Xavier (Guitare) : On s'est formé début 2011 autour de Benjamin (Guitare/Chant) qui avait composé quelques morceaux seul et qui voulait monter un groupe basé sur l'univers de Lovecraft. Jeff (Guitare/Chant/Artworks), Léo (Batterie), Sébastien (basse) et moi-même l'avons donc rejoint, et c'est toujours le même line-up depuis 2 ans. On a commencé à jouer en live 4 mois après les premières répètes, et on a enregistré notre premier album, Al Azif, fin 2011. Il est sorti chez LADLO Productions et Antithetic Records en Avril 2012. Depuis, on a fait pas mal de dates en France et en Europe, et on travaille actuellement sur le second album, qu'on espère pouvoir enregistrer à la fin de l'année.
-Quelles sont vos influences musicales ?
C'est assez large, mais ça reste quand même très métal en général. On vient tous de milieux assez différents. Certains viennent du death, du doom, d'autres du black, d'autres du hardcore/post-hardcore. Mais globalement, on aime les groupes qui sortent un peu des carcans et qui ne se mettent pas de limites par rapport à un style en particulier. Si tu veux des noms, pour les plus gros ça serait Cult Of Luna, Wolves in the Throne Room, YOB, Year Of No Light, Neurosis, Emperor, Empyrium...
-De quelles natures ont été vos rapport à Lovecraft et à ses textes (ou son univers) ? Et quel rôle ces textes ont-ils joué dans le travail de composition ?
Personnellement, et comme Léo, je ne me suis penché sur l'oeuvre de Lovecraft que depuis que j'ai intégré le groupe. Pour les autres, c'est évident que son univers à laisser des traces. Ils ont tous lu ça quand ils étaient ados, et ça les as clairement marqué.
Par rapport à la compo, je sais que Ben n'avait pas Lovecraft en tête au premier abord. C'est après une ou deux compos qu'il s'est dit que ça lui rappelait l'univers de Lovecraft, le côté sombre et onirique. Du coup, il a continué à composer à gardant ça en tête, avant de décider de baser tout le concept du groupe sur cet univers.
-On parle souvent Lovecraft comme un maître de l'horreur et du fantastique en occultant la dimension onirique de son œuvre. Dans Al Azifj'ai trouvé que toutes ces dimensions, pleines de diversités, étaient mêlées. C'était pour vous important d'éviter l'écueil d'un black metal qui se concentre trop sur l'aspect horrifique et malsain ?
Je crois pas qu'on ait voulu particulièrement éviter ces aspects. La musique est venu assez naturellement comme ça et on a pas essayé de l'orienté dans une direction ou dans une autre. Après, on est sans doute plus à l'aise pour développer cette dimension onirique, ou des aspects "décoratifs", comme si l'auditeur avait l'impression de se balader dans la coté de R'lyeh. C'est un exercice qu'on aime bien. Mais on exclut pas que notre musique puisse s'assombrir ou s'éclaircir à l'avenir. On verra comment les choses viennent.
-A lire les paroles des chansons on se rend compte que chaque morceau raconte une histoire bien distincte mais à l'écoute on s'aperçoit que la voix se mêle aux instruments sans prendre une place plus importante que ces derniers. Pour vous cette voix qui parle est-elle avant tout une voix qui ressent, qui sonne tel instrument, plus que fondamentalement un véhicule discursif ?
Clairement oui. Même si les textes sont importants, le chant en lui même est à la même place que les autres instruments. Il contribu à l'ambiance générale, comme un râle qui viendrait du fond d'un océan. On n'est pas un groupe qui cherche à faire passer un message, on raconte une/des histoires, et à ce titre, la musique est aussi importante que le chant.
