Une magnifique porte d’entrée vers un univers aussi guerrier que mythologique

Réédition de Suden Uni - 2003

   Une atmosphère viking sombre à souhait, une instrumentation lourde, fournie et énergique, cela vous semble être une bonne base de départ ? C’est bien sur ce chemin que vogue le prestigieux groupe Moonsorrow. Une efficacité d’autant plus importante que ce groupe s’embarque dans la composition de longs morceaux ne décevant pas par quelque répétitions lassantes. A peine la discographie de ce groupe lancée, vous voilà déjà submergé dans un univers froid et haletant dont vous aurez du mal à ressortir…



    En un bref historique, Moonsorrow est un groupe finlandais, mis en route en 1995, composé actuellement de cinq membres polyvalents. Les actuels membres principaux étant : Ville Sorvali au chant et à la basse, Henri Sorvali à la guitare et au clavier, Marko Tarvonen à la batterie, Mitja Harvilahti à la guitare, et Markus Eurén au clavier. Bien que chacun d’entre eux jouent au sein d’autres groupes en parallèle, le groupe persiste et parvient même à prendre de l’ampleur. Depuis leurs débuts, le groupe s’est clairement orienté dans la voie du pagan métal. Cependant, ne leur retirons pas leurs penchants à varier d’une atmosphère folk à black parmi certains de leurs titres. Après de multiples démonstrations de leur univers, ils arrivent en 2011 au sommet de leur septième album Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa. Un album qui ne saurait décevoir les habitués, puisqu’ils y donnent leur même recette, réactualisé au goût du jour.

    En tout premier, il est normal de relever l’immense technicité qu’offre le groupe à chacun de ces albums. Les instruments (vocaux inclus) se voient mis en valeur par des phrases énergiques, mélodieuses qui accrochent bien l’esprit. Puis, les musiciens vont au delà de leur talent en créant une toute nouvelle dimension. L’ambiance retrouvée à chacune des écoutes n’est ici pas qu’un simple arrière plan, mais un réel paysage qu’on discerne aisément : D’une ambiance festive et déjantée dans un vieux village (Pakanajuhla), au front d’une guerre lointaine et violente (Sankarihauta), en passant par l’air lourd et venteux d’une après guerre (Jotunheim), ou par les noires abysses de l’Enfer (Hvergelmir Elivagar). En effet, les musiciens n’hésitent pas à intégrer des instruments plus originaux, et même des bruits et effets sonores pour parvenir à leur grand final. Dès les premières minutes d’écoute, le décor se pose, le voyage se fait… Il n’y a plus qu’à se laisser guider par la cadence des instruments, de la voix…

   Si je devais prendre un exemple (témoignant d’un choix absolument subjectif), ce serait le titre Jotunheim de l’album Verisäkeet. Un contraste impressionnant entre la douceur, le calme des premières minutes (une simple ballade en forêt), et l’arrivée d’une horde sanguinaire à contre courant de la suite. Le temps de se situer, et nous voilà déjà prêts à décoller, envahis par ce monde tant enivrant que lointain. Un groupe que j’estime se maintenir du point de vue de sa qualité et de sa propre fidélité.

    Pour tout connaisseur, amateur du genre qui rêverait de s’évader quelques heures, ou simplement pour les curieux qui aimeraient une approche bien attitrée du pagan metal, laissez vous noyer par cette énorme vague de force et d’originalité…


Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa - 2011
Jotunheim - Verisäkeet                                                                         Auteur: AngPsy

Commentaires