Cancer - "Terminal" (Album, 2016)
Tracklist:
01.
Distant Dreams
02.
Hypoglycaemia
03.
Chicanery
04.
To Taste Your Contempt
05.
Anamnesis
Extrait en écoute:
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Ces derniers temps, je dois avouer que l'Australie me fait plutôt rêver en matière de DSBM. D'un côté on a l'éternel travail à l'inépuisable motivation de Tim Yatras, mais de l'autre y'a des formations qui essayent de sortir du lot. J'avais déjà parlé de la jeune formation Deadspace dans une précédente chronique, qui malheureusement est en train de décliner dans le cliché de la formation DSBM qui produit trop et donc produit mal.
Mais passons, car aujourd'hui c'est pour parler d'une très bonne formation, toute neuve elle aussi, qui nous livre son tout tout premier EP, sobrement nommé Terminal. D'ailleurs je reviens vite fait sur Deadspace car, avec ce groupe nommé Cancer, les deux partagent des membres. Dans un premier temps un peu hésitant vu les dernières productions de Deadspace, j'me suis dis que pour la science, fallait essayer.
Et quelle bonne excuse que celle de la science, quand ça nous pousse à découvrir des trucs comme ça. La formation s'étiquette comme un banal « Depressive Black Metal », alors qu'en réalité on retrouve une tout autre ambiance que dans des groupes de DSBM habituels. Plus novateur, plus original, le son bien atmosphérique de la musique de Cancer me rappelle pas mal le son de Yatras, surtout dans les synthés.
Mais à côté, rien à voir. La formation exécute un « DSBM N Roll » (Si ce terme existe bien, c'est en tout cas ce que la musique m'inspire) diablement efficace, empreint d'une énergie noire toute particulière, avec des passages parfois bien épiques (« To Taste Your Contempt »), parfois très mélancoliques, d'où l'influence DSBM.
Ce qui m'épate surtout dans cette formation, c'est le chant qui est pour moi d'un style nouveau. A la première écoute j'ai failli en rire, tant les cris aigus aux envolées lyriques me paraissaient inadaptés à l'ambiance voulu de leur musique. Mais en fait pas du tout, le chanteur développe une chant incroyablement bien maîtrisé, tantôt affublé de hurlements désespérés, tantôt dans le style bien Rock N Roll épique. D'ailleurs plus l'album avance, plus le chant devient extrême, notamment avec le dernier morceau « Anamnesis », teinté de pleurs.
Ce chant me donne vraiment une impression de réelle possession, tant la voix transpire d'émotions en adéquation avec l'ambiance. Les puissants hurlements sont viscéraux, aussi bien en growls puissants et caverneux qu'en cris stridents (qu'on peut voir dans le clip « Distant Dreams », où le chanteur s'éloigne du micro tant les cris sont puissants).
Néanmoins, la musique de Cancer ne déchire pas toutes les barrières stylistiques non plus. Leur côté Rock ressemble beaucoup à ce que font les géorgiens de Psychonaut 4 depuis quelques années. On ne peut cependant pas vraiment leur reprocher, car les riffs ou tournures empruntés à P4 se font relativement discrètes et sont dissimulées dans la multitude d'effets et riffs complètement pétés de Cancer ( Ce riff de début de « Hypoglycaemia » est magnifique). Il y'a aussi cette grosse influence de Tim Yatras qui englobe toute la scène Australienne et dont les nouvelles formations n'ont pas l'air de réussir à se débarrasser. On sent notamment du Germ, avec cette ambiance presque pop à certains moments.
Au final l'EP s'écoute très bien et très rapidement, la longueur des titres n'excédant pas les 5 minutes. Je ferais aussi une petite parenthèse pour les lyrics, car encore une fois ils collent très bien à l'ambiance voulue. On à des textes concrètement DSBM, avec le vocabulaire et tout, mais à la sauce plus Rock N Roll, avec une pointe de vulgarité, une violence plus prononcée, un vocabulaire plus cru. Bon, évidemment impossible de comprendre ce qu'il dit en chantant, tant son chant puissant et lointain est brouillé de douleur. Mais les textes restent une partie importante d'une œuvre, surtout en DSBM. Pas déçu de ce côté non plus, donc.
C'est un très bon premier jet pour Cancer. Les mecs prennent de l'inspiration dans ce qui leur plaît pour nous pondre un DSBM bien groovy aux éléments originaux et efficaces. Un peu trop rapide cependant, j’attends de pied ferme leur prochaine sortie tant cette première production discrète fut efficace.
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Dopelord.
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