NOKTURNAL
TOUR 2013
A
l'occasion de la promotion de leurs albums respectifs, Assacrentis
(Black Metal, Nice) et Blaze of Sorrow (Black Metal Atmosphérique,
Italie), s'embarquent ensemble dans une tournée d'une semaine, à
travers plusieurs villes de France : le Nokturnal Tour 2013
Le
Troisième jour, alors qu'un certain « Dieu » est occupé
à créer la Terre, les deux groupes (loin de s'en soucier), se
produisent dans un bar de la capitale métropolitaine, en compagnie
des gaulois de Lutece (Black Épique, Paris). C'est une affiche
alléchante qui nous est proposée, ayant pour vocation de ravir les
adorateurs de houblon : toute pré-vente achetée inclut une
boisson offerte.
Une fois sur place, on est à même de constater que la
salle ne sera pas remplie. C'est une soirée qui s'annonce
« underground », un humble reflet des « early
years » du Black Metal, dans le sous-sol du Paris Poppins.
On
regrettera toutefois le retard annoncé, contraignant chaque groupe à
rayer deux morceaux de leurs setlist respectives. A cela s'ajoute une
« grande déception » : les boissons offertes
n'étaient qu'un leurre.
Assacrentis
« At
the Entrance of a Dark Forest,
An
Unhealthy and Hateful Place,
Where
Few Battles Were Unwound
And
Blood Was Flowed »
@
Sacrificial Rites
Après quelques test sonores, les Niçois d'Assacrentis
débutent sans plus tarder. Une atmosphère guerrière se répand peu
à peu dans ce sous-sol à moitié rempli, partant à la conquête du
public parisien. Dès la fin de Sacrificial Rites,
le trio semble être arrivé à ses fins. Les démangeaisons du
public, atteignant leur paroxysme, feront l'objet d’hostilités,
lancées sur Banished forever,
troisième morceau de la soirée. Et il est vrai que cette chanson
est prenante. Dégageant quelques ostinatos se rapprochant du Death
Suédois, et les alliant à leurs influences premières, Assacrentis
ont forgé ici une ambiance à la fois entraînante et solennelle,
propice à la scène. La performance se poursuit sur Infernal
Uruk Hai, qui n'a rien à envier
à Banished forever,
ayant fait vibrer la fosse à maintes reprises. Toutefois, rien ne
nous permet d'affirmer que l'œuvre de Tolkien soit la principale
source d'inspiration du groupe. De plus, il est facile, lors de la
lecture des paroles, de constater que les thèmes traités (que ce
soit la guerre, le bannissement...) ont une identité qui leur est
bien propre. Contrairement à de nombreuses formations typées
« old-school », le trio niçois dévoile une présence
scénique conséquente : un front man actif, un bassiste
dégageant une certaine sympathie, et un batteur aussi précis que
furieux. Après avoir remercié le public pour son accueil, le groupe
conclura son set sur Withstand the Fall of Time des
norvégiens d'Immortal. Bien que ce morceau de huit minutes leur ai
valu une ambiance particulièrement frénétique, on peut se demander
si cela n'aurait pas été plus approprié de terminer sur un de
leurs morceaux phares, la tournée concernant la promotion de leur
album Put Them To Fire And Sword.
Il est dommage que le groupe n'ai pu jouer Iconoclasm,
dont l'introduction se démarque des autres morceaux, dévoilant des
facettes peu présentes dans le reste des compositions.
« Put Them To Fire And Sword » est un
album énergique inspiré du Black Metal des années 1990, et signe
du renouveau d'Assacrentis.
Setlist
Sacrificial Rites
The Land Of Winter Without Sun
Banishes Forever
Infernal Uruk Hai
The Secrets From the Past
Day of Chaos
Reign Of Apocalypse
Iconoclasm
Withsand The Fall Of Time (Immortal)
Blaze
of Sorrow
« Non potrò camminar sulle ali del tempo
Tutto
quel che son io è solo un momento »
« Je
ne pourrai plus marcher sur les ailes du temps,
Tout
ce que je suis, ce n'est qu'un humble moment »
@
All'Ignoto
La
position du quatuor Italien dans le Running Order soulève un enjeu
majeur : le groupe de Black Metal Atmosphérique va-t-il pouvoir
assurer une transition convaincante entre Assacrentis et Lutece, dont
les traits guerriers sont sans doutes plus propices à la scène ?
