Chronique | Killing Mind - "Spirit After Life" : Un premier album empli de dualité


Killing Mind - "Spirit After Life", 2012

Tracklist

01. Kiss of Flames I : Who Am I ?
02. Kiss of Flames II : Judgement Day
03. Kiss of Flames III : Death Warrant
04. At the Gates
05. Dark Hours
06. In Memory of
07. Redemption

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Killing Mind est un trio de Metal Mélodique français. Formé en 2002 par Ty, Seb et Fred unis par la volonté de jouer un mélange de musique mélodique et de Metal Technique. Ils s'essaient par deux fois à la conception d'un album sans que ceux-ci soient concluant. Dix ans après sort leur premier opus « Spirit After Life ». C'est un album concept tournant autour du mysticisme et des légendes médiévales.

Album en main, nous remarquons la volonté de la formation de nous immerger dans son univers. Un message nous accueil sur l'arrière de la pochette:


''1253, du fond de son cachot, lord Slayinstorm, grand maitre templier, attend son jugement. Condamné au bûcher, après avoir été trahi par son ami le seigneur Mac Wishless, il est exécuté. Désormais libérée, l'âme du templier va pouvoir se lancer dans une quête menant à la rédemption …''


L'idée d'un texte d'ambiance pour nous expliquer leur imaginaire est intéressante mais nous pouvons noter l'incohérence entre celui-ci puis les titres et les textes rédigés dans la langue de Shakespeare.

A l'écoute de cet album, plusieurs points nous interpellent.

Les thématiques médiévales ne se ressentent pas au travers de la musique. En effet l'album est un mélange de Metal Progressif et Metal Mélodique. Des styles pas forcément connus pour leur imaginaire médiéval, que l'on retrouve plus facilement dans le Folk ou le Black. Ce style de Metal plutôt moderne ne sert pas vraiment l'Histoire ancienne.

Passons à l'étude de ce mélange. Musicalement, l'instrumentation est maîtrisée  Les titres sont variés avec des riffs de guitare mit en avant lors des nombreux solo qui ponctuent l'album, comme sur le titre 'Kiss of Flames II : Judgement Day'. Elle alterne entre des passages techniques et d'autres plus lents et ambiants. Elle reste relativement douce et mélodique, ne vous attendez pas à un gros son saturé et puissant. Cependant elle sait faire passer l'émotion comme dans le titre ''In Memory of'' où se dégage une douce mélancolie.

Quant à la batterie, elle reste relativement en retrait à part quelques passages de Blasts rapides. Elle met en place un rythme et s'y tient, variant surtout sur la rapidité. C'est particulièrement frappant sur le titre 'At the Gate'. Il y a un vrai décalage entre la technicité de la guitare et la boite à rythme.

Toujours dans un esprit très Progressif le synthétiseur est très présent. Bien utilisé par le groupe, il permet poser les ambiances désirées. En l'absence de batterie il sert vraiment de soutien à la guitare. Ainsi il sert à maintenir les atmosphères de chaque morceau. Dans 'Dark Hours' il devient vraiment la continuité de celle-ci, surtout lors du solo particulièrement réussit qui nous élève en douceur. Dans le même ordre d'idée, la basse joue elle aussi un rôle de soutien et donne au tout une ambiance profonde, sans être réellement mise en avant à un moment donné.

Pour continuer à nous immerger dans l'histoire de ce templier, l'album possède des passages narrés et des sons d'ambiances comme les rires d'un enfant sur 'In Memory of' ou des paroles et les bruits d'une cellule que l'on ouvre sur 'Kiss of Flames III : Death Warrant'.

Concernant le chant, nous pouvons en entendre deux. L'un est un chant guttural maitrisé, calme et lourd, dans un esprit très Doom. Puis un second clair, le plus présent au sein de l'album. Ce dernier est malheureusement trop léger, pas assez présent musicalement. Il est regrettable que le guttural ne soit pas plus mis en avant car celui-ci fait vraiment passer des émotions. 'Back From Life' nous offre les deux chants en même temps et la différence de puissance et d'émotion est flagrante lors des duos. Mais nous ne pouvons pas lui retirer l'effet très éthéré qu'elle possède. Dans d'autres conditions sa place serait toute trouvée.


Le premier album de Killing Mind est tout en dualité. De nombreux éléments ne sont pas à leur avantage, comme la voix, et d'autres, comme la batterie, manquent cruellement. Ne recherchez pas non plus les ambiances médiévales, il n'y en a pas. « Spirit After Life » est un album réussit au niveau technique (exception faite de la boite à rythme), la guitare est impressionnante au niveau de la maîtrise, le synthétiseur sait créer une atmosphère et le guttural est chargé d'émotion. Mais il manque cette touche personnelle pour nous plonger vraiment dans leur monde, leur imaginaire et leur ressenti. Killing Mind est un groupe qui a toutes les cartes en main pour faire de bons albums mais qui doit encore trouver sa voie.

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