Chronique | Pryapisme - "Hyperblast Super Collider" : un signe de la future domination du monde par les chats ?


Pryapisme - "Hyperblast Super Collider", 2013
 
Tracklist

01.  Un druide est giboyeux lorsqu'il se prend pour un neutrino (extrait en écoute)
02.  Boudin blanc et blanc boudin
03.  Random Jean Vigo
04.  La notion de chiralité de spin et d'oscillation de saveur des particules supersymétriques définissant un champs scalaire lors d'une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modèle ekpyrotique
05.  Lesbian bordello
06.  J’ai envie de te claquer
07.  Cochenille, membrane et volcanologie
08.  Jon-bon-jon-boutros-boutros-boutros-bovi-miou-miou
09.  Je suis venu, j’ai vu, j’ai sangouinu
10.  La nuit sur le mont-chauvelu (Mussorgsky Cover)

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Pryapisme est un groupe français, qualifié de « Metal Avantgardiste » ou « Metal Expérimental » mais vous vous rendrez compte très rapidement, qu’aucune étiquette ne pourrait décrire avec précision la musique offerte par le groupe. Le combo nous délivre un Metal influencé par la vague 8-bit, Nintendocore principalement basée sur la sphère 4chan, les chats. Aucune étiquette ne peut être placée sur le groupe, qui s’est qualifié sur une affiche d’un de ses concerts comme du « Rococo Metal », référence à leur premier effort, « Rococo Holocaust », sorti en 2010. Le successeur de ce joyeux capharnaüm musical, un bébé baptisé « Hyperblast Super Collider », verra le jour en 2013, le 1er avril pour être plus exact. La formation est tout sauf un groupe qui se prend au sérieux, et qui semble vouer une admiration sans limite aux chats, ce qui peut prêter à sourire, et nous rappeler Ultra Vomit et sa fixation sur les canards. La pochette de l’album, représentant encore un chat, pixellisé cette fois vient confirmer cette tendance au 8-bit, quelle différence avec la vague Nintendocore qui sévit aujourd-hui me direz vous ? Répondons à cette question. 

La différence se fait sentir dès le début de l’album, de par la qualité des instruments et de l’enregistrement, une première chanson au titre complexe, comme la plupart de celles de l’album, « Un druide est giboyeux lorsqu’il se prend pour un neutrino » qui pose tout de suite les bases, l’entrée en matière est on ne peut plus claire. Une musique joyeuse et déstructurée qui vous donnera envie de vous transformer en licorne, ou de vomir des arc-en-ciel , le choix vous revient. Le cocktail est d’une efficacité rare, un vrai délice pour les oreilles, malgré l’envie du groupe de faire tout ce qui lui passe par la tête et de varier les structures et les influences tout au long de l’album, Pryapisme, contrairement aux autres, le fait avec un talent sans égal.

 On ne peut qu’apprécier le talent et la maîtrise de son instrument de chaque musicien composant le groupe. Le combo officie dans une musique folle et très diversifiée, semblable à celle du groupe « Igorr », c’est toute la force de la galette, le groupe passe du coq à l’âne dans ses chansons, mais le rendu garde une certaine logique. Pas de tristesse, pas de sujets profonds, cet album se veut être un album dingue qui vous fera passer un excellent moment, pour peu que vous soyez récéptifs à cet univers déjanté, et que vos horizons musicaux soient suffisament ouverts. Beaucoup de gens y trouveront leur bonheur, que ce soit dans la batterie au rythme effréné, les solos de guitare rapide, les claviers rappelant des musiques éléctroniques ou de jeux vidéos.

 La musique est essentiellement instrumentale, totalement instrumentale même, mis à part certaines phrases placées (pour n’en citer que quelques-unes) dans les chansons telles que « La danse du p’tit panda rusé » dans « Random Jean Vigo », « Qui c’est qui t’as permis de faire ça, oh tu m’démanges toi, j’ai envie de te claquer ! » dans la chanson « J’ai envie de te claquer » ou les miaulements de La Belette, mascotte féline du groupe qu’on entend dans la chanson 4, dont je m’épargnerai de prononcer le nom, regardez la tracklist vous comprendrez aisément pourquoi. Le mélange d’influences est tout simplement impressionnant, des passages psychédéliques, un passage presque flamenco dans « Lesbian Bordello »,une intro éléctronique qui laisse place à du saxophone dans « Cochenille, membrane et volcanologie », le combo confirme ce qu’il a su nous apporter dans des chansons du premier album telles que« Le doryphore de Kafka ». 

Malgré cet aspect éléctronique très présent, un côté Metal plutôt agressif reste présent, toujours sur « J’ai envie de te claquer », chanson la plus aboutie de l’album, qui reflète parfaitement l’atmosphère complètement folle du groupe, « Une nuit sur le Mont-Chauvelu » montre aussi que le groupe n’est pas seulement une formation qui fait dans un Metal Avantgardiste  mettant seulement en avant le côté éléctronique, on alterne cadences très soutenues à la guitare et la batterie, avec délires purs aux claviers. Le meilleur moyen de refléter tout cela est encore de vous en faire découvrir un extrait, par chance Pryapisme, par le biais d’Apathia Records a sorti un clip pour la chanson « Un druide est giboyeux lorsqu’il se prend pour un neutrino », attention tout de même si parmi vous se cachent des épiléptiques, ce clip complètement dingue pourrait vous poser quelques soucis. 

« Hyperblast Super Collider » est une expérience auditive à vivre, certainement une des choses les plus déjantées que vous aurez l’occasion d’écouter dans toute votre vie, un album à écouter si le besoin vous vient de rire un bon coup en écoutant de la musique apocalyptique, ou à partager avec quelques amis pour passer une excellente soirée. Un album à manier avec précaution cependant, toute cette folie musicale a un prix (quelques neurones ?), le mélange d’influences, de rythmes, de claviers, de passages calmes et psychédéliques, entrecoupés dans la foulée de passages ultra-rapides, à mélodies entêtantes, cela risque fortement de faire désordre si vous n’êtes pas adepte de l’éclectisme. Le mot le plus approprié pour définir cette galette plus simplement : Miaou.

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