Drudkh - A Furrow Cut Short (album, 2015)
Tracklist :
1. Cursed Sons I
2. Cursed Sons II
3. To the Epoch of Unbowed Poets
4. Embers
5. Dishonour I
6. Dishonour II
7. Till Foreign Ground Shall Cover Eyes
Extrait en écoute :
___________________________________
2. Cursed Sons II
3. To the Epoch of Unbowed Poets
4. Embers
5. Dishonour I
6. Dishonour II
7. Till Foreign Ground Shall Cover Eyes
Extrait en écoute :
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Actif depuis 2003, Drudkh est aujourd'hui une formation à la fois distincte et respectée dans la sphère du Black Metal européen. En douze ans d'existence, les Ukrainiens ont bâti une discographie variée et évolutive : du Black Metal atmosphérique des débuts - Autumn Aurora - les musiciens sont passés à un Black Metal davantage éthéré, laissant passer quelques touches Post-Rock - Eternal Turn of the Wheel -. Le dernier album, A Furrow Cut Short, semble amorcer une nouvelle étape de leur processus créatif.
Le dixième opus de Drukh est effectivement plus fidèle aux racines et codes traditionnels du Black Metal, beaucoup plus brutal et direct que les précédents… Ce qui pourra sembler familier pour certains auditeurs ne le sera pas forcément pour d'autres, surpris par le brusque tournant pris par la formation. Alors que l'album précédent donnait à entendre des fioritures mélodiques subtiles, et suggérait une voie plus accessible et progressive prise par l'entité slave, celui-ci nous fait découvrir une face beaucoup plus sombre et colérique… Il est difficile d'imaginer que l'expérience du monde réel n'ait pas influencé la direction prise sur cet album, mais connaissant les valeurs de Drudkh, qui aiment à être entourés d'un linceul de mystère, sans participer à aucune interview ou autre procédure médiatique, la réponse ne nous sera jamais donnée. Profitons de ce Black Metal qui semble sincère, à la fois sentimental, mélancolique et fougueux, à l'instar de la poésie patriotique du XXème siècle, traitant de la résistance à l'oppression…
A Furrow Cut Short, bien qu'atmosphérique, contient bien plus de blast beats et de riffs fondés sur des trémolos que ce à quoi les artistes nous avait habitués dans le passé. De plus, les compositions elles-mêmes contiennent des variations plus fréquentes que dans la majorité des travaux antérieurs de Drudkh. Au lieu de tenter d'entrer dans une sorte de minimalisme mélodique, nous assistons à une sorte d'assaut frontal de la part de Roman et ses collègues, car les riffs sont clairement inspirés de la vieille école scandinave ! Terreur immédiate, peu d'efforts pour s'approprier un univers hermétique, beaucoup de fans trouveront que Drudkh a perdu de sa magie. Il semblerait que les musiciens cherchent à nous faire ressentir d'autres émotions, plus axées sur la colère et le désespoir que sur la nostalgie et le désenchantement du monde.
Cependant, le caractère tragique de cette musique n'a jamais été aussi prégnant que dans cet album. La présence du danger parait bien plus imminente même si, comme dans le morceau 'To The Epoch of Unbowed Poets' nous jouissons toujours de ces passages instrumentaux contemplatifs qui font encore la force de cette formation légendaire : les parties de guitare de Roman intéragissent à merveille, et les nappes de clavier de Thurios forment une belle toile de fond atmosphérique, même s'il est vrai que nous avons l'impression que l'immersion se trouve mise en échec par les changements d'ambiance trop fréquents au cours des morceaux. Le Black Metal atmosphérique a toujours été un genre désireux de créer de la répétition et d'hypnotiser l'auditeur. Dans la phase actuelle de la carrière de Drudkh, ces passages se révèlent plus brefs, mais restent tout de même très présents, davantage utilisés en tant que transitions entre des riffs marqués par leur lourdeur.
Après avoir adoré cet album dans les premières écoutes, j'ai eu en revanche beaucoup plus de mal à l'apprécier par la suite, regrettant que les musiciens aient choisi une voie plus classique et directe, alors qu'ils sont connus pour nous faire voyager à travers des paysages sonores beaucoup plus intéressants et immersifs… Même si les éléments qui font la particularité du groupe sont toujours là et bien réexploités dans les nouvelles compositions, on a vraiment l'impression que le manque d'idées dans le choix des mélodies a contraint Drudkh à sortir un tel album, plus catchy et rentre dedans que n'importe quel opus de leur discographie. Manquer d'authenticité, tel est le défaut majeur de ce A Furrow Cut Short, lassant au fur et à mesure que le nombre de réécoutes progresse…
A Furrow Cut Short, bien qu'atmosphérique, contient bien plus de blast beats et de riffs fondés sur des trémolos que ce à quoi les artistes nous avait habitués dans le passé. De plus, les compositions elles-mêmes contiennent des variations plus fréquentes que dans la majorité des travaux antérieurs de Drudkh. Au lieu de tenter d'entrer dans une sorte de minimalisme mélodique, nous assistons à une sorte d'assaut frontal de la part de Roman et ses collègues, car les riffs sont clairement inspirés de la vieille école scandinave ! Terreur immédiate, peu d'efforts pour s'approprier un univers hermétique, beaucoup de fans trouveront que Drudkh a perdu de sa magie. Il semblerait que les musiciens cherchent à nous faire ressentir d'autres émotions, plus axées sur la colère et le désespoir que sur la nostalgie et le désenchantement du monde.
Cependant, le caractère tragique de cette musique n'a jamais été aussi prégnant que dans cet album. La présence du danger parait bien plus imminente même si, comme dans le morceau 'To The Epoch of Unbowed Poets' nous jouissons toujours de ces passages instrumentaux contemplatifs qui font encore la force de cette formation légendaire : les parties de guitare de Roman intéragissent à merveille, et les nappes de clavier de Thurios forment une belle toile de fond atmosphérique, même s'il est vrai que nous avons l'impression que l'immersion se trouve mise en échec par les changements d'ambiance trop fréquents au cours des morceaux. Le Black Metal atmosphérique a toujours été un genre désireux de créer de la répétition et d'hypnotiser l'auditeur. Dans la phase actuelle de la carrière de Drudkh, ces passages se révèlent plus brefs, mais restent tout de même très présents, davantage utilisés en tant que transitions entre des riffs marqués par leur lourdeur.
Après avoir adoré cet album dans les premières écoutes, j'ai eu en revanche beaucoup plus de mal à l'apprécier par la suite, regrettant que les musiciens aient choisi une voie plus classique et directe, alors qu'ils sont connus pour nous faire voyager à travers des paysages sonores beaucoup plus intéressants et immersifs… Même si les éléments qui font la particularité du groupe sont toujours là et bien réexploités dans les nouvelles compositions, on a vraiment l'impression que le manque d'idées dans le choix des mélodies a contraint Drudkh à sortir un tel album, plus catchy et rentre dedans que n'importe quel opus de leur discographie. Manquer d'authenticité, tel est le défaut majeur de ce A Furrow Cut Short, lassant au fur et à mesure que le nombre de réécoutes progresse…
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Tom


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