Une
fois prêts, une aura solennelle se dégage des musiciens, laissant
parler pour eux les murmures d'Il
soffio del Sole (Le
Souffle du Soleil). Cette introduction lyrique, laissant présager
une rythmique lente et un morceau aux tournures essentiellement
nuageuses, n'est que le prélude à de surprenants riffs aux allures
cadencées. C'est là une agréable rupture. Tout au long de leur
set, Blaze of Sorrow nous proposera un voyage poétique marqué par
l'alternance entre des passages acoustiques et saturés. Toutefois,
celui-ci ne se limitera pas à la création d'une atmosphère qui
serait essentiellement introspective. En effet, bien que l'ambiance
ai pu paraître moins musclée que sous les compositions
d'Assacrentis, il est facile d'affirmer, que le groupe à conquit le
public présent (certes moins nombreux que durant la performance des
niçois), qui les accompagna de leurs cris guerriers, dans une
ambiance fraternelle.
Bien
qu'ils n'aient pas séduit la totalité du public, Blaze of Sorrow
ont malgré tout réussit à transmettre la passion de leurs
morceaux, à travers une certaine présence scénique, et un front
man très expressif. Les dernières note de Ma
il Vento Rircordo il mio nome (Mais
le vent se souvint de me nom), laissent place à un court silence,
précédent les acclamations finales d'une audience sous le charme.
« Echi »
est un album qui mérite d'être écouté à tête reposée, une
bouffée d'air frais non négligeable.
Setlist
Il
Soffio del Sole
All'Ignoto
Dall'Aldila
Eterno
Tramonto
In
Memoria
Empatia
Ma
Il Vento Ricordo Il Mio Nome
Lutece
« My
Lord, lead to war
Release
me, from my leather bonds
My
Lord, lead ton war
Release
me, let me spill their blood »
@
I am the Sword
Des
trois groupes qui se produisent ce soir là, il est évident que
Lutece est celui qui à le moins de choses à prouver. Le quintet
parisien s'est déjà démarqué à de multiples reprises sur de bien
plus prestigieuses salles, et son nouvel opus « …
Our Ashes Blown Away »
a été reçu à bras ouverts par la critique. Néanmoins, observons
le déroulement de ce « retour aux sources ».
Alors
qu'ils s'installent, les Gaulois sont acclamés à de nombreuses
reprises. Ne nous leurrons pas, c'est bien eux que le public est venu
voir. Fins prêts, le spectacle commence sur la mélodie épique de
The
Path Of Glory,
annonçant non pas la chute d'Avalon (comme le dit le morceau), mais
le début d'un set agressif à souhait. Au son des percussions de I
am The Sword,
le public laisse aller son envie d'en découdre. Ceux qui étaient
restés dubitatifs devant Blaze of Sorrow se joignent à la Horde,
déchaînée sous les yeux de Hesgaroth. Les Hostilités atteignent
leur paroxysme sur la mélodie introductive d'Alésia,
leur morceau phare. La salle se scinde en deux, réservant le centre
du sous-sol aux incessantes provocations païennes, précédent
l'inéluctable collision. Certains membres du public sont presque
projetés sur les musiciens. L'Ingé son peine à se frayer un chemin
vers le groupe : « C'est le concert le plus violent
que j'ai vu dans cette salle » affirme-t-il plus tard dans la
soirée.
En
ce qui concerne la prestation même du groupe, et bien qu'il soit
difficile de juger un quintet dans une salle aussi petite que le
Paris Poppins, les gaulois ne semblent pas peiner à développer un
jeu de scène convaincant, marqué par la prise de contact avec le
public. C'est sur The
Venom Within,
titre inédit d'un futur opus, que Lutece mettra fin à son set,
n'ayant pas la possibilité de conclure sur Ancient
Gods At War
comme c'était prévu à l'origine.
Setlist
The
Path of Glory
Moonless
Night
I
Am th Sword
Melted
Flesh
Where
are you Mars
Alesia
Living
my Funeral
Sunk
into Oblivion
Gallows
Reign
The
Venom Within
Ancient
Gods at War
Si
cette troisième date du Nokturnal Tour 2013 n'a pas su attirer plus
d'une quarantaine de personnes jusqu'au sous-sol du Paris Poppins, ce
nombre (bien qu'insuffisant pour remplir la salle) a participé à la
création d'une ambiance propice à la prise de contact avec
Assacrentis et Blaze of Sorrow, artistes trop peu connus par le
public parisien. Bien que la majorité du public présent était en
réalité venu voir les gaulois de Lutece, les performances des deux
premiers groupes, ont conquit une partie de cette audience. Cette
dernière, parfois divisée, s'est toutefois retrouvée dans les
morceaux de Lutece. Et s'il est regrettable que les pogos aient
failli nuire à la performance de la formation parisienne et n'ai pas
permit aux photographes de faire leur travail, il est tout de même
flatteur d'avoir participé au « concert le plus violent »
du Paris Poppins.
Commentaires
Enregistrer un commentaire