banane et puis boire une bonne bière entre copains, c'est ce qu'on aime.

- Ces sujets sont à l'image de la pochette de votre disque (visible ci-dessous): par qui a-t-elle été réalisée?

Nous nous sommes penchés pendant longtemps sur cette histoire de pochette: on se demandait s'il fallait faire une photo ou un dessin, mais au final nous nous sommes dits que nos têtes sur l'artwork ou un t-shirt de fans seraient difficiles à assumer. Comme nous adorons les comics et les films des années 80, on a opté pour le dessin et contacté plusieurs personnes dont Matt Martin, un Américain qui a notamment bossé avec Marvel. Nous l'avons contacté et c'est là qu'il nous a dit qu'il a toujours rêvé de réaliser la pochette d'un groupe et qu'il est fan de Hard Rock! Nous lui avons fait écouter l'album, il a trouvé ça béton et nous lui avons envoyé des photos de nous. Il a tout retranscrit noir sur blanc avant de l'envoyer à un Indonésien spécialisé dans les couleurs qui a tout colorisé en une nuit!


- Quelques messages sont identifiés dans votre premier album: peux-tu par exemple expliquer celui de la chanson 'Miss Saturday Night'?

Nous parlons d'une chose qu'on a assez remarquée - on sort pas mal, on aime bien se retrouver entre copains et on vit un peu la nuit c'est vrai - et il y a un truc qui est assez flagrant, c'est les filles assez jeunes qui se pomponnent pour faire les belles le samedi soir et qui finalement tombent sur des connards . Le dimanche, elles vont pleurer et retournent chez papa et maman la larme à l'oeil. C'est pour cela que nous leur avons dédié cette chanson : les filles faites attention , il y a des salauds qui traînent, venez plutôt faire la fête et boire des bières.

- Le clip de ce morceau (visible ci-dessous) rencontre beaucoup de succès: comment a-t-il été réalisé et par qui?

Cette vidéo a été faite par Didier Kerbrat qui a fait pas mal de pubs mais aussi beaucoup de clips pour des artistes comme Bauhaus. Il nous a vus un jour en concert - car il est fan de hard à côté de ça -. il nous a dit qu'il adorait ce que nous faisions, notre énergie et qu'il voulait faire un clip avec nous. Evidemment on a accepté! Cela a pris un peu de temps, c'est pour cette raison qu'il est sorti après l'album. On fait un peu tout dans le désordre mais on le fait quand même.


- Après un an, êtes-vous satisfaits de l'accueil qui a été fait à "This Is Rock n'Roll"?

Nous sommes satisfaits, mais on est toujours plus gourmands: si on avait pu en vendre quatre fois plus, nous aurions été ravis, mais on est très contents du résultats et surtout du travail qui a été fait avec notre label Listenable Records. Justement nous avons beaucoup tourné pour trouver une maison de production. Il y a le côté familial, fraternel de ce label que nous adorons. Ils sont toujours disponibles et se démènent comme ils peuvent pour nous faire avancer, tout en nous laissant une grande liberté dans nos choix artistiques.

- En parlant de ces choix, quels sont les artistes qui vous influencent le plus?

Musicalement, c'est assez vaste: souvent on nous fait revenir aux oreilles AC/DC, Motörhead et compagnie. Evidemment, nous n'allons pas cracher là-dessus! Mais nous avons grandi avec Creedence Clearwater Revival, Led Zeppelin, on a beaucoup écouté de Thrash avec des groupes comme Nuclear Assault, Testament, Exodus... On a tous eu une période Punk et on en écoute encore. On aime aussi la musique plus calme.

- Est-ce que tout cela peut se reconnaître dans votre musique? 

Tu peux penser à Status Quo pour les guitares qui bougent, aux groupes de Glam à la Motley Crüe et aux Ramones pour les choeurs et les refrains... Cet album est une sorte de melting-pot de nos goûts et influences. On n'a pas de recette particulière, nos compositions se sont seulement affinés au cours du temps, comme dans un entonnoir et c'est sorti tout seul.

- Comment s'est passé l'enregistrement du premier album?