-Bien que votre musique soit complexe et très axée sur les ambiances, vous tenez à donner des concerts, vous avez d'ailleurs déjà pas mal tourné en France et ailleurs. Que représente pour vous ces concerts ? Que voulez-vous proposer aux gens qui viennent vous voir ? (La réponse : « on cherche juste à enrôler de nouveaux cultistes en attendant le réveil de Cthulhu » est la bienvenue)
Haha ! On est démaqués ! Nous sommes une secte de serviteurs de Cthulhu ! Plus sérieusement, ta question est bizarre, car elle sous-entend que parce que notre musique est complexe et ambiante, on ne devrait pas faire de live. Et je ne vois vraiment pas pourquoi. Pour nous, jouer notre musique en live, c'est clairement aussi important que de faire des albums. Tout prend une autre dimension en live, tu peux ressentir le son, tu as presque l'impression de pouvoir le toucher. Tout ça ne fait qu'augmenter l'expérience que tu peux avoir lorsque tu écoutes TGOO tranquille chez toi au casque. Et de plus, c'est vraiment un défi pour nous de jouer cette musique en concert, de réussir à retranscrire les mêmes ambiances tout en gardant le côté brut du live. C'est très stimulant.
-En parlant du public êtes-vous content des retours que vous avais eus à propos de l'album et de votre musique ? Votre black n'est pas ce qu'on pourrait appeler « traditionnel ».
Globalement, les retours sont très positif, et surtout très nombreux. Même quand les gens n'aiment pas, ils ont, dans la plupart des cas, au moins compris notre intention. On s'attendait vraiment pas à ça, on est surpris mais vraiment heureux (merci LADLO pour l'énorme boulot de promo). Alors évidemment, on prend quelques taquets de temps en temps parce qu'on est pas TRVE BM. Mais jusque là ça se passe plutôt bien. On est étiqueté très black metal pour le moment, même si ça commence à changer petit à petit. Du coup en live on a surtout un public black, mais les gens sont ouverts et on est bien reçu en général.
-D'ailleurs comment vous placez vous vis-à-vis de la scène black française sachant qu'on vous associe plus volontiers à des groupes comme Wolves in the Throne Room ?
De notre point de vue, on a plus l'impression de faire les choses de notre côté un peu comme des autistes et on ne se sent pas rattaché à une scène en particulier. Après, on reste influencé par des groupes français comme Deathspell Omega ou Blut Aus Nord, et ça nous fait réellement plaisir qu'on nous compare à WITTR.
-Sinon vous' en avez pas marre que je vous parle de Lovecraft ? Plus sérieusement comment envisagez vous l'avenir du groupe au niveau de ses influences (littéraires ou autres) ? Clark Ashton Smith c'est bien aussi...(non, je n'essaie absolument pas de vous influencer!)
En même temps on cherche un peu héhé, difficile de ne pas poser de questions sur Lovecraft quand on s'appelle TGOO !
Pour l'avenir, je peux déjà te dire que le second album tournera encore une fois autour de l'univers de Lovecraft. Mais pour après qui sait. Clark Ashton Smith ou Edgar Allan Poe par exemple, pourraient servir de nouvelles bases d'inspirations. Enfin on en est pas encore là.
-Avant de conclure j'ai envie de vous poser une question fort simple : que représente la musique pour vous ?
Honnêtement, c'est difficile à qualifier. Mais je peux constater qu'aujourd'hui ça occupe une grande place dans ma vie, en terme d'investissement personnel, et que ça me rend heureux.
-Pour finir je vous laisse le mot de la fin (et vous épargne une autre question à rallonge). Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps.
Merci pour tes questions !
Nous jouerons lors de l'édition 2013 du Hellfest sur la Temple Stage le 21 Juin.
Notre premier album Al Azif peut s'écouter sur notre bandcamp (http://thegreatoldones. bandcamp.com/).
Si vous voulez nous suivre, on donne pas mal de news sur Facebook (https://www.facebook.com/ thegreatoldones), et pour tout le reste il y a notre site (http://www. thegreatoldonesband.com/).
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