Chronique | Morgue - "Dethroned" : la chasse aux agneaux de Dieu commence

 
 Morgue - "Dethroned", 2011 

Tracklist

1. Rotting Thy Lambs
2. Heights of Babel
3. Déchéance
4. Kingdoms I Burnt
5. Hordes of Lions
6. Bloodstained Eden
7. Le Trône Immaculé
8. We Are Thy Worms
9. Noyé Dans la Fange 


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Morgue est un groupe de Brutal Black/Death, créé en 2005 dans les terres québécoises. Le groupe connait de nombreux changements de Line-Up de leur début jusqu'en 2010. En 2007 ils sortent leur Démo éponyme, l'année qui suit sort un DVD Live intitulé, ''Incinerate the Crucified'' regroupant la première série de concerts du groupe. C'est en 2010 que fut enregistré leur premier album, ''Flames and Blood''. Le groupe très productif retourne en Studio l'année qui suit pour nous offrir un second album, ''Dethroned'' sortie en auto-production. Morgue aborde dans ce second opus les thèmes chers au Black Metal, la haine de l'humain et la destruction de la religion. Intéressons nous à cette offrande.

La pochette de Morgue présage un carnage et une violence sans nom pour tous les agneaux de Dieu.
Le début de l'album ne dément pas notre première idée. Un bêlement d'agneau se fait entendre, mais des sons obscurs se font plus présents et grandissent. Une rumeur démoniaque grandit.
Pauvres âmes que nous sommes, pris dans la violence de 'Heights Of Babel', prémices d'un carnage sans nom.
Le groupe nous projette dans une Babel en proie aux foudres d'un dieu démoniaque et haineux. La batterie résonne faisant écho à un chant growlé et malsain. De lourdes guitares résonnent dans notre esprits pris dans une danse destructrice. Un second chant plus Death donne une impression de massacre méticuleux.

La 'Déchéance' continue, le son est saturé, l'instrumentation lourde et pesante nous écrase sous le poids de nos péchés. Oublions le Purgatoire, et le Paradis si lointain. Les deux voix nous ont dominé et dominent la musique.
Les guitares sont rapides et violentes, les flammes de l'enfer lèchent notre corps. Nous sommes spectateurs du jugement rendu par cette voix malsaine, la seconde nous juge et nous écrase de sa puissance .
La paix ne nous attend pas.

'Kingdoms I Burnt' nous envoie au front d'une guerre qui n'est pas la notre, nous ne sommes que de la chair à canon. La violence de la guerre résonne avec une batterie toujours plus puissante et rapide.
Les guitares sont le bruit de la guerre. Les démons chantent face à ce paysage musical de souffrance et de destruction. Les hordes démoniaques fondent sur la terre.
Aucun Dieu n'est là pour protéger le troupeau face à ce génocide.

Pauvres humains abandonnés face à ces 'Hordes of Lions' nous ne pouvons que nous laisser déchiqueter. La violence musicale reflète le carnage perpétré par ces prédateurs dans une bergerie. Les riffs sont rapides agressifs, nous ne pouvons qu'essayer de fuir. Les lions de l'enfer hurlent. Chacun d'eux réclame son morceau de chair.
La peur nous prend nous sommes oppressés, une guitare sèche et claire nous offre un espoir de lumière. C'est peine perdue ils sont sur nos traces. Plus près encore plus près.

Nous sommes saufs nous avons enfin rejoint le jardin d'Eden, musicalement interprété par la douceur de la guitare sèche. Mais à l'extérieur la menace est bien présente, les guitares électriques grondent. La batterie gagne en puissance, le danger est entré dans le jardin de Dieu. Le sang se répand sur cette terre.
Le guttural Death chante à la gloire du sang et du carnage. La musique devient plus violente réclamant toujours plus de Sang. Du sang, du sang pour le dieu du sang...
L'instrumentation répond à cet appel. Les guitares sont claires et rapides, comme le sang qui coule à flot. La batterie est lourde faisant écho au massacre perpétué en ce lieu si parfait, pour un carnage si parfait.

La guerre est au pied du 'Trône immaculé'. Une seconde voix claire fait face au chant growlé. La clarté n'a plus sa place dans le monde. Cette dernière hurle des malédictions contre cet être tout de blanc vêtu. Le conflit des anges et des démons fait rage,leurs troupes humaines s'entretuent, les templiers face aux hérétiques. Qu'importe la victoire la violence fait rage dans les deux camps et dans tous les coeurs. L'instrumentation est à l'image de cette scéne, elle est toujours aussi brutale pour nous plonger dans les instincts les plus primitifs de l'Homme.

'We Are Thy Worms' déchaine cette violence sur l'humanité. Le chant est plus présent. Les démons attendent. Plus rien n'est à l'abri la saturation musicale nous offre un monde saturé par les hurlements de souffrance. Ils s'en délectent et nous aussi, car il n'existe rien de plus humain que la destruction. Les moutons du début sont loin. Le démon Morgue nous a fait choisir notre camp. Tué ou être tué. Soit être pris par la musique soit être comme le troupeau et rester extérieur à celle- ci.

Notre corps est 'Noyé Dans La Fange', la musique calme accélère. Il y a un refus de la mort. Le Carnage nous appelle par ce chant si puissant, il se mêle à la clarté de la guitare. C'est l'illumination, nous sommes faits pour le massacre et nous trouverons la paix qu'en rejoignant les rangs de la horde. Cette violence est notre. Pourquoi la refouler ?
La musique grandit en nous. Encore plus rapide plus puissante … Plus sombre. Enveloppe nous de ta noirceur ! Corrompt nos cœurs, ils sont à toi!

Morgue nous offre leur album ''Dethroned'' comme un carnage musical avec une instrumentation simple et efficace qui ne recherche pas la fioriture. A l'image de son Artwork le groupe se veut brutal, morbide. Et ils y arrivent. Ils nous montrent la faiblesse de l'homme et nous écrasent de leur musique.
C'est brutal, c'est sanglant, et c'est ça qui nous fait retourner à un homme primitif guidé par ses instincts. L'album nous libère des conventions et fait s'exprimer nos pulsations meurtrières.
Toi qui cherche la finesse passe ton chemin, ici il n'y a que violence et carnage.

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