Tout s'est super bien passé bien qu'on ait pris du temps, étant arrivé comme des bleus en studio mais nous avons été très bien conseillés par Francis Caste. L'enregistrement s'est effectué en deux fois: nous avons d'abord bouclé les parties instrumentales (basse, batterie et guitare), puis nous sommes revenus un peu plus tard pour faire le chant. Ce sont de grosses journées, du boulot et aussi beaucoup de fatigue. Francis bosse énormément entre chaque prise, il règle tout sans arrêt.

- Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour la suite de la carrière du groupe?

Il ya un film, "Océane",  dans lequel nous jouons qui sort le 11 septembre. Il est réalisé par Philippe Appietto et Nathalie Sauvegrain. C'est un gros projet de faire partie du tournage, ça va être un bon film à suivre. Nous ferons sûrement un concert promo le 9 ou 10 septembre car pas mal d'artistes ont participé au film.  On a également pas mal de premières parties qui vont arriver et si tout va bien nous entrerons en studio en février 2014, l'album devrait sortir au printemps. Nous espérons participer à beaucoup de festivals l'été prochain et une tournée s'ensuivra à l'automne.

- En ce qui concerne les festivals, quelles sont vos impressions suite à l'édition 2011 du Hellfest à laquelle vous avez participé?

C'était extraordinaire, nous voulons à tout prix renouveler cette expérience, toutefois notre objectif est de quitter le Metal Corner pour passer sur le site même. A l'époque où nous sommes allés au Hellfest, l'album n'était même pas sorti et c'était une chance d'y participer. Nous avons eu un super accueil, les gens étaient en folie!

- Peux-tu dire quelques mots sur votre prestation en tant que première partie de Crucified Barbara en mai 2013?

Nous nous sommes aussi bien éclatés, les filles sont super chouettes. Ce qui est un peu délicat, c'est que quand on tourne avec un groupe de filles, on se demande si on peut aller leur parler sans ressembler à des mecs lourdauds qui vont les draguer. Au final, nous sommes allé picoler des bières ensemble avec le staff et les filles qui sont très Rock n'Roll, ça fait dix ans qu'elles tournent et elles savent très bien ce qu'elles ont à faire. Nous allons les recroiser au Motocultor cette année. Nous avons passé un très bon moment avec elles.

- A part le film "Océane", avez-vous d'autres projets en dehors du monde de la musique?

Nous avons fait des pubs, dont une pour ma marque Converse: on a été contacté par une agence qui nous proposait de faire quelque chose pour la fête des mères. Avant d'accepter, nous avons quand même regardé le scénario pour voir si nous allions être crédibles et ne pas faire n'importe quoi. Cette publicité nous a permis de nous faire connaître d'une autre manière auprès d'un public que nous n'aurions peut-être pas touché sans cela.


- Une question un peu plus personnelle: comment as-tu débuté la guitare?

En fin de collège, je m'ennuyais chez moi en banlieue et j'ai voulu commencer la batterie. Cependant mes parents ont décrété que ça faisait trop de bruit donc j'ai commencé la gratte. je me suis assez vite retrouvé dans cet instrument. Tous les soirs je rentrais, balançais mon sac et faisais mes gammes. Je jouais comme je pouvais du Hard Rock et du Blues avant de mettre le pied dans le Metal, j'embêtais les voisins et les parents mais j'ai continué!

- Quel est le premier album que tu as acheté ou apprécié?

Les premiers albums sur lesquels j'ai flashé étaient des vinyles de Deep Purple et Jethro Tull qui appartenaient à mes parents, ainsi que "Wish You Were Here" de Pink Floyd. Pour mes huit ou neuf ans, on m'a offert les "Greatest Hits II" de Queen avec 'I Want It All' et 'Show Must Go On' qui m'ont bien marqué. Assez vite, mon oncle m'a rapporté des cassettes pirates de Metallica, Iron Maiden, Judas Priest. De mon côté, les premiers trucs que j'ai acheté en CD devaient être de Rage Against The Machine et "A Real Live Dead One" de Maiden.

- Merci beaucoup d'avoir donné de ton temps pour cette interview!

Je t'en prie, merci à toi.

Intervieweur: Thomas










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