Corrections House - "Last City Zero" (2013)
Tracklist
01 - Serve or Survive 08:13
02 - Bullets and Graves 02:39
03 - Party Leg and Three Fingers 06:56
04 - Run Through the Night 04:03
05 - Dirt Poor and Mentally Ill 06:05
06 - Hallows of the Stream 04:03
07 - Last City Zero 05:05
08 - Drapes Hung by Jesus 09:40
Extrait
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Cet album m'obsède. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais depuis la découverte de cet OVNI, je ne m'en lasse pas, et comprendre l'essence du groupe est la chose que je désire le plus ardemment. Désigner Corrections House comme un OVNI n'est qu'un doux euphémisme.
Avant toute chose, revenons un peu sur le groupe. Rien que les 4 membres suffisent à vous faire comprendre l'étendue de la dévastation qui se trouve dans leur musique. Au chant, Mike IX, chanteur de l'excellent et rampant Eyehategod, pionnier du Sludge Doom. A la guitare, Scott Kelly, gratteux de Neurosis. Et à la batterie, un ex-Nachtmystium, qui se charge également des claviers et des effets noise. Il y'a également un saxophoniste dans la formation, ce qui est plus qu'intriguant.
Je reviens ainsi sur le terme OVNI que j'ai utilisé précédemment. Pourquoi l'emploi d'un tel mot, aux connotations généralement péjoratives ? Nos américains produisent une musique catégorisée comme du Drone Noise Experimental, autant vous dire que vous n'aurez jamais entendu ça avant. L'album dont nous allons nous occuper aujourd'hui se nomme « Last City Zero », leur premier opus.
Soyons direct, "Last City Zero" est une descente progressive dans la douleur et la peur. Mike IX dépeindra la vie tout le long de l'album comme une vaine tentative de se sentir exister. L'immense bourdon combiné aux effets indus créé un mur de son total, un mur dans lequel rien ne passe. Aucun son, aucun rayon de soleil. Tout est noir, noir comme la Nouvelle-Orléans après Katrina, noir comme si la vie n'était qu'un bad trip global.
Le chant hurlé et éraillé qu'on connaît à Mike IX est ici à sa place, entre la guitare poussée à une distorsion maximum et ces nappes de claviers envoûtantes. « Dirt Poor & Mentally III » en est l'apogée. Mike hurle de douleur sur ces bruits hypnotiques hasardeux, déclamant ses textes, comme un curé qui dirait la messe. Mais ici, il n'y a place à aucun espoir. Aucun Dieu ne sera là pour vous sauver de la réalité terrifiante dans laquelle Corrections House vit. « Last City Zero » et son atmosphère calme n'est pas non plus là pour vous apaiser, avec le spoken word du frontman d'Eyehategod qui, une fois de plus, efface n'importe quelle once de joie en vous. C'est l'élément déclencheur, la chose qui fait que Corrections House va pénétrer votre crane, comme si leur Drone Noise était simplement une bande son de la vie.
Je ne sais que dire tant la musique de Corrections House est personnelle, tant elle prend aux tripes et injecte sa noirceur dans les veines. Ce groupe est, en quelque sorte, un prophète de son temps, faisant état de la vie actuelle, balayant n'importe quel hypocrisie, laissant l'Homme face à sa dure réalité, condamnée à survivre. Après avoir écouté cet album, il y'a une seule chose que je sais, Corrections House sort un nouvel album le mois prochain, et vu l'originalité, l'excellence, de « Last City Zero », il est clair et évident que le groupe va pousser encore plus loin sa folie, en allant chercher dans la plus profonde des noirceurs.
Ce groupe n'est qu'une âme échouée dans le paysage fantomatique du Drone, et pourtant Corrections House a enclenché une véritable révolution musicale avec cette colère et cette désolation présentes tout le long de l'album. Un chef d’œuvre à mettre entre toutes les mains d'amateurs de musique déstructurée.
DopeLord
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